La tension risque de monter ce matin dans le secteur des transports. Pour s’opposer au racket des syndicats fictifs, les transporteurs propriétaires de gbakas sur la ligne Bingerville-Abidjan décident de riposter. «Nous avons d’énormes difficultés dans notre secteur. De plus en plus, des individus obligent nos apprentis à payer de l’argent aux différents carrefours où nous prenons des clients. Chaque chargement nous revient à 500 Fcfa. Ce n’est pas normal », dénonce Traoré Djakaridja, responsable de la ligne joint hier au téléphone. Avant de citer les différents carrefours qui sont devenus des zones de racket systématique pour les chauffeurs de gbakas reliant Abidjan à l’ancienne capitale. Il s’agit de la Riviera 2, du kilomètre 9 après barrage, du carrefour de la vie, du Chu de Cocody et même en face de l’école de police. Cette pratique est devenue récurrente sur ce trajet où les apprentis sont contraints de payer à l’aller comme au retour. En fonction du nombre de clients à prendre, le montant à débourser peut descendre à 200 ou 300 Fcfa. Selon lui, en cas de refus, les apprentis sont tabassés par ces individus qui se réclament être des syndicalistes du secteur des transports. «Nous avons approché les syndicats qui disent ne pas reconnaître ces jeunes qui mènent cette pratique honteuse. Donc dès ce matin (lundi), nous allons positionner nos camarades aux différents carrefours pour empêcher ces encaissements illégaux. S’ils tentent de réagir, nous allons débrayer immédiatement. Car nous ne pouvons accepter des charges supplémentaires et inutiles », a prévenu le leader syndical. Pour lui, les transporteurs ont lutté pour que le racket des forces de l’ordre cesse et il est inconcevable que des inconnus puissent organiser une nouvelle forme de racket en menaçant parfois «les vrais transporteurs.»
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely
