Sa grande épreuve :
L'Imam Ahmad a vu passer quatre califes (khalifats) successifs de son vivant. Il s'agit d'Al-Ma'amoûn, Al-Mou'otasim, Al-Wâthiq et Al-Moutawakil. En cette période, les Moutazilites avaient pris beaucoup d'envergure et jouissaient d'une grande influence dans les cercles du pouvoir, notamment du temps du Calife Al-Ma'amoûn. Ce dernier était le disciple d'Abou Houzayl Al-Allâm, l'un des chefs du moutazilisme. Profitant de cette relation privilégiée, le Moutazilite Ahmad Ibn Abî Zuâd n'a cessé de se rapprocher du Calife et de l'entretenir jusqu'à ce que ce dernier lui en ait fait son ministre et son conseiller.
À cette époque, les Moutazilites ont proclamé la thèse de la création du Coran, c'est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu'il n'est pas la parole éternelle et ancienne d'Allah. Le Calife Al-Ma'amoûn a repris ce sujet à son compte. En l'an 218 de l'hégire (833 grégorien), celui-ci a envoyé un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrahim, en clarifiant ce sujet et l'étayant de preuves scientifiques d'après leurs dires. Il a été ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran est une créature, de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s'opposeraient à cette doctrine officielle.
Ishâq a exécuté vigoureusement l'ordre du Calife. Puis, il a informé le Calife que ces derniers s'opposaient à la doctrine de la création du Coran. L'Imam Ahmad faisait partie des ces opposants, étant éloigné du moutazilisme et attaché à la Sounna.
Dans un second temps, le Calife a écrit à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s'opposent à cette thèse, de les arrêter et de les lui envoyer sous peine de mort. L'Imam Ahmad et bien d'autres savants ont été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains ont révisé leurs opinions sous l'emprise de la peur. D'autres ont trépassé, tandis que l'Imam Ahmad a campé sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l'Imam Ahmad s'est agenouillé levant les yeux au ciel en disant : « Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu'il eut la témérité d'agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allah, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection. » Sur ce, Al-Ma'amoûn est décédé avant l'arrivée de l'Imam Ahmad. Ce dernier a été détenu en prison le temps que les affaires de l'Etat se stabilisent.
Al-Mou'otasim, le frère du défunt Calife, a pris le pouvoir. Suivant les ultimes recommandations d'Al-Ma'amoûn, ce dernier a rapproché Ibn Abî zu'âd de lui, cet ennemi déclaré de l'Imam Ahmad. Ainsi, l'Imam Ahmad a été enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il a subi de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit, ni les promesses d'argent ni le débat contradictoire, l'Imam Ahmad a été suspendu par les pieds et flagellé jusqu'à l'évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire a duré deux ans et demi... La colère des juristes a commencé à gronder à Bagdad, ces derniers ont campé devant la porte d'Al-Mou'otasim demandant la libération de leur maître, l'Imam Ahmad. Une fois relâché, ce dernier est rentré chez lui soigner ses plaies. Lorsqu''on l'a interrogé au sujet du Calife Al-Mou'otasim, il a demandé à Allah de lui faire miséricorde et de lui pardonner, affirmant qu'il aurait honte d'arriver le jour du jugement avec des réparations à réclamer.
Son Bibliographie :
L'Imam Ahmad a légué à la littérature islamique plusieurs ouvrages dont notamment Al-Mousnad un immense recueil de hadiths comprenant une sélection de quarante mille hadiths retenus parmi un corpus de sept cent cinquante mille hadiths. La genèse du Mousnad a débuté dès l'initiation de l'Imam Ahmad aux sciences du Hadîth, à l'âgé de seize ans. Les Imams Ibn Taymiyat et Ibn Al-Qayyim ont affirmé que le Mousnad ne comprenait aucune narration controversée. Parmi ses autres écrits, il y a : Az-Zuhd (L'ascétisme), Al-Ashribah (Les boissons), An-Nâsikh wal-Mansoûkh (L'abrogeant et l'abrogé), Al-Ilal (Les défauts).
Son décès :
L'Imam Ahmad est décédé en l'an 241 de l'hégire, à l'âge de 77 ans, après une vie pleine de services rendus à l'Islam. Il a été enterré à Bagdad.
Sanogo Abou-amirat
Sanoma26@hotmail.com
L'Imam Ahmad a vu passer quatre califes (khalifats) successifs de son vivant. Il s'agit d'Al-Ma'amoûn, Al-Mou'otasim, Al-Wâthiq et Al-Moutawakil. En cette période, les Moutazilites avaient pris beaucoup d'envergure et jouissaient d'une grande influence dans les cercles du pouvoir, notamment du temps du Calife Al-Ma'amoûn. Ce dernier était le disciple d'Abou Houzayl Al-Allâm, l'un des chefs du moutazilisme. Profitant de cette relation privilégiée, le Moutazilite Ahmad Ibn Abî Zuâd n'a cessé de se rapprocher du Calife et de l'entretenir jusqu'à ce que ce dernier lui en ait fait son ministre et son conseiller.
À cette époque, les Moutazilites ont proclamé la thèse de la création du Coran, c'est-à-dire que le Coran est une créature accidentelle et qu'il n'est pas la parole éternelle et ancienne d'Allah. Le Calife Al-Ma'amoûn a repris ce sujet à son compte. En l'an 218 de l'hégire (833 grégorien), celui-ci a envoyé un décret à son représentant à Bagdad, Ishâq Ibn Ibrahim, en clarifiant ce sujet et l'étayant de preuves scientifiques d'après leurs dires. Il a été ordonné à Ishâq de réunir tous les savants de Bagdad et de les convaincre que le Coran est une créature, de démettre de leurs fonctions tous ceux qui s'opposeraient à cette doctrine officielle.
Ishâq a exécuté vigoureusement l'ordre du Calife. Puis, il a informé le Calife que ces derniers s'opposaient à la doctrine de la création du Coran. L'Imam Ahmad faisait partie des ces opposants, étant éloigné du moutazilisme et attaché à la Sounna.
Dans un second temps, le Calife a écrit à son représentant à Bagdad lui ordonnant de licencier ceux qui s'opposent à cette thèse, de les arrêter et de les lui envoyer sous peine de mort. L'Imam Ahmad et bien d'autres savants ont été arrêtés et envoyés dans leurs chaînes à Tartûs. En route, certains ont révisé leurs opinions sous l'emprise de la peur. D'autres ont trépassé, tandis que l'Imam Ahmad a campé sur sa position malgré les menaces répétées. À quelques heures de leur arrivée à Tartûs, l'Imam Ahmad s'est agenouillé levant les yeux au ciel en disant : « Seigneur, Ta patience a désabusé ce tyran si bien qu'il eut la témérité d'agresser tes saints, les frappant et les tuant. Ô Allah, si le Coran est Ta Parole incréée, fais-nous jouir de sa protection. » Sur ce, Al-Ma'amoûn est décédé avant l'arrivée de l'Imam Ahmad. Ce dernier a été détenu en prison le temps que les affaires de l'Etat se stabilisent.
Al-Mou'otasim, le frère du défunt Calife, a pris le pouvoir. Suivant les ultimes recommandations d'Al-Ma'amoûn, ce dernier a rapproché Ibn Abî zu'âd de lui, cet ennemi déclaré de l'Imam Ahmad. Ainsi, l'Imam Ahmad a été enchaîné et emmené dans ses chaînes à Bagdad où il a subi de longs interrogatoires en présence du Calife. Incapables de recueillir son adhésion à leur doctrine par quelque moyen que ce soit, ni les promesses d'argent ni le débat contradictoire, l'Imam Ahmad a été suspendu par les pieds et flagellé jusqu'à l'évanouissement, sans aucun égard à son savoir ni à son rang. Son calvaire a duré deux ans et demi... La colère des juristes a commencé à gronder à Bagdad, ces derniers ont campé devant la porte d'Al-Mou'otasim demandant la libération de leur maître, l'Imam Ahmad. Une fois relâché, ce dernier est rentré chez lui soigner ses plaies. Lorsqu''on l'a interrogé au sujet du Calife Al-Mou'otasim, il a demandé à Allah de lui faire miséricorde et de lui pardonner, affirmant qu'il aurait honte d'arriver le jour du jugement avec des réparations à réclamer.
Son Bibliographie :
L'Imam Ahmad a légué à la littérature islamique plusieurs ouvrages dont notamment Al-Mousnad un immense recueil de hadiths comprenant une sélection de quarante mille hadiths retenus parmi un corpus de sept cent cinquante mille hadiths. La genèse du Mousnad a débuté dès l'initiation de l'Imam Ahmad aux sciences du Hadîth, à l'âgé de seize ans. Les Imams Ibn Taymiyat et Ibn Al-Qayyim ont affirmé que le Mousnad ne comprenait aucune narration controversée. Parmi ses autres écrits, il y a : Az-Zuhd (L'ascétisme), Al-Ashribah (Les boissons), An-Nâsikh wal-Mansoûkh (L'abrogeant et l'abrogé), Al-Ilal (Les défauts).
Son décès :
L'Imam Ahmad est décédé en l'an 241 de l'hégire, à l'âge de 77 ans, après une vie pleine de services rendus à l'Islam. Il a été enterré à Bagdad.
Sanogo Abou-amirat
Sanoma26@hotmail.com