N’dohi Yapi Raymond est le Maire de la commune de Koumassi. Dans cette interview, il nous parle entre autres de ses réalisations et des perspectives d’avenir pour les populations qu’il dirige. Il vole également dans les plumes de Mamadou Koulibaly, qui entend lui ravir sa place de Maire.
Monsieur le Maire, nous sommes dans une nouvelle année. Est-ce que celle qui vient de s’achever a été une bonne année pour votre commune ?
En tant que Maire, je ne peux pas dire que 2008 a été meilleure que les autres années. Cependant, en tant qu’individu, je peux dire que cette année a été moyennement bonne, dans la mesure où elle nous a permis de faire des avancées vers les élections qui vont consacrer la paix en Côte d’Ivoire. En 2008, on a démarré l’opération d’identification et d’enrôlement. C’est une lueur d’espoir qui va permettre à la Côte d’Ivoire de se réconcilier avec elle-même et aux Ivoiriens de se réconcilier entre eux.
Monsieur le Maire, est-ce que vous pouvez nous faire un bilan succinct de ce que vous avez réalisé dans la commune de Koumassi en 2008?
Le bilan se résume en terme d’acquis majeurs. D’abord, il y a le climat de convivialité qui règne entre les différentes couches de la population. Ce climat a été créé par le conseil municipal. Au plan économique, on peut citer pêle-mêle les actions menées pour la construction des nouveaux marchés pour nos populations. Ainsi, environ 2500 places ont été construites pendant cette mandature. Au plan de la sécurité, deux commissariats de police ont été construits, puis une brigade de gendarmerie, ainsi que le siège de la compagnie de gendarmerie d’Abidjan Sud. En ce qui concerne la jeunesse, nous avons permis aux jeunes de se former, aux enfants d’aller à l’école à travers les prises en charge, qui par année, se chiffrent à des centaines de millions. Nous avons aidé les jeunes à avoir des permis de conduire et les avons organisés en fédération qui marche bien. Au niveau des femmes, c’est la même chose. Nous leur avons donné, jusqu’à ce que la situation se complique, des fonds sociaux pour leur permettre de mener des activités génératrices de revenus.
Est-ce cette situation compliquée qui a conduit les Mairies à entrer en grève ?
En résumé, la grève portait sur nos rapports avec la tutelle sur la délégation réelle de pouvoir issu du transfert des compétences aux Maires. La grève portait aussi sur les difficultés financières auxquelles nous sommes confrontés, liées au non reversement des recettes fiscales. Ce qui nous empêche de bien fonctionner. Il y a eu quelques transferts sur le papier, mais les difficultés pour entrer en possession des liquidités sont énormes. Alors que nous devons désintéresser nos fournisseurs et prestataires de services. Cette situation nous empêche de payer régulièrement les salaires à nos agents municipaux. Voilà en gros les raisons qui ont amené les Mairies dans uns situation d’impossibilité de fonctionner. Ce, pour amener chacun à prendre conscience qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les maires qui gèrent les ordures par exemple. Il faut que les gens sachent que si les rues sont sales, ce n’est pas le fait des Maires. De même, s’il n’y a plus d’imprimées pour établir les extraits de naissance dans les délais, ce n’est pas la faute des Maires. C’est parce qu’il y a des problèmes qui n’ont pas encore été résolus par l’Etat, qui est maître d’œuvre de la décentralisation et qui devait nous donner les moyens de rendre cette décentralisation effective. Avec la somme d’un milliard décaissé, pensez-vous avoir obtenu gain de cause?
Ce que nous voulons, c’est que l’Etat nous permette de travailler. Une oreille attentive a été accordée à nos préoccupations. Nous avons été reçus par des Ministres qui ont promis d’œuvrer pour que des solutions soient trouvées. En toute bonne foi, notre objectif n’était pas de paralyser les Mairies. Nous avons repris le travail et attendons que des solutions soient trouvées.
Votre quartier regorge de grands quartiers précaires. Qu’avez-vous fait ou que faites–vous pour les réhabiliter?
C’est une dimension nouvelle que nous avons donné aux quartiers précaires de la commune. Nous avons achevé dans de très bonnes conditions la restructuration de ces quartiers. Aujourd’hui, dans les quartiers comme Akromiabla ou Grand Campement, vous avez des rues, l’éclairage, les caniveaux, les écoles et même les démembrements de l’administration communale. A Zoé Bruno, il y a des gens qui ont reçu leurs lettres d’attribution et qui commencent à construire des immeubles. Nous avons donné une touche de modernité et de commodité à nos populations dans ces différents quartiers. Mais le plus important pour moi, au plan social, c’est la cohésion que nous avons pu faire naître. Il y a par exemple le bal des anciens, qui réunit entre deux et cinq mille personnes du troisième âge.. Je pense que si la population ne se reconnaît pas dans un programme, elle ne peut pas se déplacer en très grand nombre à cet âge, pour communier avec le Maire et le Conseil municipal. On peut aussi noter les 6000 cadeaux offerts aux tout –petits et les 5000 autres offerts aux femmes pendant les fêtes. Aujourd’hui, toute la population se sent concernée par la gestion du Conseil municipal. Nous avons d’autres projets, car le développement ne s’achève pas. La restructuration des quartiers précaires visait à faire des travaux de lotissement, d’ouverture des voies, pour apporter la modernité. La finalité de l’opération était la sécurisation foncière au profit des personnes habitant dans ces quartiers. Parce que là où il y a eu le choix entre raser tout le quartier pour construire les habitations modernes ou réhabilitater celles existantes, nous avons dit qu’il fallait maintenir cette population sur place et leur apporter la commodité sur place. La grande phase de restructuration est terminée. Le reste est un processus d’amélioration graduelle. Au fur et à mesure, il faut aider les gens à avoir les moyens pour construire en dur. Il faut leur apporter l’eau potable et l’électricité. Cela existe déjà, mais il faut aider les gens à acquérir la modernité à moindre coût. Dans ce domaine, la Banque Mondiale se signale. Koumassi aura bientôt 2500 abonnements à coût réduit en eau, pour les quartiers pauvres. Ensuite, ce sera l’électricité avec une aide de l’Union Européenne. Avec la reprise de la Coopération Internationale avec la Côte d’Ivoire, d’autres aides viendront. Quelles sont vos ambitions pour la commune à l’orée des futures batailles électorales ?
Je demande à la population de rester sereine. L’élection attire les charognards. Les gens viendront de partout pour chercher à en tirer profit. Le travail que nous avons commencé, nous allons le poursuivre avec la même vigueur, la même détermination. Nous avons de grandes ambitions pour la commune et l’avons démontré, à travers les travaux d’Hercule, car ce n’était pas gagné d’avance de réussir ces opérations. Compte tenu des peaux de bananes, des soulèvements suscités de certaines populations, pour s’opposer à ce travail salutaire. Nous avons réussi parce que la population sait désormais où est son intérêt. Nous voulons doter Koumassi d’un hôtel communal digne de ce nom. Et créer les conditions de la modernité dans cette commune dans laquelle nous avons investi beaucoup d’argent et beaucoup de temps. Nous espérons que Koumassi qui aspire à être une commune exemplaire en matière de gestion moderne, doit poursuivre son chemin, avec l’aide des bailleurs de fonds. Ceux-ci ne vont que là où ils savent que leur argent peut servi à quelque chose. Nous sommes déterminés plus que jamais à poursuivre ce travail. Vous êtes délégué du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).. Quelles sont les chances de votre parti aux prochaines élections ?
Si les chances s’analysent en terme de bilan, nous pouvons dire que le PDCI a plus de chance. Nous avons prouvé en une mandature ce que le PDCI nous a enseigné. A savoir le travail bien fait. Le passage du président Henri Konan Bédié à Koumassi a montré les prémices de ce que seront ces élections. Toute modestie gardée, je pense qu’en terme de mobilisation et d’organisation Koumassi n’a pas encore été égalée. La victoire sera pour le PDCI à Koumassi, ça je peux vous l’assurer. Le Pr Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale, était récemment dans votre commune. Il a dit qu’il allait briguer la Mairie et ajouté que la bataille sera rude. Que lui répondez-vous ?
La bataille sera rude pour lui, pas pour moi. Car je suis déjà sur le terrain. C’est lui qui arrive nouvellement sur le terrain. C’est lui qui a la pression et non moi. Je suis assis et confortablement assis. Je lui laisse les commentaires.
Quel est votre commentaire sur les derniers pans de l’Accord politique de Ouagadougou qui sont mis en œuvre ces jours-ci ?
Ce sont ceux qui ont signé cet accord qui sont mieux placés pour faire des commentaires. Ce sont eux qui connaissent l’esprit et savent comment ils peuvent donner vie à cet accord. C’est ce que nous attendons de voir. Nous ne sommes que des observateurs. Nous savons qu’il y a eu des efforts, parce qu’on a pu démarrer l’identification. Mais il reste encore beaucoup à faire pour nous convaincre de la volonté de tous les acteurs de la signature de l’APO, de faire en sorte qu’on sorte de cette situation. Nous voulons que Dieu permette à chacun d’avoir en vue l’intérêt des populations et de la Côte d’Ivoire. Nous devons sortir de la crise. Comme les signataires nous on t dit que c’est le dernier et seul remède qui peut sauver la Côte d’Ivoire, alors qu’ils fassent que cela nous sauve.
Interview réalisée par C.W
Monsieur le Maire, nous sommes dans une nouvelle année. Est-ce que celle qui vient de s’achever a été une bonne année pour votre commune ?
En tant que Maire, je ne peux pas dire que 2008 a été meilleure que les autres années. Cependant, en tant qu’individu, je peux dire que cette année a été moyennement bonne, dans la mesure où elle nous a permis de faire des avancées vers les élections qui vont consacrer la paix en Côte d’Ivoire. En 2008, on a démarré l’opération d’identification et d’enrôlement. C’est une lueur d’espoir qui va permettre à la Côte d’Ivoire de se réconcilier avec elle-même et aux Ivoiriens de se réconcilier entre eux.
Monsieur le Maire, est-ce que vous pouvez nous faire un bilan succinct de ce que vous avez réalisé dans la commune de Koumassi en 2008?
Le bilan se résume en terme d’acquis majeurs. D’abord, il y a le climat de convivialité qui règne entre les différentes couches de la population. Ce climat a été créé par le conseil municipal. Au plan économique, on peut citer pêle-mêle les actions menées pour la construction des nouveaux marchés pour nos populations. Ainsi, environ 2500 places ont été construites pendant cette mandature. Au plan de la sécurité, deux commissariats de police ont été construits, puis une brigade de gendarmerie, ainsi que le siège de la compagnie de gendarmerie d’Abidjan Sud. En ce qui concerne la jeunesse, nous avons permis aux jeunes de se former, aux enfants d’aller à l’école à travers les prises en charge, qui par année, se chiffrent à des centaines de millions. Nous avons aidé les jeunes à avoir des permis de conduire et les avons organisés en fédération qui marche bien. Au niveau des femmes, c’est la même chose. Nous leur avons donné, jusqu’à ce que la situation se complique, des fonds sociaux pour leur permettre de mener des activités génératrices de revenus.
Est-ce cette situation compliquée qui a conduit les Mairies à entrer en grève ?
En résumé, la grève portait sur nos rapports avec la tutelle sur la délégation réelle de pouvoir issu du transfert des compétences aux Maires. La grève portait aussi sur les difficultés financières auxquelles nous sommes confrontés, liées au non reversement des recettes fiscales. Ce qui nous empêche de bien fonctionner. Il y a eu quelques transferts sur le papier, mais les difficultés pour entrer en possession des liquidités sont énormes. Alors que nous devons désintéresser nos fournisseurs et prestataires de services. Cette situation nous empêche de payer régulièrement les salaires à nos agents municipaux. Voilà en gros les raisons qui ont amené les Mairies dans uns situation d’impossibilité de fonctionner. Ce, pour amener chacun à prendre conscience qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les maires qui gèrent les ordures par exemple. Il faut que les gens sachent que si les rues sont sales, ce n’est pas le fait des Maires. De même, s’il n’y a plus d’imprimées pour établir les extraits de naissance dans les délais, ce n’est pas la faute des Maires. C’est parce qu’il y a des problèmes qui n’ont pas encore été résolus par l’Etat, qui est maître d’œuvre de la décentralisation et qui devait nous donner les moyens de rendre cette décentralisation effective. Avec la somme d’un milliard décaissé, pensez-vous avoir obtenu gain de cause?
Ce que nous voulons, c’est que l’Etat nous permette de travailler. Une oreille attentive a été accordée à nos préoccupations. Nous avons été reçus par des Ministres qui ont promis d’œuvrer pour que des solutions soient trouvées. En toute bonne foi, notre objectif n’était pas de paralyser les Mairies. Nous avons repris le travail et attendons que des solutions soient trouvées.
Votre quartier regorge de grands quartiers précaires. Qu’avez-vous fait ou que faites–vous pour les réhabiliter?
C’est une dimension nouvelle que nous avons donné aux quartiers précaires de la commune. Nous avons achevé dans de très bonnes conditions la restructuration de ces quartiers. Aujourd’hui, dans les quartiers comme Akromiabla ou Grand Campement, vous avez des rues, l’éclairage, les caniveaux, les écoles et même les démembrements de l’administration communale. A Zoé Bruno, il y a des gens qui ont reçu leurs lettres d’attribution et qui commencent à construire des immeubles. Nous avons donné une touche de modernité et de commodité à nos populations dans ces différents quartiers. Mais le plus important pour moi, au plan social, c’est la cohésion que nous avons pu faire naître. Il y a par exemple le bal des anciens, qui réunit entre deux et cinq mille personnes du troisième âge.. Je pense que si la population ne se reconnaît pas dans un programme, elle ne peut pas se déplacer en très grand nombre à cet âge, pour communier avec le Maire et le Conseil municipal. On peut aussi noter les 6000 cadeaux offerts aux tout –petits et les 5000 autres offerts aux femmes pendant les fêtes. Aujourd’hui, toute la population se sent concernée par la gestion du Conseil municipal. Nous avons d’autres projets, car le développement ne s’achève pas. La restructuration des quartiers précaires visait à faire des travaux de lotissement, d’ouverture des voies, pour apporter la modernité. La finalité de l’opération était la sécurisation foncière au profit des personnes habitant dans ces quartiers. Parce que là où il y a eu le choix entre raser tout le quartier pour construire les habitations modernes ou réhabilitater celles existantes, nous avons dit qu’il fallait maintenir cette population sur place et leur apporter la commodité sur place. La grande phase de restructuration est terminée. Le reste est un processus d’amélioration graduelle. Au fur et à mesure, il faut aider les gens à avoir les moyens pour construire en dur. Il faut leur apporter l’eau potable et l’électricité. Cela existe déjà, mais il faut aider les gens à acquérir la modernité à moindre coût. Dans ce domaine, la Banque Mondiale se signale. Koumassi aura bientôt 2500 abonnements à coût réduit en eau, pour les quartiers pauvres. Ensuite, ce sera l’électricité avec une aide de l’Union Européenne. Avec la reprise de la Coopération Internationale avec la Côte d’Ivoire, d’autres aides viendront. Quelles sont vos ambitions pour la commune à l’orée des futures batailles électorales ?
Je demande à la population de rester sereine. L’élection attire les charognards. Les gens viendront de partout pour chercher à en tirer profit. Le travail que nous avons commencé, nous allons le poursuivre avec la même vigueur, la même détermination. Nous avons de grandes ambitions pour la commune et l’avons démontré, à travers les travaux d’Hercule, car ce n’était pas gagné d’avance de réussir ces opérations. Compte tenu des peaux de bananes, des soulèvements suscités de certaines populations, pour s’opposer à ce travail salutaire. Nous avons réussi parce que la population sait désormais où est son intérêt. Nous voulons doter Koumassi d’un hôtel communal digne de ce nom. Et créer les conditions de la modernité dans cette commune dans laquelle nous avons investi beaucoup d’argent et beaucoup de temps. Nous espérons que Koumassi qui aspire à être une commune exemplaire en matière de gestion moderne, doit poursuivre son chemin, avec l’aide des bailleurs de fonds. Ceux-ci ne vont que là où ils savent que leur argent peut servi à quelque chose. Nous sommes déterminés plus que jamais à poursuivre ce travail. Vous êtes délégué du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).. Quelles sont les chances de votre parti aux prochaines élections ?
Si les chances s’analysent en terme de bilan, nous pouvons dire que le PDCI a plus de chance. Nous avons prouvé en une mandature ce que le PDCI nous a enseigné. A savoir le travail bien fait. Le passage du président Henri Konan Bédié à Koumassi a montré les prémices de ce que seront ces élections. Toute modestie gardée, je pense qu’en terme de mobilisation et d’organisation Koumassi n’a pas encore été égalée. La victoire sera pour le PDCI à Koumassi, ça je peux vous l’assurer. Le Pr Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale, était récemment dans votre commune. Il a dit qu’il allait briguer la Mairie et ajouté que la bataille sera rude. Que lui répondez-vous ?
La bataille sera rude pour lui, pas pour moi. Car je suis déjà sur le terrain. C’est lui qui arrive nouvellement sur le terrain. C’est lui qui a la pression et non moi. Je suis assis et confortablement assis. Je lui laisse les commentaires.
Quel est votre commentaire sur les derniers pans de l’Accord politique de Ouagadougou qui sont mis en œuvre ces jours-ci ?
Ce sont ceux qui ont signé cet accord qui sont mieux placés pour faire des commentaires. Ce sont eux qui connaissent l’esprit et savent comment ils peuvent donner vie à cet accord. C’est ce que nous attendons de voir. Nous ne sommes que des observateurs. Nous savons qu’il y a eu des efforts, parce qu’on a pu démarrer l’identification. Mais il reste encore beaucoup à faire pour nous convaincre de la volonté de tous les acteurs de la signature de l’APO, de faire en sorte qu’on sorte de cette situation. Nous voulons que Dieu permette à chacun d’avoir en vue l’intérêt des populations et de la Côte d’Ivoire. Nous devons sortir de la crise. Comme les signataires nous on t dit que c’est le dernier et seul remède qui peut sauver la Côte d’Ivoire, alors qu’ils fassent que cela nous sauve.
Interview réalisée par C.W