x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 13 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Emile Ebrotié (Chargé de Communication du Président Bédié) : “Le boycott du PDCI n`est pas levé, la télévision est en observation”

La télévision s'est invitée au meetings du PDCI RDA alors qu'elle est frappée par une décision de boycott du Bureau politique dudit parti. Dans cette interview, M Emile Ebrotié, chargé de Communication du président Bédié, situe sur cette incursion de la télévision sur les lieux de meetings du PDCI. Il met également le pied dans le plat pour dénoncer la mauvaise gestion de l'appareil de l'Etat et invite les responsables à prendre des décisions qui s'imposent.
M le chargé de Communication du Président Bédié, à la surprise générale, la télévision nationale a couvert le meeting du président Bédié à Bassam et à Bonoua. Qu'est-ce qui a occasionné ce changement alors que le PDCI-RDA a décidé de ne plus associer la télévision à ses activités ?
Le fait que la télévision couvre les manifestations du PDCI n'enlève en rien à la décision prise par le Bureau politique de boycotter la télévision ivoirienne. Il faut dire que le PDCI est respectueux des textes. C'est un parti qui, dans son fonctionnement, veut utiliser tout ce qui est légal pour arriver au pouvoir. Donc, le droit à l'information est un droit inaliénable et le PDCI qui se bat aujourd'hui aux côtés des journalistes qui sont opprimés, qui sont enlevés, ne peut pas empêcher des journalistes d'exercer leur fonction. La liberté de l'information est capitale. C'est une manifestation publique, tous les organes ont le droit de venir couvrir la manifestation. Est-ce à dire que la décision de boycott continue tout de même?
La décision de boycott demeure parce qu'elle a été prise par le Bureau politique. Il n'y a que le Bureau politique qui peut lever la décision. Donc pour nous, la télévision est en observation, c'est-à-dire que nous allons faire la tournée et nous allons voir comment le traitement de l'information va être fait. Et s'il s'avère que nous sommes satisfaits, je suppose que le président du parti pourra se referer au Bureau politique et puis des décisions pourraient être prises pour normaliser nos relations. Y a-t-il eu des tractations dans les coulisses sinon comment vous expliquez ce retour brusque de la télévision ?
J'ai cru savoir que le CNCA s'en est saisi, le président du conseil d'administration de la RTI, avait, je crois, à la suite de la décision du PDCI, décidé de rencontrer les personnalités politiques et de suivre lui-même les reportages. Il y a aussi le fait que bientôt, il va avoir un conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire. Vous savez que le point III pour la certification des élections en Côte d'Ivoire par l'ONU, c'est le libre accès des différents partis aux médias d'Etat. Je crois que la solution doit se trouver dans l'un des trois points. Est-ce le CNCA qui a fait une pression ou le président du Conseil d'administration ou la réunion à venir du Conseil de sécurité? Toujours est-il que je constate qu'ils ont commencé à emprunter le bon chemin ; je les encourage dans ce sens-là. S'ils continuent dans ce sens-là, il n'y a pas de raison que nous nous plaignions. J'entends dire par certaines personnes qu'à l'époque, le PDCI mettait des journalistes en prison. Oui, nous au PDCI, nous reconnaissons nos erreurs et c'est pourquoi, je pense que nous sommes le mieux placé aujourd'hui parce que nous avons gouverné, nous connaissons nos erreurs, nous avons cherché à corriger nos erreurs et nous allons revenir sans nos erreurs. S'il y a eu des personnes qui ont été mises en prison, c'est qu'il y a eu des textes de loi de la majorité des Ivoiriens d'alors représentés à l'Assemblée nationale qui permettaient au juge d'instruction ou au procureur de poser ces actes-là. Mais aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, on déplore la mort de Jean Hélène, la disparition de Kieffer et puis beaucoup de journalistes qui sont menacés d'une manière ou d'une autre. Et puis, il y a des journalistes qui vont en prison ou qui sont interrogés par la brigade de recherche. Vous-même au niveau du quotidien "Le Nouveau Réveil", vous avez fait les frais avec l'interpellation de Silver Konan et de votre Directeur Général Dénis Kah Zion. C'est pour vous dire que pour comparer ce genre de chose, nous avons moins de déficit que ceux d'en face. Le ministère de la Communication pourrait-il être aussi à l'origine du retour de la télévision ?
Je considère que le directeur général de la RTI relève du ministère de la Communication parce que la RTI est un média d'Etat même si dans son fonctionnement, il y a un Conseil d'administration et autres, c'est une structure qui dépend du ministère de la Communication. Et c'est l'Etat de Côte d'Ivoire et je dis toujours que nous payons tous des redevances pour avoir accès. Donc je dis que le ministre doit prendre ses responsabilités. Il doit pouvoir rappeler à l'ordre. J'ai appris que le CNCA s’est penché sur la question a eu aussi une réunion. Je ne sais pas si le ministre en a eu sur la question. De toutes les façons, le ministre n'est pas tenu de nous rendre compte de ses séances de travail avec ses collaborateurs. Mais je pense que quelque part, le ministère devrait pouvoir le faire. Je ne prêche pas pour le PDCI, je pense que le MFA, l'UDPCI, tous les partis du RHDP et tous les Ivoiriens doivent pouvoir avoir accès à la télévision. Pourquoi, on permet à un groupuscule d'individus qui, soi-disant, se réclament patriotes ou se réclament d'une quelconque galaxie et autres de parler à la télévision quand ils le veulent. N'est-ce pas parce qu'ils prennent en otage la télévision qu'on leur accorde ce temps d'antenne ? Mais nous on ne le fait pas. Le ministre doit prendre ses responsabilités. La télévision ne doit pas être l'endroit où on prend le pouvoir. Il y a certains qui font des coups d'Etat, qui viennent s'exprimer à la télévision pour empêcher le déroulement normal des émissions, ce qui n'est pas normal. La sécurité des journalistes de la télévision est-elle assurée ? N'auront-ils pas maille à partir avec les militants qui ne sont pas contents de la télévision ?
Je peux vous dire que j'ai échangé avec l'équipe de la RTI qui est là. Je pense que s'il y a des gens qui sont plus en sécurité c'est l'équipe de la RTI parce que des instructions ont été données par le Président au Secrétaire général du parti chargé de la Mobilisation de faire en sorte que l'équipe de la télévision soit en sécurité. Nous, nous ne sommes pas là pour casser le matériel de la RTI. Ce matériel a été acheté par le contribuable ivoirien, alors si certains pensent que la télévision leur appartient, nous, on pense que c'est la télévision de l'Etat de Côte d'Ivoire et là autant nous sommes prêts à nous battre pour préserver le matériel et l'intégrité physique des reporters autant nous considérons que ceux qui détruisaient à l'époque ce matériel portaient atteinte à un instrument de l'Etat. Ce n'est pas avec le PDCI qu'un journaliste va se faire tabasser ou brutaliser au cours d'une manifestation. Nous pensons qu'ils ne s'arrêteront pas avant les 11 jours de meeting et qu'ils seront au grand meeting à Aboisso.
Interview réalisée à Bonoua par
Diarrassouba Sory
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ