R.D Congo : Nkunda annonce la fin de la guerre

Après la défection vendredi, des commandants de son mouvement, emmenés par le général Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda s’est dit, lui aussi, favorable à cet accord que le Cndp avait déjà signé. «Puisque nous allons désormais tous (avec les Fardc ; Ndlr) tirer dans la même direction, la guerre est terminée», a-t-il déclaré sur Rfi. La promesse des rebelles tutsis et d’une milice Maï-Maï de rejoindre l’armée de la République démocratique du Congo marque une avancée majeure vers la fin d’un conflit meurtrier pour l’est du pays, estiment le gouvernement de la RDC et des diplomates étrangers. “Pour le gouvernement, c’est un très bon signe qui rend l’évolution vers la paix plus palpable. C’est une avancée significative”, a dit le ministre de l’Information, Lambert Mende. Les diplomates se veulent également optimistes. “Une différence significative est qu’il s’agit de bien plus qu’une simple cessation des hostilités. Cela met aussi les forces du Cndp à la disposition du gouvernement. C’est une reddition”, analyse un diplomate occidental. “La Monuc accueille favorablement l’engagement des dirigeants du Cndp et du Pareco (Patriotes résistants congolais) de mettre immédiatement leurs troupes à la disposition des Fardc”, indique un communiqué reçu lundi à l’Afp. Pour la Monuc, ces décisions sont conformes à la demande du Conseil de sécurité exprimée dans sa résolution 1856. « Elle se tient prête à faciliter le processus, s’il le lui est demandé”, poursuit le texte. La Monuc estime, en effet, que “si l’accord” entre les gouvernements congolais et rwandais, et le Cndp “débouche sur un véritable arrêt des hostilités entre les parties congolaises, il constituerait une véritable avancée significative en faveur de la paix”. Elle invite “toutes les parties à veiller impérativement à prendre en compte la protection des civils et à assurer la continuation des actions humanitaires, dans leurs décisions d’entreprendre des actions militaires”. Cependant, les militants des droits de l’homme craignent que le général Ntaganda, surnommé “Terminator”, ne soit réhabilité alors qu’il est recherché par la Cour pénale internationale. Cette figure populaire chez les rebelles est accusée d’avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l’Ituri, dans l’est de la RDC. “Tout ce qui ne se termine pas en arrestation de Bosco Ntaganda est une violation flagrante du droit international”, a affirmé Anneke Van Woudenberg, chercheuse associée à Human Rights Watch. “Nous jugeons prioritaire de travailler avec Ntaganda pour ramener la paix. Le reste viendra plus tard”, a rétorqué, pour sa part, le ministre congolais de l’Information, Lambert Mende. Le fondateur du Cndp, le général Laurent Nkunda, a commencé à combattre le gouvernement avec 4.000 hommes après avoir rejeté l’intégration dans l’armée nationale constituée à la fin de la guerre civile (1998-2003). Toutes les précédentes tentatives pour régler le conflit, dont l’accord de paix signé en janvier 2008, ont échoué. Plus d’un million d’habitants de la petite province du Nord-Kivu ont fui leur domicile depuis la fin 2006




Doua Gouly
AFP et RFI