On estime que 7 enseignants décèdent du fait du SIDA par semaine en Côte d’Ivoire. Cela entraîne de facto la non scolarisation de près de 70 000 enfants. L’indisponibilité d’un enseignant, à cause de la maladie, est de 13 semaines. Ces chiffres, selon M. Madani Tal directeur des opérations de la banque mondiale en Côte d’Ivoire, appellent à la vigilance. Car le combat n’est pas encore terminé. Le SIDA est là et continue de faire chaque jour de nouvelles victimes. Plus qu’une simple question de santé, la pandémie est aujourd’hui un problème de développement économique. Il appartient donc aux autorités compétentes de ne pas baisser les bras, en n’étant pas complaisant vis-à-vis de la maladie. M. Madani a lancé cet appel hier mercredi, à l’occasion du lancement officiel du projet d’urgence multisectoriel de lutte contre le SIDA, à l’hôtel du Golf, à Cocody. Projet financé à hauteur de 10 milliards de FCFA par la banque mondiale. Pour le fonctionnaire international, en décidant de financer un tel projet, la banque mondiale a à cœur de venir à bout d’un mal qui « freine le développement, car présent dans tous les secteurs de l’activité économique ». Aussi, a-t-il appelé à une gestion transparente des fonds décaissés. Toute chose dont dépend, selon la ministre de la lutte contre le SIDA, Mme Christine Adjobi, la crédibilité de la Côte d’Ivoire et même de la réduction de la pandémie. « Ce don nous donne l’opportunité d’apporter une réponse adéquate à la lutte. Le SIDA doit être considéré comme une maladie chronique au même titre que l’hypertension. Il nous appartient de ne plus stigmatiser les malades », a-t-elle recommandé. Quatre régions (lagunes, montagnes, savanes et sud-comoé) sont concernées par ce projet qui durera 4 ans. L’objectif est d’apporter une réponse multisectorielle, en appuyant les mesures prises par la Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte. Dao Maïmouna
Société Publié le jeudi 22 janvier 2009 | Le Patriote