Vaste polémique autour de la prétendue chute du président Bédié au meeting de Tiapoum. Entre tomber, trébucher, vaciller, s'écrouler et tituber, la grammaire et la lexicologie font la nette différence. Mais ce n'est pas le cas chez nos confrères bleus dont le rôle est de bleuir les populations d'intox. Que le président Bédié tombe ou non, la préoccupation des populations ne se situe pas à ce niveau. Le président de l'Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly, n°2 du régime et vice-président du FPI, affirme que 70% de la population mangent à peine un repas par jour. Récemment, des études conduites par le ministre du Plan et du développement Bohoun Bouabré, autre ponte de la refondation, attestent qu'un Ivoirien sur deux, vit dans la misère. Soit 50% de la population. Léger vertige ou malaise ? Toujours est-il que ni l'un ni l'autre ne signifie maladie qui suppose incapacité à postuler à la magistrature suprême en Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un simple trébuchement dû à un épuisement, pourrait-on dire, suite à la grande débauche d'énergie durant les meetings précédents. Cela ne saurait suffire aux refondateurs pour se satisfaire en pavoisant. On évitera les dérapages au nom d'une certaine confraternité. Mais pour la morale, l'exemplarité et la bienséance, explorons un autre aspect du débat (si débat y a). Et si on faisait le bilan de santé de tous les leaders politiques et d'opinion ! Ici en Côte d'Ivoire, tout le monde se connaît. On sait qui est et qui fait quoi. Supposons le président Bédié vieux de 70 ans. Cet âge est-il réellement un handicap pour lui dans la course au pouvoir ? Est-il moins bien-portant que certains adversaires ? Assurément pas. Car, de bouche à oreille, les Ivoiriens ont appris que des hommes politiques de premier ordre traînent des maladies incurables. Epilepsie, Vih/Sida, cancer figureraient dans le carnet de santé de ces malades ambulants. Dans le cadre du dépôt des candidatures, l'opinion publique voudrait que les structures, en charge de la validation des dossiers, publient le bilan de santé de chaque candidat à quelque poste que ce soit. De sorte que le Conseil constitutionnel (si c'était son rôle) en tienne compte. Une chose est de le souhaiter, une autre est de voir les médecins commis à cette éventuelle tâche, jouer en âme et conscience leur rôle, afin qu'un handicapé physique ou mental ne soit ni député, ni maire, ni président de Conseil a fortiori chef suprême des Institutions. Ce serait éviter au peuple de Côte d'Ivoire, les pires ennuis et les mille et une difficultés. Il y va de l'existence de ce pays.
Marc Koffi
Marc Koffi