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Économie Publié le lundi 2 février 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Davos s`achève dans le désarroi face à la crise de la mondialisation

Présidents, ministres et patrons ont eu du mal à cacher leur désarroi au Forum économique mondial qui s'est achevé samedi à Davos, face à une crise qui menace la mondialisation tant célébrée année après année dans la station de sports d'hiver suisse.

Contexte oblige, l'ambiance du rendez-vous de l'élite mondiale de la politique et des affaires a été cette année plus sobre, avec des soirées moins fastueuses et des buffets revus à l'économie. Sans rapport avec la crise financière, l'image qui risque de rester de ce Forum est celle du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, quittant en colère, devant des centaines de personnes, un débat houleux avec le président israélien Shimon Peres sur le conflit de Gaza. Tandis que les mauvaises nouvelles économiques tombaient du monde entier, le retour du protectionnisme a été le thème majeur, dénoncé à l'unisson par le Premier ministre russe Vladimir Poutine comme par ses homologues chinois Wen Jiabao, allemande Angela Merkel ou britannique Gordon Brown. Le projet de Washington de protéger encore davantage ses sidérurgistes a confirmé cette crainte de voir le commerce mondial subir un coup d'arrêt sous le double effet de la récession et des barrières dressées par les Etats. La nouvelle administration américaine a été la grande absente de ce Forum, le président Barack Obama se contentant d'envoyer une conseillère.. En période de crise, "l'instinct n'est pas en faveur du libre-échange mais du protectionnisme", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim, fervent partisan d'une plus grande libéralisation du commerce. Comme à l'habitude Davos a été l'occasion d'une réunion des ministres du Commerce dans l'espoir de relancer les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Une vingtaine d'entre eux ont fait une déclaration estimant possible une conclusion en 2009 après les échecs de 2008. "La situation actuelle comporte deux risques majeurs: des troubles sociaux et le protectionnisme", a déclaré la ministre française de l'Economie Christine Lagarde après la journée de grève et de manifestations jeudi en France. Prenant l'exemple de la France, l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan a mis en garde les gouvernements: "Il y a de la peur, il y a de la colère", a-t-il dit. Concernant le volet financier de la crise, les responsables publics ont placé leurs espoirs dans la réunion du G20 du 2 avril à Londres sans avancer de solution concrète pour la réforme du système financier international. Angela Merkel a évoqué une charte pour "un nouvel ordre économique mondial" et la possibilité de la confier aux Nations unies via un Conseil économique à l'image du Conseil de sécurité. Les pays du Sud ont craint un repli sur eux-mêmes des pays riches non seulement sur le plan commercial, mais aussi sur le plan de l'aide. "Ce n'est pas le moment de réduire le flux de capitaux vers l'Afrique", a souligné le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga. Le président colombien Alvaro Uribe a émis le même souhait pour l'Amérique latine où "200 millions de personnes" sont concernées par la lutte contre la pauvreté. Le milliardaire et philanthrope américain Bill Gates, habitué de Davos, a lancé un appel aux gouvernements "à ne pas réduire l'aide aux pays en développement en cette période de difficultés économiques". De brèves échauffourées ont eu lieu samedi à Genève entre policiers et manifestants altermondialistes qui souhaitaient protester contre le Forum malgré l'interdiction des autorités locales.
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