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Économie Publié le mercredi 21 janvier 2009 | Notre Voie

Refus des transporteurs de baisser leurs tarifs : Les consommateurs menacent de paralyser le transport

Les transporteurs, malgré les deux baisses successives du prix du carburant à la pompe, ne se mettent dans aucune disposition à l’effet de réduire leurs tarifs. Pourtant, ils sont prompts à réviser à la hausse leurs tarifs à toute augmentation du prix du carburant, si minime soit-elle.
Certains chauffeurs de taxi-compteurs et des taxis communaux et intercommunaux (wôrô-wôrô) que nous avons interrogés du samedi 17 janvier dernier à hier à Angré, à la Riviera 2, à Yopougon et au Plateau, expliquent que la baisse du prix des carburants à la pompe n`est pas suffisante pour qu’elle soit répercutée sur les prix du transport. “Pour que nous puissions diminuer nos tarifs, il faudrait que l`Etat baisse le litre du gasoil à 500 FCFA au lieu de 575F CFA actuellement”, a déclaré Yao Jules, chauffeur sur le tronçon Riviera 2- Yopougon. Le président exécutif national de la Coordination nationale des gares routières de Côte d`Ivoire (CNGRCI), Adama Touré, abonde dans le même sens. “Les gens pensent que la baisse des tarifs de transport dépend seulement de la baisse du prix du carburant à la pompe. Nous sommes confrontés à la hausse du prix des intrants comme celui de la batterie qui est passé de 22.000 FCFA à 75.000 FCFA, du pneu qui est passé de 60.000 FCFA à 90.000FCFA, etc. Nous voudrions bien baisser nos tarifs, mais à quoi ça sert de rendre service et de disparaître du marché. Nous sommes de bonne foi, mais nous sommes désolés”, a-t-il dit. Et de poursuivre : “Si nous devons réviser nos tarifs, la baisse ira de 10 FCFA à 20 FCFA au niveau des lignes intra et intercommunaux. Mais cette baisse va poser un problème de monnaie entre les chauffeurs et les clients”.

Par ailleurs, Adama Touré n`a pas apprécié le fait que le gouvernement ivoirien n`ait pas associé les transporteurs à la décision de baisse du prix du carburant à la pompe. “Toutes nos propositions n`ont pas été acceptées, ainsi que la mise en place d’un fond de développement des transports. Nous attendons les discussions promises par le Conseil des ministres du jeudi dernier entre l`Etat et les opérateurs du secteur du transport terrestre en vue de la baisse du tarif des transports. Nous allons dans ce cadre exprimer nos préoccupations”, a-t-il déclaré.

Le Syndicat national des chauffeurs des transports terrestres de Côte d`Ivoire (Synatcttci), à travers le secrétaire général de la section d`Adjamé, Koné, ne dit pas autre chose que la CNGRCI.
Dans le taxi communal qui nous a transporté de la cité N`Gouan 1 à Yopougon Niangon au Lavage, il s`est engagé une vive discussion entre les passagers et le chauffeur. Les premiers ne comprenaient pas pourquoi malgré les efforts de l`Etat pour baisser le prix du carburant à la pompe, les transporteurs refusent de faire un minimum de sacrifice pour soulager les clients. “Vous exagérez, vous les transporteurs. Vous êtes tellement obsédés par le gain que vous ne voulez pas faire de réduction sous prétexte que la marge de réduction n`est pas suffisante pour que vous en fassiez autant. Nous pensons que les consommateurs doivent prendre leurs responsabilités”, a prévenu l`un des passagers.

Face à cette mauvaise foi, les associations de consommateurs envisagent de paralyser le secteur des transports terrestres la semaine prochaine. L’objectif est de contraindre les transporteurs à réajuster leurs prix. “Nous allons organiser une assemblée générale extraordinaire cette semaine pour décider des actions concrètes la semaine prochaine. Si la situation n’évolue pas de manière satisfaisante, nous allons paralyser le secteur des transports la semaine prochaine”, a prévenu le président de la Fédération des associations des consommateurs actifs de Côte d`Ivoire (FACA-CI), Marius Comoé. Il propose aux transporteurs de réduire de 50 FCFA les tarifs des transports communaux et intercommunaux. Et de supprimer les 1000 FCFA et 1500 FCFA sur les tarifs des trajets entre les villes. Le président de la Fédération des associations de consommateurs de Côte d`Ivoire (FAC-CI), Doukoua Godé, estime que ce serait un marché de dupes si les transporteurs maintiennent leur position “parce que l`Etat ivoirien est à la troisième baisse du prix du carburant à la pompe”.

Gomon Edmond
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