Le président du « Mouvement J’aime Gbagbo » lutte en ce moment contre la mort. Touré Al Moustapha a été battu hier à sang à Ouaragahio, par des éléments de la garde militaire du Palais. L’incident malheureux a eu lieu aux environs de 16 h au cours de la cérémonie d’inauguration de la mairie de Ouaragahio à laquelle a pris part le président Laurent Gbagbo. Selon des témoignages, M. Touré Al Moustapha tentait de forcer le protocole pour rejoindre le chef de l’Etat qui était en aparté dans un bureau au premier étage du nouvel édifice en duplex. C’est ainsi qu’il s’est heurté à un refus catégorique du commandant du Groupe de sécurité présidentiel, le colonel Ahouman Brouha Nathanaël. En réaction de l’entêtement obstiné du président du MJG, le commandant du G.S.P.R a demandé à ses hommes de « s’occuper de lui ». Résultat, Touré Al Moustapha a été sauvagement battu à sang. Au point que l’ « ami » du président Laurent Gbagbo s’est retrouvé dans le coma. Sentant les choses tournées au vinaigre, le colonel Ahouman essaye de secourir l’infortuné par le truchement de certaines personnes. Mais le malheureux a eu son salut grâce à la célérité de l’ancien ministre de la Défense Kadet Bertin qui, ayant constaté son état critique, décide de le transférer à la clinique Kéita de Gagnoa. Au moment où nous mettions sous presse, le président du Mouvement J’aime Gbagbo était encore entre la vie et la mort. Cette bastonnade ressemble à celle dont a été victime en 2007, le président de l’Union pour la Libération totale de la Côte d’Ivoire (ULTCI), Eugène Djué, un autre proche du président Laurent Gbagbo. Ce dernier avait accusé le chef de cabinet du président Gbagbo, M. Kuyo Téa Narcisse d’en être le commanditaire. Cette bastonnade avait provoqué un mouvement de protestation et d’indignation au sein de la galaxie patriotique. L’entourage du chef de l’Etat dans cette affaire avait été accusé de népotisme et de tribalisme. Aujourd’hui, avec l’agression de M. Touré Al Moustapha qui n’est pas originaire de la région natale du président Laurent Gbagbo, cette polémique risque d’être remis au goût du jour .Et il serait difficile de convaincre l’opinion du contraire.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly