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Politique Publié le vendredi 6 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Discours orienté, activisme politique, instructions suspectes - Choi a-t-il été acheté par Gbagbo ?

Young Jin Choi est-il encore un arbitre crédible dans la crise ivoirienne ? La question mérite d'être posée car, par ses discours et maintenant par ses actes, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU a malmené considérablement son propre capital-confiance auprès d'une partie de la classe politique nationale. Pour laquelle Choi est devenu un pion à la solde de Gbagbo.
La question revient de plus en plus dans les états majors de certains partis politiques à Abidjan : quelle certification sincère des élections peut-on attendre d'un arbitre ou d'un gendarme de la communauté internationale dont le discours de ces derniers temps rejoint celui du camp présidentiel.

En effet, alors que la classe politique ivoirienne appelle de tous ses vœux l'organisation des élections au plus vite et que le Conseil de sécurité de l'ONU, au cours de l'une de ses précédentes sessions sur la Côte d'Ivoire, avait indiqué que ces élections devraient être organisées " au plus tard la fin du printemps 2009 ", c'est-à-dire le 22 juin au plus tard, M. Choi ne s'est point gêné pour déclarer que lesdites élections n'étaient pas possibles avant octobre 2009. Laissant du coup entrouverte la fenêtre 2010 que tout le monde refuse d'envisager comme date des élections sauf le FPI. Contrairement à ses prédécesseurs, Choi n'apparaît pas comme un homme d'autorité, comme quelqu'un qui est animé du souci de mettre la pression sur les acteurs du processus de sortie de crise. D'ailleurs son discours ne montre pas qu'il veut qu'on sorte rapidement de cette situation de crise qui est en train de tuer à grand feu le peuple ivoirien. Des gens n'ont pas l'air de comprendre que des Ivoiriens meurent chaque jour parce que la situation est devenue extrêmement intenable. Mais là n'est pas notre propos du jour. Laurent Gbagbo, il ne faut pas se le cacher, avait toujours rêvé de contrôler les représentants de l'ONU à Abidjan. C'est ainsi qu'il a tout fait pour obtenir le départ de Gérard Stoudman, le monsieur élection nommé par Kofi Annan. L'on se rappelle aussi que les rapports entre Pierre Schori et la présidence ivoirienne n'étaient pas meilleurs. Le courant ne passait même plus et le représentant de Kofi Annan était ouvertement critiqué de rouler pour l'oposition ivoirienne.

De sorte que quand sonna l'heure du départ et de changement de Schori, Gbagbo avait tout fait pour obtenir le maintien sinon la confirmation de Abou Moussa, l'adjoint de Schori. Ce dernier faisant fi des obligations de sa charge, ne cachait pas ses amitiés avec les refondateurs. Abou Moussa visitait régulièrement le palais présidentiel du Plateau.

Fort heureusement, Ban Ki Moon ne succomba pas à la tentaion. Un matin on nous présenta Young Jin Choi. Beaucoup d'espoir. Car pour les Ivoiriens, il vient d'une partie de notre planète où les hommes ont le sens de l'honneur, où l'on a horreur de la corruption.

Mais au fil du temps, Choi a fait mentir l'espoir suscité par son arrivée. Il s'est outrancièrement rapproché du camp présidentiel au point où dans certaines chancelleries, l'on n'hésite pas à affirmer qu'il est devenu un allié de Gbagbo. Choi serait devenu en effet très actif dans la diplomatie souterraine comme de surface en faveur du camp présidentiel.

Il nous est même revenu que récemment, il a enjoint les responsables de la radio des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI-FM) de veiller à faire plus de plage horaire au camp Gbagbo sous prétexte que c'est lui le chef de l'Etat. Pourquoi ? L'instruction aurait jeté un coup de froid chez nos confrères de ONUCI-FM.

En outre, lors de son récent séjour à l'ONU où il a pris part à la rencontre du Conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire, Choi a défendu crânement les positions du FPI en bottant très loin les élections. Choi est allé jusqu'à s'inviter dans la polémique dangereuse de l'ivoirité en affirmant que c'est cette notion qui a précipité la Côte d'Ivoire dans le chaos. Il l'a dit au terme d'une récente rencontre avec la CEI en janvier dernier. Un tel individu qui, ouvertement, prend parti peut-il certifier sincères des élections en Côte d'Ivoire ? Au demeurant, Choi n'a pas encore défini les critères de la certification. Aux dernières nouvelles, Choi serait en contact avec S.E Arlène Render, ex-ambassadeur des USA en Côte d'Ivoire, qui a ouvert un cabinet et qui fait du lobbying pour Gbagbo aux Etats-Unis.

Paul Koudou
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