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Politique Publié le vendredi 9 janvier 2009 | Le Repère

Une question au ministre Dano Djédjé : Code d`intégration ou code d`exclusion ?

Dans "Le Repère" n° 055, du vendredi 19 décembre, a été publié un document qui serait un projet de code d'intégration sociale et de cohabitation pacifique, relatif à la vie des allochtones et des allogènes, dans les zones ouest et sud-ouest de la Côte d'Ivoire. De quelle intégration s'agit-il ? Il paraît que ce projet concerne la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens. Il paraît que le signataire de ce projet serait un ministre de la République, de surcroît, ministre de la Réconciliation nationale. Dano Djédjé, puisque c'est de lui qu'il s'agit. Il paraît que ce projet serait un code d'intégration sociale et de cohabitation pacifique. Non, ce n'est pas vrai. Ou du moins, mon éducation, ma culture, et mon expérience de vie d'Ivoirien, m'empêchent de croire en de telles cruautés. Comment a-t-on pu imaginer et concevoir une telle bombe pour achever une Côte d'Ivoire déjà déliquescente ? Je parie que mon bien aimé procureur de la République n'a pas eu connaissance d'une telle énormité. Lui, d'ordinaire si prompt à s'autosaisir de toutes ces affaires qui écornent la stabilité de la République d' Ebumie. Pour rappel, la devise de la Côte d'Ivoire est et demeure : UNION -DISCIPLINE-TRAVAIL.

Or donc, cette devise n'est plus la même pour certains Ivoiriens qui ont eu le courage de pondre un texte aussi tribal qu'exlcusionniste, attentatoire à la stabilité du pays. Le choc est si fort que cette question s'impose : est-ce bien de la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny qu'il s'agit ? Lui qui, toute sa vie durant, s'est employé à bâtir une nation ivoirienne, sans distinction de religion et d'ethnie ? N'est-ce pas lui qui, pour des raisons d'intégration sociale vraie, a de tout temps fait de la géopolitique son souci permanent?

Il est vrai que le pouvoir a changé de camp et de chef. Mais quand même!

Il est vrai que dans un passé récent, une nouvelle terminologie a été imposée aux Ivoiriens par le Fpi. Allochtones, bétail électoral, pouvoir monarchique, “on gagne ou on gagne”, j'en passe. Mais revenons sur le terme allochtone.


DE LA MIGRATION DE BAOULE VERS LES ZONES CENTRE-OUEST ET OUEST DE LA CÔTE D'IVOIRE

Sans prétention de posséder la vérité absolue, un rappel de faits pour notre compréhension commune.

En effet, il y a bien des années le café et le cacao étaient cultivés dans le Centre du pays : Bouaké, Tiébissou, Toumodi. Mais souvenons- nous principalement de la boucle du cacao : Dimbokro, Bocanda, Mbahiakro, Arrah, Bongouanou. etc , qui ont produit en partie les ressources financières ayant servi à développer notre Côte d'Ivoire dont tout Ivoirien était si fier. Meilleur trafic routier de la sous-région, écoles gratuites, grandes écoles, bourses d'études, tout y passait.

Le verger vieillissant et peu productif va obliger une première vague de planteurs à migrer vers les zones forestières plus arables et fertiles. Une autre génération va migrer à l'Ouest à partir de la construction du barrage de Kossou pour utilité publique. Avec obligation de déplacer la population.


DES CONDITIONS D'ACCUEIL DANS LES ZONES FORESTIERES

Elles sont multiformes et pacifiques. Avec les peuples des zones forestières très accueillants. Du paiement de sommes d'argent et valeurs symboliques, aux négociations diverses, en passant par des contrats de création de plantations pour les tuteurs, tout a concouru à une cohabitation pacifique entre nos peuples, dans l'ensemble. Dans le respect des us et coutumes des peuples hôtes. Tous ont vécu en bonne intelligence, jusqu'à ce que survinrent des problèmes politiques, singulièrement dans la région de Gagnoa.


DE L'INSTALLATION DES BAOULE DANS LES ZONES FORESTIERES

En général, les domaines de forêt concédés aux allochtones Baoulé, sont très éloignés des villages des autochtones. Pour des raisons pratiques de travaux champêtres, les nouveaux venus sont contraints de se créer des campements. D'ailleurs, en période de culture, nombreux sont les autochtones qui se voient eux aussi obligés de s'installer dans des campements, pour ne revenir au village qu'à la fin des travaux. Ce qui s'oppose à l'idée mensongère et calomnieuse selon laquelle les Baoulé refuseraient de s'intégrer à leurs communautés d'accueil.
Comment comprendre que des personnes vivant dans des villages ou même dans des villes, avec de relatives commodités de vie, vont choisir de vivre dans des campements, avec de difficiles conditions de vie, et parfois aux risques de leur vie?
Rien que de la méchanceté pour diviser.


DES DIFFICULTES DE COHABITATION

Elles naissent de la volonté des hommes politiques. Jadis pacifique et fraternelle, cette cohabitation va être altérée par l'intoxication menée par des pseudo intellectuels, avides de pouvoir politique. Bavant de haine et étouffant de jalousie, ils sèment les germes de la division au sein des deux communautés soeurs, détruisant ainsi cette fraternité et cette solidarité bâties depuis des décennies.

Par essence, l'intellectuel étant positif, ces " intellectuels " aux habitudes moyenâgeuses, sont sources des difficultés de cohabitation. Le cas le plus illustre est la région de Gagnoa où ils prospèrent. Qui ne se souvient de Kragbé Gnagbé (K.G), sécessionniste avéré , dont les ambitions politiques personnelles ont ouvert une parenthèse douloureuse de l'histoire de notre pays ? De victimes innocentes tuées et de nombreux blessés traumatisés à vie.

Que dire de son héritier Koudou Gbagbo ( K.G), chef de file de 1' opposition d'alors, qui a revendiqué avec faux orgueil, le boycott actif, se rendant comptable de nombreuses tueries et de spoliation de droit de vote de certains Ivoiriens parce que ne vivant pas sur leur sol natal ?
Que dire de ce démocrate, qui a salué le coup d'Etat de décembre 1999 qui a mis fin au pouvoir du Président Bédié, complice de la déstabilisation de la Côte d'Ivoire et des institutions qui l'incarnent ? Violence par la parole, violence par les actes sont les signes distinctifs du pouvoir Fpi. Qui a inoculé le virus de la haine et de l'exclusion au sein de nos peuples frères. Les situations confligènes créées et entretenues à Gagnoa sont en train de prospérer à Blolequin, à Duékoué, à Guiglo, etc. par le fait des militants FPI de ces régions.

Qui sème le vent, récolte la tempête.

La rébellion que nous condamnons aujourd'hui est la résultante de nos actes posés, hier. Hélas !


DES LEÇONS DE LA GUERRE

Avons-nous tiré des leçons de cette guerre fratricide idiote qui a défiguré notre pays ?

Malheureusement non, au regard de ce projet de code "d'intégration", signé du Ministre Dano DJEDJE.

Malgré l'existence d'un code foncier rural adopté par les représentants du peuple, les problèmes de terre ressurgissent. Opposant des peuples frères et détruisant des vies humaines et de biens matériels.

Aussi, nous paraît-il indiqué qu'une réflexion profonde soit menée par nos dirigeants sur le problème foncier. En associant les vrais acteurs (autochtones et allochtones) pour y apporter les amendements qu'il faut afin de parvenir à une paix durable.

Evitons ce ballet folklorique de chefs baoulé entretenu et dirigé par Amani Nguessan et autres, dont une prestation insipide nous a été servie à Mama. Ce n'est pas la solution.

La Côte d'Ivoire et les Ivoiriens n'ont pas besoin de ce projet de code tribal, exclusionniste et confligène. La Côte d'Ivoire a besoin de Paix, d'Union, de Fraternité. Encourageons nos parents autochtones à enseigner l'hospitalité légendaire aux plus jeunes. Encourageons nos parents allochtones à contribuer au développement de leurs régions d'accueil. La Paix est à ce prix.

LANGUI Kouassi
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