Deux fois en moins de trois mois, les deux résidences à Kabacouma et à Gouessesso du Général Robert Guéi ont été vidées de leurs contenus. La première fois, par les forces loyalistes. La deuxième fois, par les rebelles. Quels sont ces biens. Où ont-ils été envoyés ? Que sont-ils devenus ? Enquête sur le patrimoine bafoué du Général. Nous sommes le 3 octobre 2002. Deux semaines après la tentative de coup d'Etat qui s'est muée en rébellion armée. Dans l'enceinte de la deuxième légion de gendarmerie de Man, l'on procède à un inventaire des biens saisis dans les deux résidences du Général Robert Guéi, dans les villages de Kabacouma (son village natal) et de Gouessesso (où il a décidé de s'établir). Le procès-verbal de cet inventaire désigne les biens saisis sous l'appellation de " pièces à conviction ". Il faut dire que la version officielle défendue par le Premier ministre et le ministre de la Défense d'alors Pascal Affi N'Guessan et Moïse Lida Kouassi, présentait l'ex-patron du Comité national de salut public (CNSP), au pouvoir entre noël 1999 et octobre 2000) et président fondateur de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), comme le commanditaire du coup d'Etat mis en échec. Outre une languette de fusil d'assaut AA52, une mine désamorcée et un trépied de 12.7 mm, la gendarmerie a saisi plusieurs cartouches et huit véhicules " de marques différentes ", selon les termes du procès verbal.
Direction : Guiglo
Selon nos informations, il s'agit précisément de deux Mercedes de couleur noire, militaire et civile E 250, d'une Nissan Infinity beige, d'une Kia Sportage bleu nuit, de deux Jeep Cherokee blanche et rouge (cette dernière était en panne), d'une Daewoo bleue et d'une Mitsubishi 4X4 bleu nuit. Ces biens personnels, après l'inventaire fait par la gendarmerie locale de Man ont été convoyés à Guiglo, théâtre des opérations militaires de l'ouest. Depuis lors, aucune trace des véhicules (principalement) du Général. Par ailleurs, juste après l'assassinat du président de l'UDPCI, de son épouse Rose Doudou et de certains membres de sa garde rapprochée, le 19 septembre 2002, la résidence abidjanaise de celui-ci a été complètement pillée par le commando d'assassins. Sept véhicules ont été emportés ce jour-là : deux Nissan Terrano et Infinity, une grande Cherokee, une Galloper, une Mercedes, une Peugeot 406 et une Toyota Camry. Tous les autres biens personnels de la résidence du Plateau Indénié ont été emportés, notamment des tableaux, des effets vestimentaires et des biens meubles. Après sa disgrâce, l'ex porte-parole de l'armée, le Colonel Jules Yao Yao a levé un coin du voile, dans une correspondance adressée au chef de l'Etat relative à l'activisme des escadrons de la mort, dans la partie sud du pays ; sur la destination qu'ont prise certains véhicules de la résidence de l'Indénié. Les concernés cités nommément dans la lettre fortement médiatisée n'ont jamais démenti les allégations.
Pillages rebelles
Retour à Gouessesso. Après la saisine des "pièces à conviction" faite par l'armée loyaliste, la région des 18 montagnes est tombée quelques semaines plus tard dans l'escarcelle des rebelles du Mouvement patriotique ivoirien du grand ouest (MPIGO). Ces derniers disent être venus pour venger l'assassinat de Robert Guéi. Une grosse arnaque. Dans les faits, en effet, les actes des rebelles du MPIGO trahissent leurs réelles intentions. Leur premier forfait consiste à faire une descente dans la résidence du Général à Gouessesso et du pied-à-terre de ce dernier à Kabacouma. Les deux maisons sont vidées de leurs contenus. Des tableaux aux téléviseurs et climatiseurs en passant par les pagnes kita et les boubous dan, tout est emporté par les rebelles. Destination inconnue. Aujourd'hui, grâce à une aide de l'Etat de Côte d'Ivoire, les enfants du Général ont pu rénover et remeubler sa résidence abidjanaise de l'Indénié. Celle de Gouessesso est en réfection. Quant à son pied-à-terre de Kabacouma, il demeure désespérément vide. Cette dernière résidence est là encore pour rappeler que l'un des contentieux du conflit constitué par l'assassinat du couple Guéi et de nombre de leurs proches n'a pas encore été réglé.
André Silver Konan
Envoyé spécial à Gouessesso et à Kabacouma
Direction : Guiglo
Selon nos informations, il s'agit précisément de deux Mercedes de couleur noire, militaire et civile E 250, d'une Nissan Infinity beige, d'une Kia Sportage bleu nuit, de deux Jeep Cherokee blanche et rouge (cette dernière était en panne), d'une Daewoo bleue et d'une Mitsubishi 4X4 bleu nuit. Ces biens personnels, après l'inventaire fait par la gendarmerie locale de Man ont été convoyés à Guiglo, théâtre des opérations militaires de l'ouest. Depuis lors, aucune trace des véhicules (principalement) du Général. Par ailleurs, juste après l'assassinat du président de l'UDPCI, de son épouse Rose Doudou et de certains membres de sa garde rapprochée, le 19 septembre 2002, la résidence abidjanaise de celui-ci a été complètement pillée par le commando d'assassins. Sept véhicules ont été emportés ce jour-là : deux Nissan Terrano et Infinity, une grande Cherokee, une Galloper, une Mercedes, une Peugeot 406 et une Toyota Camry. Tous les autres biens personnels de la résidence du Plateau Indénié ont été emportés, notamment des tableaux, des effets vestimentaires et des biens meubles. Après sa disgrâce, l'ex porte-parole de l'armée, le Colonel Jules Yao Yao a levé un coin du voile, dans une correspondance adressée au chef de l'Etat relative à l'activisme des escadrons de la mort, dans la partie sud du pays ; sur la destination qu'ont prise certains véhicules de la résidence de l'Indénié. Les concernés cités nommément dans la lettre fortement médiatisée n'ont jamais démenti les allégations.
Pillages rebelles
Retour à Gouessesso. Après la saisine des "pièces à conviction" faite par l'armée loyaliste, la région des 18 montagnes est tombée quelques semaines plus tard dans l'escarcelle des rebelles du Mouvement patriotique ivoirien du grand ouest (MPIGO). Ces derniers disent être venus pour venger l'assassinat de Robert Guéi. Une grosse arnaque. Dans les faits, en effet, les actes des rebelles du MPIGO trahissent leurs réelles intentions. Leur premier forfait consiste à faire une descente dans la résidence du Général à Gouessesso et du pied-à-terre de ce dernier à Kabacouma. Les deux maisons sont vidées de leurs contenus. Des tableaux aux téléviseurs et climatiseurs en passant par les pagnes kita et les boubous dan, tout est emporté par les rebelles. Destination inconnue. Aujourd'hui, grâce à une aide de l'Etat de Côte d'Ivoire, les enfants du Général ont pu rénover et remeubler sa résidence abidjanaise de l'Indénié. Celle de Gouessesso est en réfection. Quant à son pied-à-terre de Kabacouma, il demeure désespérément vide. Cette dernière résidence est là encore pour rappeler que l'un des contentieux du conflit constitué par l'assassinat du couple Guéi et de nombre de leurs proches n'a pas encore été réglé.
André Silver Konan
Envoyé spécial à Gouessesso et à Kabacouma