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Société Publié le mercredi 21 janvier 2009 | Nord-Sud

Education nationale : Voici pourquoi les établissements publics sont fermés

Après avoir rejeté la proposition des enseignants du secondaire public, le gouvernement se trouve incapable de fixer la date d’adoption de la nouvelle grille qu’il a lui-même proposée.

Les enseignants du secondaire public ont entamé en 2002, « la lutte pour l’obtention d’un profil conséquent de carrière ». Suite à leurs revendications, le président de la République a signé le décret 2007-695 du 31 décembre 2007visant à trouver une solution définitive à cette situation. En vue d’appliquer ce décret, un arrêté a été signé le 13 août dernier. Ce texte ministériel, selon Soro Mamadou, secrétaire général du Syndicat des enseignants du second degré (Synesci), stipule en son article 16 que «la définition de nouvelles grilles en liaison avec le ministère de l’Economie et des Finances devra être achevée au plus tard le 31 août, période à laquelle la date de la prise en compte des effets financiers sera déterminée».


Le silence...

Malheureusement, cette date a expiré sans qu’aucune grille n’ait été proposée. En dépit du dépassement du délai, le Mouvement des syndicats du secondaire général et technique qui comprend le Synesci de Soro Mamadou, le Syndicat national des formateurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle de Côte d’Ivoire (Synafetp-ci) de Abonga Jean Yves et Solidarité de Sabologo Adou Kouakou, engage les négociations aux mois de septembre, novembre et décembre avec les départements techniques (ministère de l’Education nationale, ministère de l’Economie et des Finances et ministère de la Fonction publique). Entre temps, le mouvement propose au mois de novembre, une grille des salaires qui tient compte du grade de l’enseignant, des indices perdus avec le décret 251 du 11 septembre 2008 portant prime d’incitation aux agents de la fonction publique (décret qui a permis à l’employé de la fonction publique d’être mieux payé que son camarade enseignant du même grade), et des 150 points représentants la promesse de l’Etat de bonifier les indices des fonctionnaires en 2009. Avec cette grille, l’enseignant de grade A3 avec 2 ans d’ancienneté au maximum aura 2.510 points d’indice. Avec l’indice qui est de 233,45 Fcfa, cet enseignant devrait avoir comme revenu mensuel environ 585.959 Fcfa pendant que celui qui aurait entre 3 et 4 ans d’ancienneté recevra environ 589.966 Fcfa. A côté de lui, l’enseignant de grade A4 avec 2 ans d’ancienneté au plus aura 2.705 points d’indice avec un salaire mensuel de 631.482 Fcfa pendant que l’enseignant du même grade qui aura 4 ans d’ancienneté aura 2.785 points d’indice ; ce qui équivaudra à un salaire mensuel de 650.158 Fcfa.


...de l’Etat

Ayant trouvé ces indices trop élevés, le gouvernement a fait lui-même ses propositions dans lesquelles l’enseignant de gade A3 qui a au maximum 2 ans d’ancienneté touche 285.976 Fcfa avec un indice de 1.225 points pendant que son devancier de deux ans, qui a un indice de 1.290 points, aura 301.150 Fcfa. Au même moment, au niveau du grade A4, l’enseignant ayant au maximum 2 ans d’ancienneté aura 296.481 Fcfa pendant que son ainé de 2 ans aura 315.157 Fcfa avec un indice de 1.350. Bien que n’étant pas pour cette grille proposée par le gouvernement, les enseignants l’ont acceptée avec la garantie qu’elle serait appliquée à partir de janvier 2009. Malheureusement, à 10 jours de la fin de ce premier mois de la nouvelle année, le gouvernement, selon Abonga Yves, «reste évasif sur la définition de la grille revalorisée et sur sa date d’adoption». Et d’affirmer que le gouvernement a opposé un refus incompréhensible à la date d’application qui est le 1er janvier. Pour les enseignants, le gouvernement démontre sa mauvaise foi et ne compte pas mettre en application cette nouvelle grille que lui-même a proposée. «Nous pensons avoir fait preuve de patience. Trop c’est trop, l’Etat doit prendre ses responsabilités. Nous, nous n’en pouvons plus et le dernier recours qui s’offre à nous est l’arrêt de travail», affirme Abonga. Une décision qui apparemment fait l’unanimité vu que la première journée de grève qui a commencé hier a été respectée dans la quasi-totalité des établissements publics.


Touré Yelly
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