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Politique Publié le samedi 10 janvier 2009 | Fraternité Matin

Sortie de crise/ Anaky Kobena: “J’ai peur que même les élections ne nous ramènent pas la paix”

Anaky Kobéna a exprimé, hier au siège de son parti aux Vallons (Cocody), sa déception et sa peur relatives à la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Pour lui, le processus de paix ne peut aboutir dans son schéma actuel. Aussi le président du Mfa, au cours de la conférence de presse qu’il a animée, appelle-t-il à une «transition», à un «nouveau cadre constitutionnel pour mettre fin aux souffrances des Ivoiriens». C’est que le Mfa est convaincu que la Côte d’Ivoire ne peut pas organiser les élections que tout le monde réclame, «avant la fin de 2010». Pour ce parti, la mise en œuvre du quatrième accord complémentaire de Ouagadougou ou Ouaga IV fait peser de lourds poids financiers sur la Côte d’Ivoire : 15 milliards de Fcfa par an pour l’intégration dans les corps de la police et de la gendarmerie de 600 ex-combattants des Forces nouvelles (Fn), 50 milliards de Fcfa pour la démobilisation et la réinsertion des miliciens et des ex-combattants des Fn non retenus pour l’armée, 10 milliards de Fcfa par mois pour ceux retenus pour la nouvelle armée. En outre, Anaky Kobéna évoque le retard qu’accuse l’opération de reconstitution des registres de l’état civil, entre autres. Pour lui donc, il est évident que l’Accord politique de Ouagadougou ne portera pas ses fruits. «Alors, si depuis trois ans, on surfe sans arriver aux élections, et si tout porte à croire qu’il faut se préparer pour 2010 et même fin 2010, nous ne devons pas accepter de continuer à subir l’actuel cadre constitutionnel qui n’a plus de légitimité», a clamé le conférencier. Selon lui, seul le Président de la République, Laurent Gbagbo, est responsable de cet échec. Parce que, a-t-il argumenté, «il ne s’occupe pas des problèmes de la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo a échoué en tant que Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire». Et de faire une précision: «Je ne tiens pas du tout Guillaume Soro pour comptable de la situation dans laquelle la Côte d’Ivoire se trouve aujourd’hui. Parce que je sais qu’il n’a pas de pouvoir exécutif». De toutes les façons, Anaky Kobéna a indiqué qu’il n’a pas foi que les élections, qui sont l’objectif de l’Apo, redonneront la paix à la Côte d’Ivoire. «J’ai des raisons d’avoir peur que même les élections ne nous ramènent pas la paix. Il y a trop d’armes dans le pays, trop de haine, de rancœur, d’une formation politique à l’autre», a-t-il justifié. Pour asseoir la transition qu’il appelle de tous ses vœux, le président du Mfa appelle les forces vives du pays à adhérer à cette idée. «Une fois cette adhésion acquise, annonce-t-il, on rencontrera alors Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara pour obtenir qu’ils se rallient à ce cri de détresse du peuple ivoirien». Mais et s’ils ne sont pas d’accord? La réponse du conférencier est sans équivoque: «Quelle que soit l’issue (de ces rencontres), il y a un peuple et c’est la décision de ce peuple qui finira par s’imposer. Elle peut s’imposer de manière soft, clean, consensuelle, comme elle peut aussi s’imposer de manière dure et forte». Du reste, il croit que les présidents du Pdci et du Rdr sont d’accord pour la transition. Ainsi que le laisse envisager le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Selon lui, les forces vives se retrouveront alors au Palais de la culture de Treichville, au cours d’une sorte d’états généraux de la nation. Là, elles mettront en place un conseil de sages de 80 à 100 Ivoiriens. Et c’est à ce conseil qu’il appartiendra de désigner quelqu’un pour former le gouvernement de transition dont on aura au préalable déterminé la durée. Ananky Kobéna souhaite que cela se fasse avant le mois d’avril. Il avertit que la transition n’est dirigée ni contre un individu ni contre un parti politique. D’ailleurs, il soutient qu’elle n’est pas une affaire du Mfa, mais bien une affaire nationale. Il était entouré du secrétaire général de son parti, Philippe et de la présidente par intérim des femmes du parti, Mme Traoré Kpahio Pauline.

Pascal Soro
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