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Politique Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Nord-Sud

Sanogo Mamadou (Secrétaire national du Rdr chargé des élections) révèle : "Le Fpi prépare le cafouillage"

Sanogo Mamadou, M. Election des républicains, réagit ici aux accusations de fraude portées contre son parti par le Fpi et son journal.


•Vous êtes depuis quelques semaines à Paris où vous avez eu une séance de travail avec la délégation générale locale du Rdr. De quoi a-t-il été question ?

Selon des informations en notre possession, la Cei s’apprête à installer ses sections de l’étranger, donc à démarrer bientôt l’identification et l’enrôlement au-delà de nos frontières. Vu que nous sommes pleinement engagés dans ce processus dont nous voulons avoir la meilleure part, nous sommes venu à Paris depuis le 26 décembre dernier pour avoir des séances de travail avec les responsables des délégations d’Europe. Le samedi dernier nous avons rencontré ceux de Paris. De 19h à 23h, nous avons échangé sur la préparation du lancement de l’identification. Nous avons insisté sur la nécessité de faire du porte-à-porte et de mettre en place des comités de mobilisation de proximité. Il s’agit de faire comme cela se passe actuellement en Côte d’Ivoire où nous sommes bien partis pour réaliser une bonne moisson. Ici à Paris, les moyens techniques existent. Nous allons les utiliser. La séance de travail a été fructueuse.



•Le Fpi et son journal accuse le Rdr de faire enrôler les étrangers en masse à l’intérieur du pays. Que leur répondez-vous ?

Nous avons lu ces articles et déclarations via Internet. Mais, nous avons été déçu de constater que les journalistes qui barrent ces informations à leur Une, se sont contentés d’affirmations gratuites. On sent l’imagination en marche avec des scénarii montés de toutes pièces et nourris d’intentions négatives. Nous savons que depuis longtemps déjà les préfets sont installés et bien installés dans toutes les villes de l’intérieur du pays. On y trouve aussi les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fanci). Elles sont également dans les zones CNO aux côtés des Forces nouvelles dans le cadre du Cci. A côté d’eux, il faut rappeler que dans chaque centre d’enrôlement, l’on retrouve des agents de divers horizons au sein de la Sagem, l’Ins, l’Oni, la Cnsi et la Cei. Nous nous interrogeons si l’ensemble de ces personnes que nous venons de citer sont complices de la fraude dont parle le Fpi et son journal. Est-ce à dire que le Rdr a organisé la fraude au vu et au su de tout ce monde. Je suis choqué de voir que les gens peuvent lancer des fausses informations ainsi sans apporter la moindre preuve. Nous pensons que l’objectif de ces écrits se trouve ailleurs.



•Quel est donc cet objectif ?

Suite aux articles de leur journal, nous avons vu un communiqué émanant de la direction du Fpi qui invite les responsables départementaux à un séminaire le 15 janvier. De sources formelles, l’on aurait demandé à ces responsables de fabriquer des preuves qui seront brandies au cours de la rencontre, avant d’être présentées à la nation. En fait, la conclusion de leur séminaire apparaît clairement à travers les lignes des articles publiés. Le journaliste a écrit en effet que des choses seront révélées. Nous savons qu’il s’agit des preuves fabriquées. Nous savons également que le Fpi veut pousser le bouchon jusqu’à menacer de se retirer du processus. C’est un cafouillage qu’ils préparent parce qu’ils savent que le processus leur a totalement échappé en terme de mobilisation. Je rappelle que le Fpi a toujours agi ainsi chaque fois qu’il s’est retrouvé en difficulté.



•Faut-il s’attendre à un nouveau blocage du processus du fait du Fpi?

Aujourd’hui, l’on sait que le Fpi avait proposé le boycott des élections en 1995 réellement parce qu’il n’était pas prêt. En 1999 après le coup d’Etat, Laurent Gbagbo est rentré du Gabon. Et après avoir constaté qu’il ne tenait rien du tout dans le processus, il s’est attaqué au Rdr en disant que s’il s’agissait d’un coup d’Etat de ce parti, la junte devrait le dire. En brandissant les menaces de retrait, le Fpi a pu ainsi reprendre la main et prendre le contrôle de la transition qu’il a conduite jusqu’au renversement du général Guéi. Depuis quelques mois, c’est cette même stratégie que le Fpi tente de déployer. Mais, nous avons tout compris. Ça ne passera pas. Nous savons que ce parti n’a rien préparé au plan technique pour faire face à l’élection présidentielle. Au moment où nous mobilisions, le Fpi gérait ses querelles internes de positionnement. Les «jeunes patriotes» sont déçus de la gestion de Gbagbo et les miliciens menacent de retourner le fer contre le régime. Tous les militants Fpi reconnaissent que l’horizon est sombre. La moisson de leur parti, lors de l’enrôlement, n’a pas été bonne. C’est pourquoi Affi N’Guessan et ses camarades veulent tout mélanger. Les Ivoiriens doivent se préparer pour barrer la route à ce plan machiavélique. Le parti au pouvoir veut lancer des menaces beaucoup plus fortes pour pousser la communauté internationale et les maîtres d’œuvre du processus dans le sens que le Fpi veut. Ils préparent de nouveaux saccages des sites d’enrôlement en prenant pour prétexte des fausses preuves de fraude. Si ce parti était responsable, il attendrait simplement l’affichage de la liste électorale comme la loi le prévoit pour parler de fraude, s’il y en a. En fait, ils sont complexés face à toutes les initiatives du Rdr.



•Pourquoi personne ne se réfère à l’avis de la Cei sur la question des fraudes ? Cette structure devrait normalement être la seule habilitée à confirmer ou infirmer les cas de fraude…

Effectivement. Mais, la Cei elle-même fait partie des cibles du Fpi. Le parti de Gbagbo veut déstabiliser la Cei et toute l’opposition. Donc, même si demain la Cei se prononçait, ce qu’elle a d’ailleurs déjà fait en disant que le mécanisme est inviolable et transparent, le Fpi y verrait une tentative de diversion. La communauté internationale rappelle constamment que le processus d’identification et d’enrôlement est transparent, mais, toutes ces informations troublent plutôt le sommeil du Fpi au lieu de le rassurer. Ils ont tenté de bloquer les opérations en s’appuyant sur l’Ins et l’Oni. Mais, ça n’a pas marché. Car, les Ivoiriens ont été vigilants. Ils ont aussi essayé de passer par certains préfets et sous- préfets à qui ils ont demandé d’arrêter à tour de bras les militants de l’opposition pour fraude. Là encore, le vrai patriotisme de certains préfets a pris le dessus. Ils manigancent de nouveau. Ils préparent le cafouillage. Je dis vigilance!

Entretien réalisé par Djama Stanislas
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