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Art et Culture Publié le mardi 3 février 2009 | Le Temps

Témoignages après le décès de Jérôme Diégou Bailly

Le Président Gbagbo
“Diégou était un ami intime”
"Je voudrais déplorer la mort de Diégou Bailly, mon frère, mon camarade mort hier ( Ndlr la cérémonie a eu lieu hier ) à Tunis. C'est pour moi une grande peine (…) Il s'est très vite imposé dans le monde de la presse comme un grand frère. J'ai beaucoup de peine pour sa femme Mawa, pour le Cnca. M. le ministre (Ndlr- ministre de la communication), transmettez mes condoléances sincères au monde de la presse. Parce qu'il s'agit de mon ami intime.
Alfred Dan Moussa, president de l'Union de la presse francophone
"Il défendait toujours ses idées jusqu'au bout"
Diégou était un professionnel qui aimait son métier et qui était attaché à l'expression des idées auxquelles il croyait. Il défendait ses idées jusqu'au bout. Diégou était celui qui, depuis le parti unique jusqu'au multipartisme, a toujours défendu la liberté de la presse quel que soient ce que cela pouvait lui coûter. Il était épris de justice et cela se traduisait dans chacun de ses articles qu'il écrivait. Que ce soit les enquêtes, les reportages, les éditoriaux. Il a été celui qui était très courtois dans ses relations avec ses confrères de tous âges. Il respectait les grands comme les petits. Diégou avait une écoute attentive. Il était prêt à tenir compte de ce que les autres disent. S'agissant de reproches, je n'ai pas grand-chose à dire sur cet aspect. J'ai toujours vu un grand homme. Je n'ai vu que ses qualités. Isaïe Biton Coulibaly, écrivain
“C'était un homme rigoureux et vigoureux”
Je l'ai beaucoup fréquenté et je peux dire que c'était un homme de grande culture, doté d'une excellente ouverture d'esprit. Il avait un style d'écriture rigoureux et vigoureux. C'était un homme qui, malgré son calme apparent, débordait de grandes idées à l'image des Africains qui créent. C'était un créateur, depuis Ivoire dimanche, un homme de combat qui voulait toujours réussir pour son pays. Aujourd'hui, c'est rare de trouver des journalistes qui font des enquêtes sans peur. Diégou Bailly voulait transformer son peuple. Entre lui et moi, il y avait beaucoup d'humour. Mais il a eu des problèmes à cause de ses critiques franches, directes. Quand il critiquait, c'est comme s'il était contre vous, alors que c'est le contraire. C'était l'un des premiers critiques à me soutenir.
Eugene Die Kacou, president du Conseil national de la presse
"Il a été très courageux en suspendant Rfi et Africa n°1"
C'était un petit-frère pour moi. J'ai fait le camp militaire de Séguéla, pendant que lui, a été emprisonné au camp militaire de Daloa. Nous étions été assez liés. Nous avions vécu des moments ensemble. Quand il était à Notre Temps, moi j'étais directeur de publication de Téré, nous échangions beaucoup à ce niveau. C'était un homme très courageux, courageux de ses opinions. Je ne connais pas beaucoup d'hommes comme lui qui, à la tête du Conseil national de la communication audiovisuelle, aurait eu le courage de suspendre des Radios comme Rfi, Africa n°1. Il prenait toujours ses responsabilités. Il était capable d'assumer même ses écrits. Ces derniers temps, j'ai beaucoup apprécié sa pièce de théâtre Hérémankono. Son décès est une grande perte pour la presse ivoirienne, les écrivains, tout le monde. Je souhaite que nous fassions le maximum pour lui rendre un grand hommage. Chacun a son caractère dans la vie. Diégou lui, était un homme très franc. De nombreuses personnes n'aimaient pas cela. Mais moi, je me retrouve en lui parce que je suis pareil. Comme lui, je ne mâche pas les mots. C'est justement pour ses prises de position tranchantes, qu'il a été envoyé de l'aéroport au camp militaire de Daloa. Il était aussi accusé d'avoir distribué des tracts contre feu le président Houphouët-Boigny. En cette circonstance, où il nous a quittés, je voudrais rendre hommage à son épouse qui l'a toujours soutenu depuis qu'il était malade, j'adresse mes condoléances à toute sa famille, ses enfants, à Franck Kouassi, à tous ses collaborateurs du Cnca.
Honorat De Yedagne, ancien Dg de Fraternite Matin
“C'est grâce à lui que j'ai pris mes repères dans la presse”
Diégou Bailly était un homme d'engagement, de conviction, de foi, des qualités qui étaient reconnues par tous. Parce que par sa stature intellectuelle et morale, il pouvait se faire une place de choix dans la politique, mais il a choisi l'engagement militant jusqu'au bout. C'était un homme toujours prompt à voir avancer les autres avec lui. Il n'était pas de ceux qui empêchent les autres d'avancer dans leur carrière professionnelle quand ils le voulaient. C'est grâce à lui que j'ai pu figer et fixer mes propres repères professionnels à la suite d'un coup de fil qui m'a félicité. C'était au tout début de ma carrière professionnelle. C'était un maître pour moi. Depuis, nous ne nous sommes jamais quittés. Nous avions noué une véritable complicité. On se soutenait en tout, on a une vraie histoire ensemble. Il a gardé l'image de quelqu'un de très désintéressé qui a toujours foi en l'autre. Il ne trahissait jamais sa confiance. Diégou avait un gros défaut, celui d'être trop modeste. Je lui ai très souvent reproché cela. Il avait également des coups de colère terribles, mais ils étaient passagers parce que l'homme n'était pas du tout rancunier.
Denis Kah Zion, president du Gepci
“Il assumait toujours ses écrits et propos”
C'était un journaliste émérite pour qui j'ai de la considération, même si nous ne partagions pas les mêmes opinions. Il était journaliste et écrivain engagé, qui assumait toujours ses écrits et ses propos qui ont dérangé plus d'un Ivoirien. La presse ivoirienne pleure une de ses vaillantes plumes, le monde des éditeurs pleure l'un des leurs en ce moment. C'est un grand homme de presse qui a créé le Nouvel Horizon, Le Jour, Notre Temps. Nous nous inclinons respectueusement sur sa dépouille mortelle. Je présente mes condoléances à son épouse, ses enfants, toute sa famille et ses collaborateurs du Cnca. Je participerai à toutes les étapes de ses obsèques. Je n'ai pas été d'accord avec le traitement qu'il a fait des affaires des 18 milliards de Fcfa et d'Ezan Akélé en son temps. Amos Beonaho, president sortant de l'Union des journalistes de Cote d'Ivoire (Unjci)
“Diégou ne tenait pas sa langue dans sa poche”
Nous sommes tous attristés par son décès. C'est une perte importante pour la presse africaine. C'était un homme de convictions, de missions. Il avait beaucoup d'engagement pour la liberté de la presse et pour le professionnalisme de celle-ci. Il a participé à la création de l'Unjci, de l'Olped. En tant que grand homme de lettres, il a écrit de nombreux ouvrages de tous genres. Il a contribué au développement des arts et des lettres en Côte d'Ivoire. C'était un enseignant, un informateur pour nous et pour les Ivoiriens. J'adresse mes condoléances à sa famille, à son épouse et à ses enfants. C'était un être qui disait toujours ce qu'il pensait, il n'était pas hypocrite et ne tenait pas sa langue dans sa poche. C'était un homme dont la franchise, la vérité gênait beaucoup.
Danielle Boni Claverie, presidente de l'Urd, depuis Paris
“C'est un ami qui disparaît”
C'est une nouvelle terrible que je viens d'apprendre depuis Paris où je séjourne. Pour moi, c'est surprenant. Nous le savions malade. Mais nous n'avions pas pensé qu'il puisse nous quitter. Il avait encore tellement de choses à dire. J'ai en effet le souvenir de quelqu'un de convaincu, qui est toujours fidèle à ses convictions. C'est une perte cruelle pour le monde de la presse, en même tant c'est un ami qui disparaît. J'adresse mes condoléances à sa famille, son épouse et ses enfants

Recueillis par Fabrice Tété
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