Faire une bonne identification, c’est s’assurer la victoire aux prochaines élections. Ce n’est donc pas pour rien que depuis son lancement, le 15 septembre dernier, l’opération d’identification suscite de grandes passions et des agitations. Surtout au sein du Front populaire ivoirien, le parti au pouvoir. Face à la grande mobilisation des militants de l’opposition, le parti de Pascal Affi N’Guessan, frileux, a décidé de mettre des entraves pour perturber le bon déroulement de l’opération. Et parmi elles, figurent en bonne position les menaces et les fausses accusations. Notamment, la fraude sur l’identité ivoirienne. C’est ainsi que des allégations et dénonciations calomnieuses contre de nombreux requérants pour la plupart ayant des noms à consonance malinké. L’objectif visé étant bien sûr de créer un complexe chez ces personnes perçues à tort ou sans raison comme militants de l’opposition sur la base de délit de faciès et de patronyme. Ces discours pour être plus efficaces ont été accompagnés sur le terrain, par de graves abus. Des arrestations, brimades ou tortures sur de simples dénonciations soit d’agents recenseurs soit de militants du FPI, ont été opérées, le plus souvent avec la complicité de certaines autorités administratives, judiciaires ou policières. Résultats de ces méthodes d’une autre époque, beaucoup d’Ivoiriens du nord, issus de l’immigration ou de la naturalisation ont peur de se faire identifier et enrôler. Ces Ivoiriens dans leur grande majorité pour des motifs faciles à deviner sont proches du Rassemblement des Républicains du docteur Alassane Dramane Ouattara. Un parti qui a toujours prôné le rassemblement de tous les fils de ce pays quelles que soient leurs origines et qui se bat sans relâche contre l’arbitraire et l’injustice. C’est dans le même souci de défense des droits de l’Homme que le RDR a mis sur pied une équipe de juristes prêts à assurer leur défense en cas de violation flagrante de leurs droits y compris leur droit au vote qui commence par l’enrôlement et l’identification. Depuis le lancement de l’opération , ce sont plus de 50 personnes accusées sans fondement de fraude sur l’identité ou de faux et d’usage de faux qui ont été arrêtées, puis relâchées après l’intervention de Me Coulibaly Soungalo, secrétaire national chargé des droits de l’Homme au RDR et son équipe. Ces personnes pour la plupart ont d’ailleurs pu s’enrôler par la suite après constat de leur citoyenneté ivoirienne. Aujourd’hui, les juristes du RDR seront à Tiassalé et à Sassandra pour obtenir la relaxe pure et simple des militants de leur parti accusés de faux et usage de faux. Pour dire, si auparavant, les militants du parti domicilié à la rue Lepic se sentaient orphelins dans le jeu de nerfs et d’intimidation engagé par le FPI depuis l’avènement de l’opération d’identification, ils n’ont plus à avoir peur. Car toute une machine bien huilée pour défendre leurs intérêts est à leurs côtés. Désormais. D’où l’enjeu d’aller se faire massivement enrôler pour faire barrage au hold up électoral que se prépare à perpétrer le FPI.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly