C’est un fait avéré. La contrefaçon tue l’industrie pharmaceutique. On estime que près de 10% des médicaments présents sur le marché international sont d’origines douteuses. Ce qui représente 45 milliards de dollars. Bien évidemment, le continent africain n’échappe pas à ce délit. 30 à 70% des médicaments contrefaits circulant sur le continent proviennent du Nigéria. La Côte d’Ivoire avec son célèbre ‘’marché Roxi’’ (vente de médicaments en gros dans le rue), connaît également le même problème. Les industriels du médicament opérant sur le territoire ivoirien ont donc décidé d’unir leurs efforts pour venir à bout du fléau. C’est ce qui justifie la tenue du séminaire médico-pharmaceutique le 2 février dernier, à l’hôtel Pullman, au Plateau. Ce conclave organisé par ‘’Le Leem (association regroupant la majorité des laboratoires pharmaceutiques opérant à partir de France), en collaboration avec les autorités de santé de Côte d’Ivoire, a permis à ces professionnels de la santé de partager leurs connaissances sur les enjeux de la qualité du médicament et l’expérience réussie de plusieurs partenariats publics /privés dans la prise en charge du SIDA, du paludisme et de la tuberculose. Dans son exposé sur la qualité du médicament dans le monde, une situation préoccupante, M. P. Savart, membre du Leem, a révélé que 70% des produits anti-paludiques en Afrique sont contrefaits. Face à ce crime organisé, les professionnels ont proposé plusieurs solutions dont le renforcement des sanctions pénales contre les fautifs. Son excellence André Janier, ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire, et le Dr Marcel Koumi, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique ont salué cette collaboration entre les laboratoires français et les professionnels de la santé. « Le partenariat public privé donne des fruits qui profitent aux populations. Il mérite d’être renforcé », a indiqué le docteur Koumi.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna