Qui est le leader de l’opposition ivoirienne ? Par cette question pour le moins inattendue dans un contexte politique où il est plutôt question blocs antagonistes entre le parti au pouvoir et son opposition, un confrère de la place a cru bon de restreindre le débat au seul niveau de la dernière entité citée. Au nom de la liberté d’expression et du droit qu’a toute publication de presse d’orienter sa ligne éditoriale en fonction de son opinion et de ses convictions politiques, personne ne saurait s’insurger contre le confrère en question. Toutefois, l’extrapolation que ne manque pas déjà de susciter cette interrogation est de nature à saper la sérénité d’un climat politique qui, malgré quelques passes d’arme entre le camp dit présidentiel et l’opposition politique réunie au sein du RHDP, reste tout de même clément. La question de fond que soulève une telle manchette est bien : quelle opportunité de cette question dans le débat politique actuel ? D’autant que la lecture de l’article relatif à cette interrogation n’apprend rien au lecteur. Car ce dernier n’en sort nullement édifié sur « le vrai leader de l’opposition ». Il n’en appréhende ni le profil, encore moins l’identité. Est-ce Bédié? Est-ce Ouattara ? Flou total !
En revanche, pour peu qu’il soit doté d’une petite capacité d’analyse, il saisit immédiatement le caractère pernicieux de l’article et comprend les desseins politiciens qui le sous-tendent. En l’occurrence, il saisit bien que derrière cette question se cache les prémices d’une campagne de communication politique savamment orchestrée et dont la finalité, à quelques mois – certes pour le moment indécis – des prochaines joutes électorales, reste de diviser une opposition plutôt homogène et dont le discours ne souffre d’aucune disharmonie.
Le microcosme politique ivoirien, on le sait, est composé de deux clans principalement : le camp présidentiel et sa déclinaison le CNRD (le congrès national pour la résistance et la démocratie) d’une part et le RHDP (le rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix) d’autre part. Dans le CNRD, il y a des partis politiques qui n’ont même pas un seul ministre dans le Gouvernement, donc qui devraient s’appeler des partis d’opposition mais qui flirtent avec celui au pouvoir et le soutiennent dans ses actions. Ces formations politiques ne méritent pas d’être appelées partis d’opposition. A contrario, le RHDP se donne pour objectif de réaliser le changement à travers des élections démocratiques afin de « restaurer l’autorité de l’Etat, l’image et la dignité de la Côte d’Ivoire, le fonctionnement régulier des Institutions de la République et de redresser l’économie nationale ». Une telle coalition politique ne peut qu’être le point nodal de l’opposition ivoirienne dans son ensemble aux yeux des populations fatiguées d’une guerre qui n’en finit pas. Ainsi, comme l’a dit le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara dans son message de nouvel a à ses compatriotes, « le RHDP s’affirme de plus en plus comme une alternative crédible ».
Discréditer le RHDP
D’où vient alors ce débat puéril qui est de vouloir rechercher un leader parmi des personnes dont l’objectif primordial, aussi bien dans la pensée que dans l’action, est de s’unir pour libérer leur pays des serres de ceux qui l’ont plongé dans une crise sans précédent ? Quelle conclusion veut-on amener les Ivoiriens à tirer?
A l’analyse, ce débat n’est pas innocent encore moins spontané, vu la cadence des articles qui l’ont meublé et le bord politique des personnes appelées à se prononcer sur la question. L’objectif inavoué de ce débat inutilement polémiste est de jeter en pâture l’opposition crédible et légitime regroupée au sein du RHDP afin de la discréditer aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ainsi, il s’agit pour les auteurs de cette stratégie de communication politique, de tenter subtilement de renverser les tendances actuelles qui donnent vainqueur le RHDP dans toute confrontation électorale, au profit de la Refondation que Bédié qualifie de « régime de malheur et de misère ». Alors, par une alchimie politico-communicationnelle, l’on veut faire croire aux Ivoiriens qu’une opposition politique dont des membres sont au Gouvernement n’en est pas une. Pire, elle est irresponsable et ne sait ce qu’elle veut en réalité. La litanie servie à longueur de journée est la suivante : « Quand on veut s’opposer, on quitte le Gouvernement. On refuse les postes ministériels comme Laurent Gbagbo l’a fait ». En disant cela, les tenants de cette thèse de « l’opposition à la Refondation » croient pouvoir jouer, par un jeu de dialectique, sur la conscience des Ivoiriens. « Les Ivoiriens ne sont pas dupes » clament-ils. Et bien, les Ivoiriens ne sont pas dupes encore moins amnésiques. Ils savent bien que le gouvernement actuel est un gouvernement de réconciliation nationale au même titre que celui de la transition militaire après le coup d’Etat du Général Guéi dans lequel le Fpi a siégé. Pourquoi, nos socialistes tropicaux n’ont-ils pas refusé le « pain » du Général, père Noël ? Au contraire, ils ont accouru à la soupe en réclamant avec véhémence une bonne part du gâteau.
Objectifs du RHDP
« Si c’est un coup d’Etat RDR qu’on nous le dise » avait lancé alors sur un ton menaçant le premier des refondateurs. Secundo, imaginons un seul instant qu’après l’éclatement de la crise et la table ronde de Linas Marcoussis, que l’opposition avait refusé de rentrer dans le Gouvernement qu’auraient dit les refondateurs ? Ils auraient dit que face à la mère patrie en péril, l’opposition refuse de conjuguer ses efforts à ceux du parti au pouvoir ramener la paix. « On ne se bat pas au chevet d’une mère malade » a-t-on coutume de dire. Aujourd’hui, que l’horizon se dégage peu à peu et que ceux qui se cachaient derrière les jeunes patriotes transformés en bouclier humain, montent sur leurs grands chevaux pour qualifier les leaders du RHDP de moins que rien, ne surprend guère. Leur objectif est de briser le RHDP dont la plate-forme signée le 18 mai 2005, à Paris a arrêté un certain nombre d’objectifs nobles qui sont loin des querelles de leadership dans lesquelles veulent le mettre certains politiciens. En effet, dans leur volonté de restaurer « l’autorité de l’Etat, l’image et la dignité de la Côte d’Ivoire, le fonctionnement régulier des Institutions de la République et de redresser l’économie nationale », les Partis Politiques d’obédience houphouétiste ont décidé de se mettre ensemble pour prendre le pouvoir et redorer le blason de la Côte d’Ivoire. Leur objectif principal est la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat par la victoire à l’élection présidentielle et l’obtention d’une majorité parlementaire Cela passe inéluctablement par l’organisation d’élections transparentes et démocratiques, la promotion de la bonne gouvernance politique, économique et sociale, de la culture du dialogue. Toutefois, la plate-forme la liberté à chaque formation politique qui compose le RHDP de présenter son candidat. Et au second tour, le mieux classé sera soutenu par les autres membres. Voilà qui est clair.
Ibrahima B. Kamagaté
En revanche, pour peu qu’il soit doté d’une petite capacité d’analyse, il saisit immédiatement le caractère pernicieux de l’article et comprend les desseins politiciens qui le sous-tendent. En l’occurrence, il saisit bien que derrière cette question se cache les prémices d’une campagne de communication politique savamment orchestrée et dont la finalité, à quelques mois – certes pour le moment indécis – des prochaines joutes électorales, reste de diviser une opposition plutôt homogène et dont le discours ne souffre d’aucune disharmonie.
Le microcosme politique ivoirien, on le sait, est composé de deux clans principalement : le camp présidentiel et sa déclinaison le CNRD (le congrès national pour la résistance et la démocratie) d’une part et le RHDP (le rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix) d’autre part. Dans le CNRD, il y a des partis politiques qui n’ont même pas un seul ministre dans le Gouvernement, donc qui devraient s’appeler des partis d’opposition mais qui flirtent avec celui au pouvoir et le soutiennent dans ses actions. Ces formations politiques ne méritent pas d’être appelées partis d’opposition. A contrario, le RHDP se donne pour objectif de réaliser le changement à travers des élections démocratiques afin de « restaurer l’autorité de l’Etat, l’image et la dignité de la Côte d’Ivoire, le fonctionnement régulier des Institutions de la République et de redresser l’économie nationale ». Une telle coalition politique ne peut qu’être le point nodal de l’opposition ivoirienne dans son ensemble aux yeux des populations fatiguées d’une guerre qui n’en finit pas. Ainsi, comme l’a dit le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara dans son message de nouvel a à ses compatriotes, « le RHDP s’affirme de plus en plus comme une alternative crédible ».
Discréditer le RHDP
D’où vient alors ce débat puéril qui est de vouloir rechercher un leader parmi des personnes dont l’objectif primordial, aussi bien dans la pensée que dans l’action, est de s’unir pour libérer leur pays des serres de ceux qui l’ont plongé dans une crise sans précédent ? Quelle conclusion veut-on amener les Ivoiriens à tirer?
A l’analyse, ce débat n’est pas innocent encore moins spontané, vu la cadence des articles qui l’ont meublé et le bord politique des personnes appelées à se prononcer sur la question. L’objectif inavoué de ce débat inutilement polémiste est de jeter en pâture l’opposition crédible et légitime regroupée au sein du RHDP afin de la discréditer aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ainsi, il s’agit pour les auteurs de cette stratégie de communication politique, de tenter subtilement de renverser les tendances actuelles qui donnent vainqueur le RHDP dans toute confrontation électorale, au profit de la Refondation que Bédié qualifie de « régime de malheur et de misère ». Alors, par une alchimie politico-communicationnelle, l’on veut faire croire aux Ivoiriens qu’une opposition politique dont des membres sont au Gouvernement n’en est pas une. Pire, elle est irresponsable et ne sait ce qu’elle veut en réalité. La litanie servie à longueur de journée est la suivante : « Quand on veut s’opposer, on quitte le Gouvernement. On refuse les postes ministériels comme Laurent Gbagbo l’a fait ». En disant cela, les tenants de cette thèse de « l’opposition à la Refondation » croient pouvoir jouer, par un jeu de dialectique, sur la conscience des Ivoiriens. « Les Ivoiriens ne sont pas dupes » clament-ils. Et bien, les Ivoiriens ne sont pas dupes encore moins amnésiques. Ils savent bien que le gouvernement actuel est un gouvernement de réconciliation nationale au même titre que celui de la transition militaire après le coup d’Etat du Général Guéi dans lequel le Fpi a siégé. Pourquoi, nos socialistes tropicaux n’ont-ils pas refusé le « pain » du Général, père Noël ? Au contraire, ils ont accouru à la soupe en réclamant avec véhémence une bonne part du gâteau.
Objectifs du RHDP
« Si c’est un coup d’Etat RDR qu’on nous le dise » avait lancé alors sur un ton menaçant le premier des refondateurs. Secundo, imaginons un seul instant qu’après l’éclatement de la crise et la table ronde de Linas Marcoussis, que l’opposition avait refusé de rentrer dans le Gouvernement qu’auraient dit les refondateurs ? Ils auraient dit que face à la mère patrie en péril, l’opposition refuse de conjuguer ses efforts à ceux du parti au pouvoir ramener la paix. « On ne se bat pas au chevet d’une mère malade » a-t-on coutume de dire. Aujourd’hui, que l’horizon se dégage peu à peu et que ceux qui se cachaient derrière les jeunes patriotes transformés en bouclier humain, montent sur leurs grands chevaux pour qualifier les leaders du RHDP de moins que rien, ne surprend guère. Leur objectif est de briser le RHDP dont la plate-forme signée le 18 mai 2005, à Paris a arrêté un certain nombre d’objectifs nobles qui sont loin des querelles de leadership dans lesquelles veulent le mettre certains politiciens. En effet, dans leur volonté de restaurer « l’autorité de l’Etat, l’image et la dignité de la Côte d’Ivoire, le fonctionnement régulier des Institutions de la République et de redresser l’économie nationale », les Partis Politiques d’obédience houphouétiste ont décidé de se mettre ensemble pour prendre le pouvoir et redorer le blason de la Côte d’Ivoire. Leur objectif principal est la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat par la victoire à l’élection présidentielle et l’obtention d’une majorité parlementaire Cela passe inéluctablement par l’organisation d’élections transparentes et démocratiques, la promotion de la bonne gouvernance politique, économique et sociale, de la culture du dialogue. Toutefois, la plate-forme la liberté à chaque formation politique qui compose le RHDP de présenter son candidat. Et au second tour, le mieux classé sera soutenu par les autres membres. Voilà qui est clair.
Ibrahima B. Kamagaté