M. Mamadou Koulibaly, 3ème vice-président du Front populaire ivoirien, était l’hôte de la fédération FPI Abidjan-Banco, le dimanche dernier. A l’occasion, il a invité tous ceux qui militent pour la paix en Côte d’Ivoire à se mobiliser pour garantir les conditions d’élections justes et transparentes.
La cour de la fédération FPI Abidjan-Banco à Wassakara (Yopougon) a été prise d’assaut par plus d’un millier de militants et sympathisants du FPI, le dimanche 11 janvier dernier. La raison, le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, par ailleurs 3ème vice-président du FPI, était l’invité de cette fédération pour se prononcer sur l’actualité sociopolitique et économique du pays. Dans une intervention fortement applaudie, il a édifié l’assemblée sur les sujets abordés. Il a regretté que dans les discussions qui ont précédé l’enrôlement, les accords aient retenu le jugement supplétif qui n’inspire pas confiance. Pour lui, la transparence des élections a été biaisée dès lors que tout le monde pouvait se faire enrôler là où il veut.
Je ne descendrai pas dans la rue si…
Le professeur Mamadou Koulibaly s’est longuement appesanti sur l’organisation des élections. Il a noté que les nombreux cas de fraude constatés lors de l’opération d’enrôlement et d’identification mettent en péril la paix. C’est pourquoi, il a invité les Ivoiriens épris de paix à se mobiliser pour obtenir les conditions de transparence et d’équité des élections. M. Koulibaly a jugé inconséquent de faire descendre les militants dans les rues après la proclamation des résultats. Il a estimé qu’il faut aller à des élections propres pour éviter les contestations post-électorales qui retardent le développement du pays. «C’est maintenant que nous devons nous battre contre la fraude pour obtenir des élections propres. Si nous ne sommes pas capables d’arrêter la fraude maintenant, il faudra accepter le résultat des urnes. En tout cas, moi je ne suis pas prêt à descendre dans la rue, si nous ne faisons rien maintenant», a-t-il dit.
Mamadou Koulibaly a estimé que tout le monde voit ce qui se prépare avec la fraude constatée sur l’état civil. C’est pourquoi, ironisant, il a demandé aux militants et sympathisants du FPI de créer «l’équilibre par la fraude».
Pour Mamadou Koulibaly, il est important que le FPI et tous ceux qui veulent des élections transparentes se donnent les moyens pour demander et obtenir la suspension de l’opération d’enrôlement et d’identification. Il estime que tant que les administrations policière, militaire et judiciaire ne sont pas encore déployées dans les zones encore sous occupation rebelle, l’équité dans l’opération d’enrôlement n’est pas garantie. Pour lui les dés sont déjà pipés et tout le monde devra en tirer toutes les conséquences. Mais avant, Mamadou Koulibaly a été clair sur la question du désarmement avant ou après les élections. Le 3ème vice-président du FPI a dit que les élections ne seront pas possibles tant que des gens sont illégalement en armes.
Le pire des schémas
Le président Mamadou Koulibaly a fait un large regard critique sur le budget 2009 de la Côte d’Ivoire estimé à 1959 milliards FCFA. Selon lui, l’aide attendue des bailleurs de fonds est de 506 milliards FCFA. Soit environ 20% des recettes. Malheureusement, toute cette manne n’arrivera pas dans notre escarcelle car, a souligné le conférencier, 245 milliards FCFA sur les 506 FCFA sont considérés au titre de rééchelonnement. Ce qui signifie que la Côte d’Ivoire ne devra recevoir des bailleurs de fonds que 161 milliards FCFA. Toute chose qui a une répercussion sur la revalorisation des salaires et le financement du processus électoral.
C’est pourquoi, il encourage le retour de l’administration dans les zones centre, nord et ouest et l’unicité des caisses prévue pour au plus tard le 15 janvier 2009. Ce qui implique nécessairement le désarmement des rebelles. Donc des élections après le désarmement. Mais si ce schéma n’est pas respecté, le 3ème vice-président du FPI estime que «des élections sans désarmement sont le pire des schémas qui pourrait arriver à la Côte d’Ivoire». Le pire, selon lui, c’est aussi que la Côte d’Ivoire a privilégié de payer les créanciers extérieurs aux dépens des créanciers intérieurs. Il a affirmé que le pays pouvait lutter contre la pauvreté en payant la dette intérieure de sorte que les emplois soient maintenus. Le pire aussi, c’est le budget d’enrôlement qui n’est pas bouclé. Et la date des élections qui n’est pas encore arrêtée.
Enfin le pire, ce sont les conflits post-électoraux à venir parce que, selon lui, «le processus d’enrôlement se déroule dans un cafouillage».
A côté de ce pessimisme, Mamadou Koulibaly se rejouit de la position du président du FPI, Pascal Affi N’Guessan qui soutient que le FPI n’ira pas aux élections si le désarmement n’a pas lieu avant. L’autre satisfaction de M. Koulibaly vient du fait que les militants du FPI se (re)mobilisent depuis quelque temps pour barrer la route aux fraudeurs. Enfin, le meilleur pour lui, c’est que «la Côte d’Ivoire est capable d’écrire elle-même un programme de sortie de la pauvreté».
Tous les cinq (5) députés FPI de Yopougon ont apporté leur soutien à M. Mamadou Koulibaly. Ainsi que le maire Gbamanan Djidan, par ailleurs, directeur départemental de campagne du candidat Gbagbo, et Michel Gbagbo. A la suite de Mamadou Koulibaly, le député Williams Attéby a livré un témoignage sur l’ampleur de la fraude sur l’enrôlement.
Le député Williams Attéby pense que le FPI doit refuser de se faire complice de la tricherie qui se prépare à grande échelle. M. Attéby qui revient d’une tournée dans la Marahoué s’est dit choqué de ce que 14000 personnes sont déjà enrôlées à Garango. Village de la sous-préfecture de Bonon peuplé majoritairement par des ressortissants du Burkina Faso. Or, a estimé le parlementaire, la population de cette localité était de 3000 à l’issue du recensement de 1998. Très remonté, M. Attéby a invité l’assistance à ne pas croire que le croisement règlera tous les problèmes. «Il ne faut pas que le mot croisement nous rassure», a-t-il soutenu.
Au cours des échanges, le fédéral Zaba Zadi Lazare et les militants ont dit leur détermination à lutter contre la fraude aux élections.
Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr
La cour de la fédération FPI Abidjan-Banco à Wassakara (Yopougon) a été prise d’assaut par plus d’un millier de militants et sympathisants du FPI, le dimanche 11 janvier dernier. La raison, le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, par ailleurs 3ème vice-président du FPI, était l’invité de cette fédération pour se prononcer sur l’actualité sociopolitique et économique du pays. Dans une intervention fortement applaudie, il a édifié l’assemblée sur les sujets abordés. Il a regretté que dans les discussions qui ont précédé l’enrôlement, les accords aient retenu le jugement supplétif qui n’inspire pas confiance. Pour lui, la transparence des élections a été biaisée dès lors que tout le monde pouvait se faire enrôler là où il veut.
Je ne descendrai pas dans la rue si…
Le professeur Mamadou Koulibaly s’est longuement appesanti sur l’organisation des élections. Il a noté que les nombreux cas de fraude constatés lors de l’opération d’enrôlement et d’identification mettent en péril la paix. C’est pourquoi, il a invité les Ivoiriens épris de paix à se mobiliser pour obtenir les conditions de transparence et d’équité des élections. M. Koulibaly a jugé inconséquent de faire descendre les militants dans les rues après la proclamation des résultats. Il a estimé qu’il faut aller à des élections propres pour éviter les contestations post-électorales qui retardent le développement du pays. «C’est maintenant que nous devons nous battre contre la fraude pour obtenir des élections propres. Si nous ne sommes pas capables d’arrêter la fraude maintenant, il faudra accepter le résultat des urnes. En tout cas, moi je ne suis pas prêt à descendre dans la rue, si nous ne faisons rien maintenant», a-t-il dit.
Mamadou Koulibaly a estimé que tout le monde voit ce qui se prépare avec la fraude constatée sur l’état civil. C’est pourquoi, ironisant, il a demandé aux militants et sympathisants du FPI de créer «l’équilibre par la fraude».
Pour Mamadou Koulibaly, il est important que le FPI et tous ceux qui veulent des élections transparentes se donnent les moyens pour demander et obtenir la suspension de l’opération d’enrôlement et d’identification. Il estime que tant que les administrations policière, militaire et judiciaire ne sont pas encore déployées dans les zones encore sous occupation rebelle, l’équité dans l’opération d’enrôlement n’est pas garantie. Pour lui les dés sont déjà pipés et tout le monde devra en tirer toutes les conséquences. Mais avant, Mamadou Koulibaly a été clair sur la question du désarmement avant ou après les élections. Le 3ème vice-président du FPI a dit que les élections ne seront pas possibles tant que des gens sont illégalement en armes.
Le pire des schémas
Le président Mamadou Koulibaly a fait un large regard critique sur le budget 2009 de la Côte d’Ivoire estimé à 1959 milliards FCFA. Selon lui, l’aide attendue des bailleurs de fonds est de 506 milliards FCFA. Soit environ 20% des recettes. Malheureusement, toute cette manne n’arrivera pas dans notre escarcelle car, a souligné le conférencier, 245 milliards FCFA sur les 506 FCFA sont considérés au titre de rééchelonnement. Ce qui signifie que la Côte d’Ivoire ne devra recevoir des bailleurs de fonds que 161 milliards FCFA. Toute chose qui a une répercussion sur la revalorisation des salaires et le financement du processus électoral.
C’est pourquoi, il encourage le retour de l’administration dans les zones centre, nord et ouest et l’unicité des caisses prévue pour au plus tard le 15 janvier 2009. Ce qui implique nécessairement le désarmement des rebelles. Donc des élections après le désarmement. Mais si ce schéma n’est pas respecté, le 3ème vice-président du FPI estime que «des élections sans désarmement sont le pire des schémas qui pourrait arriver à la Côte d’Ivoire». Le pire, selon lui, c’est aussi que la Côte d’Ivoire a privilégié de payer les créanciers extérieurs aux dépens des créanciers intérieurs. Il a affirmé que le pays pouvait lutter contre la pauvreté en payant la dette intérieure de sorte que les emplois soient maintenus. Le pire aussi, c’est le budget d’enrôlement qui n’est pas bouclé. Et la date des élections qui n’est pas encore arrêtée.
Enfin le pire, ce sont les conflits post-électoraux à venir parce que, selon lui, «le processus d’enrôlement se déroule dans un cafouillage».
A côté de ce pessimisme, Mamadou Koulibaly se rejouit de la position du président du FPI, Pascal Affi N’Guessan qui soutient que le FPI n’ira pas aux élections si le désarmement n’a pas lieu avant. L’autre satisfaction de M. Koulibaly vient du fait que les militants du FPI se (re)mobilisent depuis quelque temps pour barrer la route aux fraudeurs. Enfin, le meilleur pour lui, c’est que «la Côte d’Ivoire est capable d’écrire elle-même un programme de sortie de la pauvreté».
Tous les cinq (5) députés FPI de Yopougon ont apporté leur soutien à M. Mamadou Koulibaly. Ainsi que le maire Gbamanan Djidan, par ailleurs, directeur départemental de campagne du candidat Gbagbo, et Michel Gbagbo. A la suite de Mamadou Koulibaly, le député Williams Attéby a livré un témoignage sur l’ampleur de la fraude sur l’enrôlement.
Le député Williams Attéby pense que le FPI doit refuser de se faire complice de la tricherie qui se prépare à grande échelle. M. Attéby qui revient d’une tournée dans la Marahoué s’est dit choqué de ce que 14000 personnes sont déjà enrôlées à Garango. Village de la sous-préfecture de Bonon peuplé majoritairement par des ressortissants du Burkina Faso. Or, a estimé le parlementaire, la population de cette localité était de 3000 à l’issue du recensement de 1998. Très remonté, M. Attéby a invité l’assistance à ne pas croire que le croisement règlera tous les problèmes. «Il ne faut pas que le mot croisement nous rassure», a-t-il soutenu.
Au cours des échanges, le fédéral Zaba Zadi Lazare et les militants ont dit leur détermination à lutter contre la fraude aux élections.
Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr