Affaire Miaka-Gogui : Les militants FPI de Soubré inquiets du silence de la direction du parti

Depuis plusieurs mois, un conflit ouvert oppose le secrétaire général du FPI, Miaka Sylvain Orétto à l’ancien fédéral de Soubré, Théophile Gogui. Sur le terrain, ils sont nombreux à s’inquiéter face à ce qu’ils considèrent comme un silence complice de la direction de leur parti.

« La direction du front populaire ivoirien (FPI) ne peut pas rester les bras croisés face à ce qui se passe à Soubré. Le camarade Miaka est le secrétaire général et le porte parole du parti. Il n’est pas normal que la direction laisse un fédéral, quel qu’il soit, défier son autorité et lui manquer de respect. Ce n’est pas bon pour le parti dans son ensemble et singulièrement pour la direction qui montre ainsi une image pas très reluisante à la base ». Cette complainte, d’un secrétaire de section du FPI de Soubré, qui a requis l’anonymat, est selon lui, partagée par nombre de militants du parti présidentiel dans la cité de la Nawa et même au-delà. En effet, selon lui depuis le déclenchement du feuilleton Miaka-Gogui, ils sont nombreux ceux qui ne comprennent pas le silence du président Affi et de ses proches collaborateurs sur ce dossier. Alors que, dans le même temps, d’autres questions similaires, notamment le cas légendaire de Dabou, ont fait l’objet d’un traitement en profondeur qui, même s’il n’a pas définitivement résolu la question, a quelque peu ramené le calme dans le Léboutou. « Si la direction n’y prend garde, l’attitude de Gogui pourrait faire tâche d’huile. Et chacun des membres de la direction peut être l’objet de déconsidération de la part de n’importe quel petit militant, pourvu qu’il ait un peu d’argent pour mobiliser trois quidams derrière lui et faire écrire des articles dans les journaux » poursuit notre interlocuteur, amer. Une amertume d’autant plus justifiée à ses yeux qu’il y a quelques jours, le député Miaka a été pris à partie par des partisans du fédéral déchu, Gogui, alors qu’il achevait une tournée de sensibilisation sur l’identification et l’enrôlement dans son département. 3 le silence de nos responsables nous impose de prendre nos responsabilités. Gogui n’a pas, seul, le monopole de la violence. S’il a le courage de vouloir s’en prendre physiquement au secrétaire général, il faut qu’il sache que nous allons lui apporter la réplique. S’il pense qu’il peut manipuler certains de ses parents dans le Liliyo, nous lui disons que nous aussi nous avons des parents » a-t-il ajouté.

Selon lui, face aux actes déviationnistes du fédéral de Soubré, les militants lucides ont entrepris de mettre de l’ordre dans la maison en confiant les rênes de la fédération au député Tina Zabouo Dagobert lui-même, ancien fédéral. Dès lors personne à Soubré, selon lui ne comprend que l’on laisse l’ancien fédéral agir et parler au nom d’une structure dont il n’a plus la gestion réelle se contentant de faire des déclarations tapageuses dans les journaux et à la télévision. Le plus ridicule dans l’affaire, selon notre interlocuteur, c’est que l’ancien fédéral de Soubré manipule l’opinion avec des images d’archives. « Remarquez bien. Chaque fois qu’il fait écrire dans les journaux, il fait illustrer ses supposés activités par des photos qui datent d’il y a plus de cinq ans. C’est de la pure arnaque. Et ce jeu malsain ce poursuit parce que la direction ne fait pas connaître clairement sa position» ajoute-t-il. Une situation incompréhensible selon lui parce qu’il croit savoir que la question a été débattue à divers niveaux de la direction du parti et que des mesures étaient attendues. « Selon nos informations, le dossier a été traité à un haut niveau et il ne restait plus que l’annonce de la décision. Pourquoi cette décision n’est pas communiquée aux militants ? Cette situation tend à accréditer la thèse selon laquelle Gogui aurait des soutiens au sein de la direction. Si tel était le cas ce serait dommage. Parce qu’il ne faut pas encourager l’indiscipline » se désole notre interlocuteur.


Guillaume T. Gbato