Le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a reçu hier, à son cabinet, sis à l’immeuble Sciam (Plateau), une forte délégation de chefs d’entreprise de la région de Brétagne (France). Ils étaient accompagnés de l’ambassadeur André Janier et du président de la Commission de l’Uemoa, Soumaïla Cissé. Ces hommes d’affaires bretons veulent, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, noué en 2006 avec la Commission de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest, partager leur savoir-faire dans plusieurs domaines économiques avec les opérateurs de la sous-région. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, et au regard de la place que le secteur agricole occupe dans l’économie nationale, le secteur agro-industriel ou agro-alimentaire, de même que les secteurs santé ou technologie de l’information et de la communication, pourraient constituer les piliers axiaux des investissements des hommes d’affaires bretons. «Nous faisons le pari que dans l’espace Uemoa, tout est possible (en matière d’investissements bien sûr). Aussi voudrions-nous développer un partenariat dynamique avec cet espace », a déclaré le président de l’Association des chefs d’entreprise de Bretagne, Bernard Angot. Qui a fait savoir que l’histoire des Bretons repose sur une maxime: «Il faut se battre pour réussir». Dans cette optique, il a tenu à avertir les partenaires potentiels ivoiriens et dans l’Uemoa. «Nous ne venons pas avec l’argent, nous venons avec un rapport d’égal à égal pour construire ensemble une économie, à travers des échanges d’expérience et de savoir, par le renforcement des capacités des hommes d’affaires ivoiriens, et notamment des Pme et Pmi». En fait, ce groupe d’hommes d’affaires français entend développer un flux d’échanges qui transcendent la recherche d’intérêt immédiat, qui est plutôt bâti sur le long terme, avec les 23 sociétés qu’ils représentent et qui opèrent dans la santé, les Tic et l’agroalimentaire/agro-industrie. Si l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, SEM. André Janier, a insisté sur le trait de caractère des Bretons, présentés comme des gagneurs et persévérants, le président de la Commission de l’Uemoa s’est, lui, appesanti sur la contribution que ces opérateurs français peuvent apporter à la relance de l’économie sous-régionale dont la Côte d’Ivoire reste le fer de lance. Il note qu’à travers ce partenariat, l’Uemoa présente des atouts dont sa richesse agricole, une population de plus de 80 millions d’habitants, et de plus de 200 millions quand on intègre la Cedeao. Pour le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, par ailleurs président du Conseil des ministres de l’Uemoa, « la vision de coopération que les hommes d’affaires bretons veulent développer en Côte d’Ivoire et dans les autres pays de l’Uemoa est innovante et salutaire. Parce qu’elle n’est seulement mercantiliste, mais plutôt basée sur un souci de renforcement des capacités des Pme et Pmi de la sous-région en vue d’accroître leur compétitivité». «Nous vous attendons en Côte d’Ivoire et dans notre espace communautaire. Nous voulons créer une économie communautaire qui sera la 9ème économie de l’Uemoa, avec plus de 80 millions de consommateurs. Nous avons le souci de faire en sorte que tous les pays de l’Uemoa soient productifs», a assuré Charles Koffi Diby, qui avait à ses côtés, le directeur général des Impôts, Lambert Fêh Kessé. Il a également saisi cette occasion pour présenter, brièvement, les réformes engagées par l’Etat de Côte d’Ivoire pour rendre la gestion des finances publiques transparentes mais également pour créer un environnement fiscal qui se prête mieux aux investissements privés. Il a évoqué, entre autres, le Sigfip (Système de gestion intégré des finances publiques), le progiciel Aster conçu sur le modèle français, la réforme dans la passation des marchés publics, la publication régulière des flux financiers des secteurs café-cacao et pétrole. Le ministre a, en outre, indiqué les contraintes budgétaires dont la pesanteur n’a pas empêché l’Etat de réduire la pression fiscale à 16%, ce qui est en dessous des critères de l’Uemoa. Cela dit, le ministre Diby a souligné que la volonté des opérateurs étrangers ou nationaux d’investir doit s’accompagner du devoir de l’Etat, dans la mesure de sa capacité budgétaire, de les accompagner en réalisant des travaux régaliens (réhabilitation des routes et de tout autre moyen de transport) ou en promouvant des travaux en BOT, etc. En tout état de cause, la Côte d’Ivoire offre, au dire du ministre, de nombreuses opportunités d’investissements, notamment dans l’agroalimentaire, la santé en vue d’améliorer son indicateur de développement humain, les projets de route à péage.
Gooré BI Hué
Gooré BI Hué