C`est l`article qui a barré notre “Une” d`hier et ainsi intitulé : "Korhogo / Absent aux obsèques de Kassoum Coulibaly - Les populations en colère contre Bédié. Banny l`enfonce…". Notre correspondant à Korhogo présent à la rencontre entre les militants du Pdci-Rda et Charles Banny, cadre dudit parti, rencontre dont le sujet principal portait sur l`absence du président Bédié, a dans son compte rendu attribué des propos dans lesquels ne se reconnaît pas l`ancien Premier ministre. En effet, Banny qui tentait d`apaiser la colère des militants aurait laissé entendre : "Je ne suis pas un homme à vexer. Sachez que l`original vaut mieux que la photocopie et la photocopie ne peut jamais ressembler à l`original…" Ebranlé par ces propos attribués à leur patron, les membres du staff de Konan Banny ont réagi par la voix de Franck Kouassi qui fait office de communicateur. Inutile de revenir sur les propos incriminés dans le souci d`éviter de laisser libre cours à toute interprétation malheureuse. Toutefois, il est à retenir, selon le cabinet de l`ancien Premier ministre, que Charles Konan Banny a pris soin de situer le contexte de sa présence aux obsèques de l`illustre disparu Kassoum Coulibaly, ex-figure marquante du Pdci. Banny a dit aux manifestants qu`il était aux obsèques de Kassoum en qualité de représentant du président Henri Konan Bédié, tandis que Alphonse Djédjé Mady lui, représentait le parti le Pdci-Rda. Il a ensuite indiqué que dès son retour à Abidjan, il se ferait fort de transmettre fidèlement les récriminations des militants à celui qui l`a envoyé en mission. Tout en précisant que dans tous les cas, il n`épargnera aucun effort pour rester dans la limite des propos des militants sans en ajouter ni en retrancher la moindre virgule, même si fussent-ils fidèlement transmis, les propos courent toujours le risque d`interprétations. D`où l`image de la photocopie utilisée par Banny, qui est toujours différente de l`original et vice versa. Il faut comprendre la prompte réaction de Charles Konan Banny et la situer dans un environnement où la susceptibilité est la chose la plus partagée. En effet, qu`auraient pensé les affidés du président Bédié si l`homme commis pour le représenter aux obsèques de Kassoum ne réagissait pas si tôt ? La méfiance qui régit les rapports dans tout parti politique se serait accentuée et la rumeur du désir attribué à Banny de lorgner le fauteuil de Bédié à la tête du Pdci-Rda aurait enflé de plus belle, si elle ne l`est déjà. Nous osons croire que l`homme politique, Banny, qui entreprend bientôt, une tournée dans les départements de Ferkéssédougou et Boundiali, trouvera les mots qu`il faut et surtout, fera l`effort d`être sans équivoque dans ses sorties, de sorte à ne laisser place à aucune interprétation de ses propos.
S. Allard
S. Allard