Les greffiers de Côte d'Ivoire réunis au sein du collectif autonome des Syndicats des greffiers de Côte d'Ivoire, ont animé une conférence de presse hier à l'hôtel du district au Plateau pour se prononcer sur le blocage des concours professionnels de recrutement qui frappe les greffiers. Selon maître Dakouri Roger, président du collectif, depuis la création de l'Institut National de Formation Judiciaire(INFJ) en février 2005, le concours professionnel permettant au personnel des services judiciaires d'avancer dans leur profession est bloqué. En effet, les dispositions transitoires et finales du décret portant création de l'INFJ prescrit que "Jusqu'à sa construction et à son ouverture effective, l'Institut doit fonctionner dans les locaux de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). C'est sur cette base que des greffiers ont présenté le concours pour l'année 2007. Mais au moment où les candidats admis s'attendaient à prendre les cours, ils ont été refoulés dans l'enceinte de l'ENA. La tutelle, selon le collectif des greffiers, n'a rien fait pour remédier à cette situation. C'est donc sept mois plus tard, en juillet 2008, que les admis au concours de 2007 ont pu commencer les cours dans "des locaux de fortune" après plusieurs dénonciations du collectif. Pour l'année 2008, plusieurs greffiers ont déposé leur dossier à l'ENA pour présenter le concours. Mais, ils n'ont jamais été convoqués pour présenter le concours. Face à tout cela, les greffiers se demandent "ce que deviennent ceux qui ont versé des frais de concours et qui n'ont pu composer, et qui sont à présent frappés par la limite d'âge". Les greffiers qui jugent cette situation inacceptable demandent instamment au gouvernement ce qui suit : "faire sans délai, trouver application aux dispositions transitoires du décret n° 2005-40 du 3 février 2005 portant création, organisation et fonctionnement de l'Institut National de Formation du personnel des services judiciaires en maintenant la formation du personnel des services judiciaires à l'ENA jusqu'à ce que toutes les conditions de l'autonomie de l'INFJ soient réunies, ce, face aux difficultés réelles auxquelles est confronté le pays, de nommer par décret en conseil des ministres le directeur général et les autres membres de l'INFJ, de faire prendre le décret portant modalités d'application de l'ordonnance n° 2008-16 du 11 février 2008 portant statut des greffiers en vue d'une ouverture régulière des concours direct et professionnel du personnel des services judiciaires, de prendre en compte son exigence en admettant les dossiers de tous les candidats frappés par la limite d'âge du fait des graves dysfonctionnements orchestrés par les services de l'Etat de Côte d'Ivoire." Pour toutes ces revendications, les greffiers attendent d'avoir satisfaction au plus tard le 28 février 2009. Ils précisent que passé ce délai, le collectif se réserve le droit de recourir à toutes les actions syndicales appropriées.
Jules Claver Aka
Jules Claver Aka