Quinze jours seulement après le giga meeting du président Henri Konan Bédié au stade municipal de Grand Bassam, le FPI tente de renverser la vapeur. Hier donc, Charles Blé Goudé, président du Congrès des jeunes patriotes (Cojep), a animé un meeting à la salle polyvalente du carrefour jeunesse de la ville. Pour, dit-il, sensibiliser les jeunes patriotes et ceux de la Fesci sur la nécessité d'aller à l'identification et à l'enrôlement. A court d'arguments contre les vérités du sphinx de Daoukro, très vite, le discours de Charles Blé Goudé a viré à des attaques contre Bédié et le PDCI RDA. " Aujourd' hui, comme vous le constatez, nous ne sommes pas venus à un meeting à la place publique. On a voulu s'asseoir pour parler. L'heure des meetings arrive, on va parler, il y en a qui sont pressés. Ils parlent avant nous, mais nous, c'est notre travail. A l'heure du meeting, on va parler. Quand on dit meeting, c'est nous. A la différence, nous, on ne lit pas, on parle directement " a-t-il introduit. Parlant des critiques formulées contre les refondateurs qui, en huit (8) ans de règne, ont construit des châteaux et roulent en grosses cylindrées, Blé Goudé a laissé entendre que les ministres sous le Président Bédié étaient également mieux lotis et que les gérants du pouvoir de l'époque construisaient à Paris. " Je préfère des gens qui construisent dans mon pays pour le développer que d'aller développer le pays de quelqu'un d'autre avec l'argent de la Côte d'Ivoire. Je souhaite que vous nous laissiez mener ce débat-là au moment opportun. Permettez-nous de parler avec ces loups en peau d'agneau, ces nouveaux démocrates des temps nouveaux, qui ont piétiné la démocratie dans ce pays, qui ont emprisonné les enfants des gens ici, qui ont enchaîné les enfants des gens ici et qui aujourd'hui se présentent comme des démocrates. A un meeting, il dit, oui, ils ont tout pillé dans le pays. Ce que tu veux dire là, tu ne le dis pas, parce que tu vis ça, ou bien tu es venu faire étude de texte ? ", s'est exprimé Blé Goudé sans que l'on sache véritablement où il voulait en venir. Et d'avancer que si " on doit faire le bilan de Gbagbo, on le fera de 2000 à 2002. Si on doit juger Laurent Gbagbo et son équipe, on les jugera de 2000 au 19 septembre 2002. A partir du 20 septembre 2002, on va juger ceux qui ont envoyé la guerre en Côte d'Ivoire ". Pour lui, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire à savoir siéger au gouvernement et être contre Gbagbo qui, dans l'opposition, s'est opposé au PDCI-RDA et qui a refusé d'entrer dans tous les gouvernements. " C'est eux qui disent, nous avons fait 40 ans au pouvoir, nous avons fait 40 ans de paix. Non, dans un pays en général, le calme et la paix dépendent de la culture démocratique de l'opposition. Si vous avez une opposition qui est politiquement éduquée, une opposition qui est politiquement consciente de son rôle d'opposant et qui sait faire des propositions et qui sait critiquer et qui ne confond pas la politique et la haine, vous pouvez faire 40 ans au pouvoir avec la paix. Mais quand vous avez une opposition qui a peur de mener une vie d'opposant, des opposants qui veulent être en même temps opulents, il y a un problème. Des opposants qui veulent tout et tout de suite maintenant, il y a un problème. Rappelez aux uns et aux autres que le Front Populaire de Laurent Gbagbo a pris le pouvoir en 2000, soit 18 ans après sa création, l'âge de la maturité… ça veut dire que l'opposition sous Gbagbo Laurent a accepté de faire ses classes… Les gens bavardent à travers le pays, ils font de l'animation politique, mais leur passé est là. S'il y a eu la paix en Côte d'Ivoire pendant 40 ans, c'est qu'il y a eu une opposition pendant 40 ans qui a accepté son rôle d'opposition et qui éduquait son opposition, ses membres…C'est parce que nous avions une opposition digne qui a su faire ses classes que la Côte d'Ivoire donnait l'impression d'être calme… ". Après des pics encore au président Bédié et des caresses à Laurent Gbagbo pour son amour pour Yamoussoukro, Charles Blé Goudé a récidivé contre Bédié. " Au moment où tous les pays sont en train de mettre à leur tête des chefs d'Etat jeunes, qui peuvent réfléchir, des gens viennent parler d'avenir à 75 ans avec nous, pourquoi ?...Evitez de confier un avenir à un passé parce que Bédié dont on parle, il fait partie du passé… " a -t-il dit. Parlant de Laurent Gbagbo, le président du COJEP a indiqué que " Gbagbo fait du temps son ami et son allié…Gbagbo est comme la tombe qui se trouve au milieu du village, les enfants jouent dessus, personne n'en a peur. Puisqu'il est avec nous ici, il ne nous fait pas peur. On ne mesure pas suffisamment sa valeur. Un homme qui a résisté à toute une machine internationale. Je me rappelle encore quand il est venu de Marcoussis, "je lui ai dit vieux père qu'est ce qu'on fait ?" Il m'a répondu : " La partie sera très serrée, mais j'adore ça ". Je ne comprenais pas, je continuais de poser des questions sur le choix de Banny, il m'a dit : " Reste tranquille, petit, je vais lui donner de la vraie nivaquine à croquer ". Tout ça pour vous dire qu'il sait ce qu'il fait, il sait où il va.
Quand j'étais encore aussi naïf pendant la guerre et que je disais qu'on fasse la guerre rapidement pour libérer le pays, il me disait : " Non, la guerre aura lieu un jour, mais ce sera tous les démocrates épris de paix dans le monde entier qui vont se battre contre ceux qui aiment la guerre. Quand je regarde aujourd'hui, c'est ce qui se passe. Ce qui est vrai aujourd'hui n'est pas forcement vrai demain…Rappelez vous en 90, l'actuel président du Conseil économique et social disait qu'il y a deux Laurent en Côte d'Ivoire. Lui le vrai Laurent et le faux Laurent qui ne se peigne pas. Et que ce dernier peut continuer à marcher jusqu'à ce que ses chaussures finissent. Aujourd'hui, qui parle mieux de Laurent Gbagbo que Fologo ? "
Diarrassouba Sory
Quand j'étais encore aussi naïf pendant la guerre et que je disais qu'on fasse la guerre rapidement pour libérer le pays, il me disait : " Non, la guerre aura lieu un jour, mais ce sera tous les démocrates épris de paix dans le monde entier qui vont se battre contre ceux qui aiment la guerre. Quand je regarde aujourd'hui, c'est ce qui se passe. Ce qui est vrai aujourd'hui n'est pas forcement vrai demain…Rappelez vous en 90, l'actuel président du Conseil économique et social disait qu'il y a deux Laurent en Côte d'Ivoire. Lui le vrai Laurent et le faux Laurent qui ne se peigne pas. Et que ce dernier peut continuer à marcher jusqu'à ce que ses chaussures finissent. Aujourd'hui, qui parle mieux de Laurent Gbagbo que Fologo ? "
Diarrassouba Sory