En réussissant le pari de mobiliser, des milliers de leurs partisans dans la cour du foyer Henri Konan Bédié de Bodokro, le maire et les responsables PDCI de Bodokro ont définitivement enterré politiquement Michel N'Guessan Amani, ministre et député FPI de la localité.
Samedi dernier, le meeting organisé par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) aurait pu commencer à 6 heures. A cette heure déjà, des centaines de militants du parti sexagénaire avaient investi le lieu de la cérémonie, et dansaient, riaient et chantaient.
" Les gens ont dit que le PDCI était mort or il n'est pas mort. C'est maintenant qu'il va même se réaliser ", chantait un groupe de femmes.
Jules Kouamé Attimgbré, le maire de la commune et son " frère jumeau ", pour reprendre l'expression de Jules Kouakou N'Dri, le président du comité d'organisation ont rappelé dans leurs discours que " le PDCI sera toujours imité mais jamais égalé " à Bodokro.
Allusion clairement faite au hiatus de décembre 2000. Le Front populaire ivoirien (FPI) a remporté pour la première fois de son histoire dans le centre baoulé, une élection locale. Michel N'Guessan Amani, le candidat du FPI, nommé quelques mois plus tôt ministre de l'Education nationale dans le gouvernement post putsch puis confirmé à ce poste dans le premier gouvernement de Pascal Affi N'Guessan, a été élu de justesse député de la circonscription de Bodokro. " En réalité, explique un responsable de base du PDCI, l'élection d'Amani Michel s'inscrit dans un contexte bien précis. En effet, c'était la première fois depuis des décennies que le peuple gôly voyait un de ses fils promu ministre de la république. Aussi, pour ne pas le fragiliser au gouvernement et lui faire perdre la face devant le chef de l'Etat qui l'avait nommé, une bonne partie de la population a estimé qu'il fallait le soutenir, non pas en tant que FPI mais en tant que fils de la région. D'ailleurs plusieurs cadres du PDCI l'ont ouvertement soutenu. En outre, certains d'entre nous croyaient naïvement qu'il allait poser des actions de développement. Cependant, je puis vous affirmer qu'il a eu du mal à passer malgré cela. Preuve que le FPI ne pesait rien déjà à cette époque, la liste PDCI à l'élection municipale est passée avec une écrasante majorité face à celle du FPI ".
La démonstration de force faite par le PDCI le week-end dernier vient donc mettre fin au mandat politique arrangé confié par le peuple gôly à l'actuel ministre de la Défense, qui brille depuis toujours (en dépit de ses différentes positions stratégiques dans les différents gouvernements) par son manque d'initiatives de développement dans sa circonscription.
Charles Konan Banny et Henriette Bédié dont la présence à Bodokro a été fortement appréciée par les militants du PDCI quelque peu contrariés par l'impossibilité pour Henri Konan Bédié d'arriver à Bodokro lors de sa tournée dans la région de la Vallée du Bandama en août dernier ont pu constater que l'épisode Michel N'Guessan Amani est définitivement tournée, dans le gôly.
André Silver Konan
Envoyé spécial
Samedi dernier, le meeting organisé par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) aurait pu commencer à 6 heures. A cette heure déjà, des centaines de militants du parti sexagénaire avaient investi le lieu de la cérémonie, et dansaient, riaient et chantaient.
" Les gens ont dit que le PDCI était mort or il n'est pas mort. C'est maintenant qu'il va même se réaliser ", chantait un groupe de femmes.
Jules Kouamé Attimgbré, le maire de la commune et son " frère jumeau ", pour reprendre l'expression de Jules Kouakou N'Dri, le président du comité d'organisation ont rappelé dans leurs discours que " le PDCI sera toujours imité mais jamais égalé " à Bodokro.
Allusion clairement faite au hiatus de décembre 2000. Le Front populaire ivoirien (FPI) a remporté pour la première fois de son histoire dans le centre baoulé, une élection locale. Michel N'Guessan Amani, le candidat du FPI, nommé quelques mois plus tôt ministre de l'Education nationale dans le gouvernement post putsch puis confirmé à ce poste dans le premier gouvernement de Pascal Affi N'Guessan, a été élu de justesse député de la circonscription de Bodokro. " En réalité, explique un responsable de base du PDCI, l'élection d'Amani Michel s'inscrit dans un contexte bien précis. En effet, c'était la première fois depuis des décennies que le peuple gôly voyait un de ses fils promu ministre de la république. Aussi, pour ne pas le fragiliser au gouvernement et lui faire perdre la face devant le chef de l'Etat qui l'avait nommé, une bonne partie de la population a estimé qu'il fallait le soutenir, non pas en tant que FPI mais en tant que fils de la région. D'ailleurs plusieurs cadres du PDCI l'ont ouvertement soutenu. En outre, certains d'entre nous croyaient naïvement qu'il allait poser des actions de développement. Cependant, je puis vous affirmer qu'il a eu du mal à passer malgré cela. Preuve que le FPI ne pesait rien déjà à cette époque, la liste PDCI à l'élection municipale est passée avec une écrasante majorité face à celle du FPI ".
La démonstration de force faite par le PDCI le week-end dernier vient donc mettre fin au mandat politique arrangé confié par le peuple gôly à l'actuel ministre de la Défense, qui brille depuis toujours (en dépit de ses différentes positions stratégiques dans les différents gouvernements) par son manque d'initiatives de développement dans sa circonscription.
Charles Konan Banny et Henriette Bédié dont la présence à Bodokro a été fortement appréciée par les militants du PDCI quelque peu contrariés par l'impossibilité pour Henri Konan Bédié d'arriver à Bodokro lors de sa tournée dans la région de la Vallée du Bandama en août dernier ont pu constater que l'épisode Michel N'Guessan Amani est définitivement tournée, dans le gôly.
André Silver Konan
Envoyé spécial