Le Patriote : Comment vous portez –vous aujourd’hui ?
Séka Jules : Mes camarades et moi, remercions Dieu. Notre état de santé s’est nettement amélioré. Même si nous portons encore des séquelles et des traces visibles de cette agression, nous nous sentons beaucoup mieux.
L P : Quelle a été la réaction du comité de suivi du séminaire de Grand-Bassam, après votre mésaventure ?
S K : Pour le moment, nous n’avons pas encore enregistré de réaction de la part du comité. Bien que, nous ayons envoyé une note au comité qui siégeait en réunion extraordinaire, le lendemain de notre mésaventure. Et selon nos informations, le comité a bien pris connaissance de notre note. Mais pour l’instant, nous n’avons pas encore eu de réaction. Nous attendons toujours.
LP : Ce séminaire a réuni toutes les formations syndicales estudiantines et scolaires. Quels sont les engagements pris par ces syndicats ?
S K : Ce séminaire a eu lieu à l’initiative du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ndlr : Ibrahim Cissé Bacongo) qui a ressenti le besoin d’assainir le milieu universitaire. Cela entendait qu’il fallait non seulement assainir l’aspect visible, à savoir les infrastructures, les bâtiments, mais aussi assainir le comportement de certains étudiants, avec en toile de fond l’éradication de la violence dans notre milieu. Si on a eu quelques actions dans le sens de l’assainissement des infrastructures, car on a annoncé un coup de pinceau, on a annoncé des restaurations de bâtiments, il faut dire que le fond de la question n’a pas encore été touché. A savoir l’éradication de la violence dans notre milieu. Cette éradication devait passer par l’acceptation des différences des uns et des autres dans notre milieu. Il fallait que toutes les formations syndicales dans notre milieu puissent s’accepter. Il fallait au contraire mettre ces différences ensemble pour travailler dans le sens d’un mieux être des élèves et étudiants. Malheureusement, la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) a toujours violé les accords signés, alors que les bureaux exécutifs signataires des accords s’étaient engagés à impliquer leurs bases respectives au respect des engagements. Il fallait donc éduquer nos bases dans le sens de respecter les résolutions de Grand-Bassam. Et j’ouvre une parenthèse pour dire que quand nous avions contesté le nombre élevé de participants de la FESCI à ces assises, leur premier responsable en son temps, Serges Koffi, nous avait rétorqués que justement c’est pour impliquer toutes ses bases dans l’application de ces résolutions qu’il s’était efforcé d’envoyer un ou deux représentants des bases. Mais aujourd’hui, nous constatons que le comportement de ces bases est totalement en déphasage avec le discours officiel de la direction. Et en même temps que la FESCI n’a fait que violer ses engagements, la réaction du comité du suivi est plutôt timorée. Car, il n’y a pas eu de sanction ni de mesure.
L P : Allez-vous vous retirer de ce comité ?
S K : Nous ne pouvons pas annoncer notre retrait du comité. Ce, malgré cette énième agression de notre syndicat. Simplement par respect pour notre ministre de tutelle, parce qu’il a été à l’initiative de cet accord. Et nous y sommes allés avec toute notre bonne foi, en y croyant sérieusement. Nous avons pris des engagements et il en était de même pour les autres syndicats. En cours de route, nous avons constaté que malheureusement nous ne donnons pas tous la même valeur à la parole donnée. Certains parmi nous dérogent à cette parole donnée. Es-ce pour autant qu’il faut claquer la porte tout de suite ? Nous pensons que certainement cela peut arriver. Mais pour l’instant, il est encore très tôt de se prononcer là-dessus. Nous attendons de mener quelques actions préalables, notamment interpeller encore le comité. Et si possible rencontrer le ministre lui-même ou une voix autorisée du ministère avant de nous prononcer définitivement. Mais, aucune éventualité n’est à exclure. Parce que nous pensons que, soit le comité de suivi doit fonctionner en tenant compte de la voix de toutes les organisations qui le constituent, soit on s’accorde tous que le comité de suivi n’en est pas un, parce que c’est un comité qui suit la FESCI, plutôt que de suivre les résolutions. Dans ce cas, il n’aura plus sa raison d’exister.
L P : Comment expliquez-vous ce regain de violence à la FESCI?
S K : La FESCI a du mal à accepter d’autres organisations qui se montrent véritablement différentes d’elle. Et qui dénoncent les conditions de vies difficiles des élèves et étudiants, veulent réellement une solution à leurs problèmes. La FESCI a eu pour mission d’étouffer toutes velléités de revendications en milieu estudiantin et scolaire. Elle ne peut qu’accepter des organisations satellites qui pour quelques chambres et tickets de restaurants sont prêts à lui faire allégeance. (…)L’AGEECI n’a pour mission que de défendre les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants. Et la FESCI ne bénéficie plus du soutien des élèves et étudiants, je ne parle pas de ceux dont elle peut acheter la conscience et qui vont la suivre de façon moutonnière, car elle dispose de grands moyens. Mais, la grande majorité des élèves et étudiants qui peut-être est neutre ou n’ose pas prendre de position à cause de la terreur de la FESCI, ne se reconnaît plus en elle. Cette grande majorité là, la FESCI ne veut pas prendre le risque de la voir s’affilier ouvertement derrière une organisation telle que l’AGEECI qui pose les problèmes réels des élèves et étudiants. Donc en malmenant tous ceux qui sont proches de l’AGEECI, elle pense effrayer la grande majorité des élèves et étudiants. C’est pour dissuader l’écrasante majorité des élèves et étudiants qui ont de la sympathie pour l’AGEECI. En réalité, elle n’a pas d’argument et il n’y a que la violence qu’elle peut exercer pour faire taire les élèves et étudiants pour ne pas se voir un jour pourchasser par ces derniers et perdre ces acquis matériels dont elle bénéfice de la part du régime FPI (Front Populaire Ivoirien).
L P : Certains étudiants attribuent l’incendie qui a ravagé une partie de la cité rouge à la FESCI, qui aujourd’hui, gère les cités universitaires au détriment du CROU (Centre Régional des Œuvres Universitaires). Etes-vous de cet avis ?
S K : Nous pensons qu’aujourd’hui la plupart des maux qui minent nos résidences universitaires sont du fait de la FESCI. A cause de la violence de la FESCI et aussi par la complaisance de certains membres du pouvoir, l’autorité de l’Etat ne s’exerce plus à l’intérieur des résidences universitaires. Il n’y a plus de moyens de contrôle des activités qui se mêlent à l’intérieur des cités. Sur la manière dont vivent les étudiants et d’autres personnes dans ces cités. Sur la manière dont les installations sont utilisées. Une chambre construite pour deux personnes peut être subdivisée par la FESCI à l’aide de contreplaqués. Et on va sous louer ces subdivisions, à près de six personnes avec des installations électriques anarchiques. Le CROU n’a pas de moyens de contrôle, parce que l’Etat ne peut plus exercer son autorité. Des règlements du CROU qui devaient permettre de mener une vie saine à l’intérieur de ces résidences, sont foulés au pied. Personne ne peut les appliquer à cause du tout puissant pouvoir de la FESCI, du fait de la complaisance des autorités. Il suffit que la FESCI ne veuille plus d’un directeur du CROU pour qu’il soit dégommé. La FESCI a installé un peu partout sur toutes les résidences des boîtes de nuit, souvent même des caches d’armes, et on a même vu des soi-disant étudiants avec des armes aux alentours des cités, faire des entraînements et qui logeaient dans les cités. Alors qu’en réalité, ils n’étaient pas des étudiants. Et cela, nos autorités ferment les yeux là-dessus. Pas qu’elles ne le voient pas. Mais, parce que la FESCI doit remplir sa mission et pour cela elle doit avoir toute la logistique nécessaire. Et bien malheureusement au détriment des élèves et étudiants.
L P : Vous appelez à une collaboration entre votre syndicat et l’opposition. Pourquoi un tel appel ?
S K : L’AGEECI lutte pour la liberté et la démocratie, les violences à l’école, et l’amélioration des conditions de vie des élèves et étudiants. Nous disons que le gouvernement actuel a abandonné l’école publique et laisse les écoles privées décider ce qu’elles veulent. Notre combat est donc également pour la sauvegarde de l’école publique. Nous disons enfin que l’impunité dont jouit la FESCI est le facteur majeur de l’insécurité et de l’absence des libertés en milieu estudiantin. Dès lors, nous pensons que ces combats doivent pouvoir recueillir le soutien de tous ceux qui pensent que l’état actuel de notre école n’est pas digne d’un pays comme le nôtre, et qu’un nettoyage des maux qui la minent s’impose. Pour nous donc, il ne s’agit pas d’être avec des partis d’opposition ou des partis qui participent au gouvernement. Il s’agit d’avoir le soutien de tous ceux qui aiment la Côte d’Ivoire, de ceux qui veulent le bien de l’école ivoirienne. Nous frappons la porte à tout le monde sauf au FPI, qui soutient ouvertement la FESCI. Mais parmi les autres partis, beaucoup ne nous ouvrent pas leur porte.
LP : Il y a presque 5 ans que Habib Dodo a été assassiné. Où en est-on avec l’enquête ?
SK : Nous voudrions saluer et rendre hommage à la mémoire d’Habib Dodo. Nous notons avec vous que malgré toute la série d’informations fournies aux autorités compétentes sur l’identité des auteurs du crime clairement identifiés par nous, grâce à nos témoins que nous tenons également à la disposition de la justice, le dossier est resté clos plus de 4 ans. L’AGEECI poursuivra le combat pour que justice soit rendue aujourd’hui ou demain. Nous remercions les organisations de droits humains nationales et internationales qui œuvrent dans le but de faire éclater la vérité et nous les exhortons à poursuivre leurs efforts. A nos autorités judiciaires, nous réitérons cet appel et nous ne les lâcherons pas tant que justice ne sera pas rendue. Aux élèves et étudiants, notre appel est sans équivoque, l’heure n’est plus à la peur, nous devons nous libérer de toutes les souffrances que ces tortionnaires nous font subir, car la FESCI n’est pas imbattable. Il suffit que nous le voulions.
Réalisée par Dao Maïmouna
Séka Jules : Mes camarades et moi, remercions Dieu. Notre état de santé s’est nettement amélioré. Même si nous portons encore des séquelles et des traces visibles de cette agression, nous nous sentons beaucoup mieux.
L P : Quelle a été la réaction du comité de suivi du séminaire de Grand-Bassam, après votre mésaventure ?
S K : Pour le moment, nous n’avons pas encore enregistré de réaction de la part du comité. Bien que, nous ayons envoyé une note au comité qui siégeait en réunion extraordinaire, le lendemain de notre mésaventure. Et selon nos informations, le comité a bien pris connaissance de notre note. Mais pour l’instant, nous n’avons pas encore eu de réaction. Nous attendons toujours.
LP : Ce séminaire a réuni toutes les formations syndicales estudiantines et scolaires. Quels sont les engagements pris par ces syndicats ?
S K : Ce séminaire a eu lieu à l’initiative du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ndlr : Ibrahim Cissé Bacongo) qui a ressenti le besoin d’assainir le milieu universitaire. Cela entendait qu’il fallait non seulement assainir l’aspect visible, à savoir les infrastructures, les bâtiments, mais aussi assainir le comportement de certains étudiants, avec en toile de fond l’éradication de la violence dans notre milieu. Si on a eu quelques actions dans le sens de l’assainissement des infrastructures, car on a annoncé un coup de pinceau, on a annoncé des restaurations de bâtiments, il faut dire que le fond de la question n’a pas encore été touché. A savoir l’éradication de la violence dans notre milieu. Cette éradication devait passer par l’acceptation des différences des uns et des autres dans notre milieu. Il fallait que toutes les formations syndicales dans notre milieu puissent s’accepter. Il fallait au contraire mettre ces différences ensemble pour travailler dans le sens d’un mieux être des élèves et étudiants. Malheureusement, la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) a toujours violé les accords signés, alors que les bureaux exécutifs signataires des accords s’étaient engagés à impliquer leurs bases respectives au respect des engagements. Il fallait donc éduquer nos bases dans le sens de respecter les résolutions de Grand-Bassam. Et j’ouvre une parenthèse pour dire que quand nous avions contesté le nombre élevé de participants de la FESCI à ces assises, leur premier responsable en son temps, Serges Koffi, nous avait rétorqués que justement c’est pour impliquer toutes ses bases dans l’application de ces résolutions qu’il s’était efforcé d’envoyer un ou deux représentants des bases. Mais aujourd’hui, nous constatons que le comportement de ces bases est totalement en déphasage avec le discours officiel de la direction. Et en même temps que la FESCI n’a fait que violer ses engagements, la réaction du comité du suivi est plutôt timorée. Car, il n’y a pas eu de sanction ni de mesure.
L P : Allez-vous vous retirer de ce comité ?
S K : Nous ne pouvons pas annoncer notre retrait du comité. Ce, malgré cette énième agression de notre syndicat. Simplement par respect pour notre ministre de tutelle, parce qu’il a été à l’initiative de cet accord. Et nous y sommes allés avec toute notre bonne foi, en y croyant sérieusement. Nous avons pris des engagements et il en était de même pour les autres syndicats. En cours de route, nous avons constaté que malheureusement nous ne donnons pas tous la même valeur à la parole donnée. Certains parmi nous dérogent à cette parole donnée. Es-ce pour autant qu’il faut claquer la porte tout de suite ? Nous pensons que certainement cela peut arriver. Mais pour l’instant, il est encore très tôt de se prononcer là-dessus. Nous attendons de mener quelques actions préalables, notamment interpeller encore le comité. Et si possible rencontrer le ministre lui-même ou une voix autorisée du ministère avant de nous prononcer définitivement. Mais, aucune éventualité n’est à exclure. Parce que nous pensons que, soit le comité de suivi doit fonctionner en tenant compte de la voix de toutes les organisations qui le constituent, soit on s’accorde tous que le comité de suivi n’en est pas un, parce que c’est un comité qui suit la FESCI, plutôt que de suivre les résolutions. Dans ce cas, il n’aura plus sa raison d’exister.
L P : Comment expliquez-vous ce regain de violence à la FESCI?
S K : La FESCI a du mal à accepter d’autres organisations qui se montrent véritablement différentes d’elle. Et qui dénoncent les conditions de vies difficiles des élèves et étudiants, veulent réellement une solution à leurs problèmes. La FESCI a eu pour mission d’étouffer toutes velléités de revendications en milieu estudiantin et scolaire. Elle ne peut qu’accepter des organisations satellites qui pour quelques chambres et tickets de restaurants sont prêts à lui faire allégeance. (…)L’AGEECI n’a pour mission que de défendre les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants. Et la FESCI ne bénéficie plus du soutien des élèves et étudiants, je ne parle pas de ceux dont elle peut acheter la conscience et qui vont la suivre de façon moutonnière, car elle dispose de grands moyens. Mais, la grande majorité des élèves et étudiants qui peut-être est neutre ou n’ose pas prendre de position à cause de la terreur de la FESCI, ne se reconnaît plus en elle. Cette grande majorité là, la FESCI ne veut pas prendre le risque de la voir s’affilier ouvertement derrière une organisation telle que l’AGEECI qui pose les problèmes réels des élèves et étudiants. Donc en malmenant tous ceux qui sont proches de l’AGEECI, elle pense effrayer la grande majorité des élèves et étudiants. C’est pour dissuader l’écrasante majorité des élèves et étudiants qui ont de la sympathie pour l’AGEECI. En réalité, elle n’a pas d’argument et il n’y a que la violence qu’elle peut exercer pour faire taire les élèves et étudiants pour ne pas se voir un jour pourchasser par ces derniers et perdre ces acquis matériels dont elle bénéfice de la part du régime FPI (Front Populaire Ivoirien).
L P : Certains étudiants attribuent l’incendie qui a ravagé une partie de la cité rouge à la FESCI, qui aujourd’hui, gère les cités universitaires au détriment du CROU (Centre Régional des Œuvres Universitaires). Etes-vous de cet avis ?
S K : Nous pensons qu’aujourd’hui la plupart des maux qui minent nos résidences universitaires sont du fait de la FESCI. A cause de la violence de la FESCI et aussi par la complaisance de certains membres du pouvoir, l’autorité de l’Etat ne s’exerce plus à l’intérieur des résidences universitaires. Il n’y a plus de moyens de contrôle des activités qui se mêlent à l’intérieur des cités. Sur la manière dont vivent les étudiants et d’autres personnes dans ces cités. Sur la manière dont les installations sont utilisées. Une chambre construite pour deux personnes peut être subdivisée par la FESCI à l’aide de contreplaqués. Et on va sous louer ces subdivisions, à près de six personnes avec des installations électriques anarchiques. Le CROU n’a pas de moyens de contrôle, parce que l’Etat ne peut plus exercer son autorité. Des règlements du CROU qui devaient permettre de mener une vie saine à l’intérieur de ces résidences, sont foulés au pied. Personne ne peut les appliquer à cause du tout puissant pouvoir de la FESCI, du fait de la complaisance des autorités. Il suffit que la FESCI ne veuille plus d’un directeur du CROU pour qu’il soit dégommé. La FESCI a installé un peu partout sur toutes les résidences des boîtes de nuit, souvent même des caches d’armes, et on a même vu des soi-disant étudiants avec des armes aux alentours des cités, faire des entraînements et qui logeaient dans les cités. Alors qu’en réalité, ils n’étaient pas des étudiants. Et cela, nos autorités ferment les yeux là-dessus. Pas qu’elles ne le voient pas. Mais, parce que la FESCI doit remplir sa mission et pour cela elle doit avoir toute la logistique nécessaire. Et bien malheureusement au détriment des élèves et étudiants.
L P : Vous appelez à une collaboration entre votre syndicat et l’opposition. Pourquoi un tel appel ?
S K : L’AGEECI lutte pour la liberté et la démocratie, les violences à l’école, et l’amélioration des conditions de vie des élèves et étudiants. Nous disons que le gouvernement actuel a abandonné l’école publique et laisse les écoles privées décider ce qu’elles veulent. Notre combat est donc également pour la sauvegarde de l’école publique. Nous disons enfin que l’impunité dont jouit la FESCI est le facteur majeur de l’insécurité et de l’absence des libertés en milieu estudiantin. Dès lors, nous pensons que ces combats doivent pouvoir recueillir le soutien de tous ceux qui pensent que l’état actuel de notre école n’est pas digne d’un pays comme le nôtre, et qu’un nettoyage des maux qui la minent s’impose. Pour nous donc, il ne s’agit pas d’être avec des partis d’opposition ou des partis qui participent au gouvernement. Il s’agit d’avoir le soutien de tous ceux qui aiment la Côte d’Ivoire, de ceux qui veulent le bien de l’école ivoirienne. Nous frappons la porte à tout le monde sauf au FPI, qui soutient ouvertement la FESCI. Mais parmi les autres partis, beaucoup ne nous ouvrent pas leur porte.
LP : Il y a presque 5 ans que Habib Dodo a été assassiné. Où en est-on avec l’enquête ?
SK : Nous voudrions saluer et rendre hommage à la mémoire d’Habib Dodo. Nous notons avec vous que malgré toute la série d’informations fournies aux autorités compétentes sur l’identité des auteurs du crime clairement identifiés par nous, grâce à nos témoins que nous tenons également à la disposition de la justice, le dossier est resté clos plus de 4 ans. L’AGEECI poursuivra le combat pour que justice soit rendue aujourd’hui ou demain. Nous remercions les organisations de droits humains nationales et internationales qui œuvrent dans le but de faire éclater la vérité et nous les exhortons à poursuivre leurs efforts. A nos autorités judiciaires, nous réitérons cet appel et nous ne les lâcherons pas tant que justice ne sera pas rendue. Aux élèves et étudiants, notre appel est sans équivoque, l’heure n’est plus à la peur, nous devons nous libérer de toutes les souffrances que ces tortionnaires nous font subir, car la FESCI n’est pas imbattable. Il suffit que nous le voulions.
Réalisée par Dao Maïmouna