Collection "Devoir de mémoire" : Joël N`Guessan jette son regard sur l’histoire politique ivoirienne

L’ex-ministre des Droits de l’Homme, Joël N’Guessan, se dit investi d’un devoir de mémoire pour les générations futures. C’est pourquoi il lance, si les délais d’impression sont respectées (l’impression se fait en Tunisie), dès la fin du mois en cours, sa collection «Devoir de mémoire» qui comprend des encyclopédies de 4 tomes («Succession», «Coup d’Etat», «Rébellion» et «Illusion») plus en bonus deux ouvrages, dont «Comment bâtir un Etat de droit» et «La Déchéance». C’est pour présenter ses œuvres qu’il a eu à rencontrer la presse à sa résidence sise à la Riviera III, mardi dans la matinée.

«Depuis un peu près d’un an, je m’essaie à l’écriture, parallèlement à mes activités politiques. Même si je reconnais que je ne suis pas un bon écrivain. Et comme tout écrivain, c’est une écriture qui concerne le secteur dans lequel j’évolue, la politique», nous a-t-il de prime abord avancé. Comment lui est venue l’idée d’écrire des ouvrages. «C’est en discutant un jour avec mes enfants que l’envie d’écrire m’est subitement venue. L’envie d’écrire sur l’histoire de notre pays pour la postérité et pour nos enfants, les générations futures. Je dis toujours qu’en règle générale, les Africains fixent les dates en fonction des événements. Avec le temps, la mémoire s’efface et les dates des événements deviennent floues. J’écris pour marquer les faits graves, les événements pour la postérité parce que j’estime que nous les aînés avons un devoir de mémoire pour les générations futures. Il nous faut fixer notre histoire. C’est ce que j’ai tenté de faire». Pourquoi ? «Parce que nous sommes tombés dans une décadence au niveau de notre réflexion ; une décadence que je qualifie de déchéance de notre système de vie. Mon intime conviction est qu’il faut changer tout cela. C’est pourquoi, au bout, j’ai proposé des solutions pour que nous puissions sortir de la crise avec mon œuvre «Comment bâtir un Etat de droit». Parallèlement, l’ex-ministre a fait confectionner un film documentaire en 4 DVD (au montage actuellement) qui retrace les grands événements qui ont marqué l’évolution de la Côte d’Ivoire depuis la période d’Houphouet jusqu’à nos jours avec l’Accord politique de Ouagadougou».
A-t-il été partial ou non ? «J’ai tenu dans la mesure du possible à être le plus impartial que possible. C’est dire que je me suis employé à être des plus objectifs en n’y incluant pas mes convictions politiques». Va-t-il s’arrêter à cet essai ? «Non, nous a-t-il appris. C’est un essai. Et j’ai décidé de sortir tous les ans, un tome de cette collection pour être à jour de l’évolution politique de notre pays. Chaque fois, j’ajouterai à la collection, des livres bonus (comprenant des conseils des ministres, des résolutions et rapports du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, par exemple)». Avant d’ajouter qu’il s’est permis «des confidences parce que j’ai été témoin de beaucoup d’événements». Et de préciser : «J’ai tenu à envoyer aux différents leaders politiques (Gbagbo, Ouattara et Bédié) des exemplaires de ces ouvrages pour leur annoncer la sortie de mon travail». Puis «mon souhait est qu’à la fin de ce mois, les œuvres soient disponibles. Elles ne seront pas distribuées dans le circuit habituel. Elles seront globalement vendues par souscription».

Retenons que le 1er tome de la collection intitulé «Succession» parle de la succession du premier président ivoirien Félix Houphouet-Boigny et son corollaire d’intrigues. Le tome 2 (Coup d’Etat) traite du coup d’Etat de décembre 2000 et ses adjuvants. Le 3ème tome revient à l’avènement de la rébellion du 19 septembre 2002 et la recherche de la paix perdue à travers les différentes rencontres, que ce soient Lomé, Accra I, Linas-Marcoussis, Accra II, Accra III, Pretoria I ou Pretoria II avec les Ivoiriens devenus de véritables mendiants de la paix qui vont sillonner le monde entier pour tenter de retrouver le bonheur perdu.

Et, enfin, le tome IV, intitulé «Illusion», nous ramène à la communauté internationale qui marque le pas dans sa volonté d’aider la Côte d’Ivoire à sortir de la crise, mais aussi le dialogue direct né sous l’égide du pays des hommes intègres d’où est partie la déstabilisation de la Côte d’Ivoire et qui va pondre l’Accord politique de Ouagadougou. Les livres bonus, respectivement «La Déchéance» et «Comment bâtir un Etat de droit», tentent pour le premier de montrer que la crise ivoirienne a pour principale origine, le manque d’Etat de droit en Côte d’Ivoire et pour le deuxième d’apporter des solutions pour la construction de cet Etat de droit, préalable au développement des nations et des peuples.

Marcellin Boguy