M. Youpéh, vous êtes le président de l'UDPCI et du RHDP en France. Vous êtes à Abidjan depuis deux jours. Peut-on savoir les raisons de votre visite à Abidjan ?
Merci. Si je suis venu à Abidjan il y a seulement quelques jours, c'est pour simplement prendre le pouls de la situation parce que chez nous, nous lisons chaque fois les journaux sur Internet. Et chaque journaliste a besoin de faire vendre son journal. Et avec cette spéculation de nouvelles, nous sommes obligés de venir à la source. Responsable du RHDP que je suis, je sais que le RHDP est un grand rassemblement et un rassemblement des vrais politiciens. Ce n'est pas un rassemblement des refondateurs ou bien des roublards. Alors je suis obligé de venir à la source, voir nos responsables pour avoir des informations fiables et aller informer nos militants qui, depuis un certain moment, sont prêts à recevoir la CEI ou à aller aux élections.
A Abidjan, qui avez-vous rencontré ?
Dès mon arrivée, j'ai appelé les différents responsables dont M. Anaky, le président du MFA, pour lui signaler mon arrivée. J'ai appelé aussi le président Djédjé Mady et le responsable du RDR sur place. Et depuis trois jours aujourd'hui, je suis en train de tourner entre les sièges pour pouvoir rencontrer ces derniers.
Est-ce que vous êtes satisfait de vos entretiens avec ceux que vous avez déjà rencontrés?
Je peux vous dire que j'ai été plus que satisfait parce que nous voulons nous informer. C'est normal parce qu'aujourd'hui, nous avons tout un tas de militants derrière nous qui veulent avoir des informations fiables. Et quand je suis arrivé, j'ai rencontré le président Anaky qui a pris son temps, qui m'a reçu pendant deux heures. Après notre échange, j'ai été très satisfait. De là vers 15h30, je suis allé à la Rue Lepic au siège du RDR où j'ai été reçu par le responsable des élections, M. Sanogo. Là encore, je vous dis que j'ai été aussi satisfait. On a échangé et je crois que j'ai une grosse valise d'informations que je vais déverser sur la place de Paris. Surtout aux militants du RHDP et aux Ivoiriens qui sont apolitiques. Après cela, j'ai été trouver le PDCI. J'ai été au bureau du président Djédjé Mady qui est d'ailleurs le président du présidium. Il m'a reçu aussi pendant 1h40 minutes. On a échangé et là aussi, je vous dis que j'ai été très satisfait. Cet après-midi (jeudi dernier après-midi) j'ai rendez-vous avec le secrétaire général de l'UDPCI, M. N'diaye. Et partant de là, je crois que je serai complètement comblé.
Le souci des Ivoiriens de France aujourd'hui c'est quoi ? Les élections ? Est-ce que c'est l'approche des élections qui a motivé un peu ce voyage à Abidjan ?
Il n'y a pas que l'approche des élections. Vous savez bien que la plupart des Ivoiriens vivant en France nourrissent leurs parents ici. Cela se faisait avant mais pas comme actuellement. Pas trop. Aujourd'hui, pourquoi nous voulons les élections ? Parce que nous sommes au bout du rouleau là-bas. Les gens appellent nos contrats là-bas : du "djossi". Quand tu rentres à la maison et que tu trouves trois ou quatre messages des parents de la Côte d'Ivoire qui souffrent, tu es obligé de diviser ton salaire en trois pour pouvoir nourrir tes parents. Parce qu'on nous dit chaque fois que la Côte d'Ivoire va bien, que le Président Gbagbo travaille. Mais moi personnellement, je crois que le Président Gbagbo travaille dans son bureau. Il ne travaille pas en dehors de son bureau. Il ne travaille pas pour le compte du pays. Il travaille à son propre compte et surtout c'est tous ceux qui sont autour de lui qui, aujourd'hui, s'enrichissent. Nous les Ivoiriens de l'hexagone, franchement, nous sommes au bout du rouleau. Alors nous demandons les élections. C'est pourquoi d'ailleurs, aujourd'hui tout le monde est mobilisé en France. Qu'ils soient politiques ou apolitiques, tous les Ivoiriens sont mobilisés. Il faut ces élections pour voir vraiment la lisibilité des choses et ça pourra nous aider. Puisque une fois que le pays retrouvera la paix, tout ira mieux. Je pense qu'il n'y a plus d'Etat. La Côte d'Ivoire n'est plus gouvernée. Alors chacun fait ce qu'il veut. Les ministres font ce qu'ils veulent. Il y a des ministres qui ont des parcs auto. Ces parcs ne vont pas donner à manger aux parents. Hier (mercredi dernier), j'ai regardé la télévision. Et le Président Gbagbo qui disait qu'il avait mal de voir ses frères ivoiriens aller acheter des médicaments par terre. Ecoutez, c'est normal ! Quand il devait venir au pouvoir, qu'est-ce qu'il a dit ? Il disait que l'école serait gratuite et que les soins seraient aussi gratuits. C'est ce que tout le monde attendait. Mais aujourd'hui c'est tout à fait le contraire. Tu es malade, tu vas à l'hôpital on te donne d'abord l'ordonnance, il faut aller acheter les médicaments, il faut d'abord passer par tous les moyens pour avoir l'ordonnance. Alors je suis étonné qu'il dise qu'il a mal. Il n'a pas mal. Au contraire c'est une joie chez lui de voir les Ivoiriens souffrir. Il n'a qu'à faire les élections. Si le Président Gbagbo sait vraiment qu'il souffre à la place des Ivoiriens, qu'il fasse les élections, on va légitimer son mandat et on verra bien.
Il dit qu'il veut aller aux élections vite vite et qu'au niveau du RHDP, il ne voit pas l'un de vos candidats capable de le battre.
M. Gbagbo est libre de dire tout ce qu'il a envie de dire. Quand on n'est pas dans la chose, on peut dire tout ce qu'on a envie de dire. Mais il n'a qu'aller aux élections et on verra bien. S'il les bat, tout le monde s'aligne. Si les élections se font démocratiquement et de manière transparente, je ne vois pas pourquoi si on veut la démocratie chez nous, qu'on ne s'alignerait pas derrière la personne qui aurait gagné les élections démocratiquement. Si M. Gbagbo gagne les élections démocratiquement, je serai le premier à le féliciter.
Vous croyez qu'il peut gagner?
C'est lui qui le dit. Mais moi personnellement avec la souffrance des Ivoiriens aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les militants de l'opposition qui souffrent. Ce sont tous les Ivoiriens. J'ai visité deux CHU. Le premier jour, je suis allé à Yopougon incognito. Mon cœur a "pleuré" tout le temps. Je voyais des malades à même le sol. Je voyais des gens qui me disaient depuis deux jours, on ne m'a pas encore regardé. Quand est-ce qu'on le regardera ? Quand il mourra peut-être.
Gbagbo ne voit pas tout ça ?
Oui exactement, il ne voit pas tout ça. Mais ceux qui sont autour de lui, c'est cette ceinture-là qui est étrange. C'est elle qui est mauvaise. Gbagbo ne voit pas. Ce n'est pas à lui d'aller dans les hôpitaux pour voir qui est malade mais il y a des gens spéciaux autour de lui. Vous savez qu'il a un millier de conseillers. Et ces derniers, il faudrait qu'ils fassent leur travail. Je pense qu'ils ne font pas leur travail et il les encourage à ne pas faire leur travail.
Aujourd'hui comment le RHDP se porte en France ?
Je peux vous dire avec joie que le RHDP Europe-France se porte très bien. Et je sais que personne ne dira le contraire parce que nous formons une famille. Bien sûr chacun a son parti mais quand on est au RHDP, vraiment comme le dit l'Ivoirien, nous libérons ; nous nous libérons. Le RHDP travaille dans le sens de libérer la Côte d'Ivoire. Surtout le RHDP Europe. Et c'est ce que nos responsables ici voient. Nous ne sommes que des portes-parole de l'autre côté. Mais de temps en temps, nous avons du mal à comprendre nos responsables qui sont ici.
Pourquoi ?
Parce que quand on est au sein d'un groupe, il y a quand même un rapporteur, un responsable qui doit se présenter toujours aux journalistes, qui doit présenter le rapport. Mais pourquoi nos 4 responsables n'ont pas choisi ce responsable-là, ce porte-parole ? Parce que, on a l'impression que chacun dit pour lui. Et cela nous gêne.
Vous voulez que la famille RHDP parle d'une seule voix ?
Nous voulons que la famille RHDP parle d'une seule voix comme nous le faisons de l'autre côté. Et ici avec ce qui se passe de temps à temps, ça nous désole. Quand on voit par exemple le président Anaky qui dit que lui il est pour un gouvernement de transition de 18 mois. Mais on a dépassé ça. Il faut aller aux élections. Ce qu'ils ne savent pas c'est que si on ne va pas aux élections jusqu'à l'an 2010, la Côte d'Ivoire qui est aujourd'hui à plat ventre, on ne la verrait plus. Elle va disparaître puisque c'est la population qui est la Côte d'Ivoire. S'il n'y a pas de population, si la population est affamée, si on s'en fout, on est dans les 4x4, les rues sont défoncées de partout, les ordures longent les rues. Et ce n'est pas leur problème. Ils sont dans les bureaux, ils font des projets qui n'ont jamais été concrétisés et quand on dit ça, on dit le Président Gbagbo travaille. Oui, je suis d'accord qu'il a construit la mairie la plus chique de Côte d'Ivoire à Ouragahio alors que les autres mairies font grève. Et on a vu l'inauguration depuis la France. Mais nos amis se moquent de nous. Et il fait un discours en disant que c'est les villageois qui se sont cotisés pour construire le bâtiment. Mais nous nous sommes aperçus que ceux qui ont fait des discours, ont remercié M. Gbagbo. Alors que M. Gbagbo n'est pas de la population de Ouragahio. Ils l'ont remercié en disant que c'est grâce à lui qu'ils ont cette mairie-là. On arrive plus à comprendre. Il faut d'abord réparer la mairie du Plateau. C'est malheureux, le pays a des problèmes. Mais je vous dis que les retards du processus sucent la Côte d'Ivoire. Ceux qui disent que ça peut prendre le temps que ça peut prendre ne savent pas que les caisses sont vides. Tout ce que M. Gbagbo attend aujourd'hui, c'est tout simplement dans deux ou trois mois quand il n'y aura plus d'argent pour payer les salaires et que tous les Ivoiriens seront dans la rue, qu'il comprendra. Et nous sommes prêts à le faire.
Interview réalisée par
Akwaba Saint Clair
Collaboration : Diarrassouba Sory
Merci. Si je suis venu à Abidjan il y a seulement quelques jours, c'est pour simplement prendre le pouls de la situation parce que chez nous, nous lisons chaque fois les journaux sur Internet. Et chaque journaliste a besoin de faire vendre son journal. Et avec cette spéculation de nouvelles, nous sommes obligés de venir à la source. Responsable du RHDP que je suis, je sais que le RHDP est un grand rassemblement et un rassemblement des vrais politiciens. Ce n'est pas un rassemblement des refondateurs ou bien des roublards. Alors je suis obligé de venir à la source, voir nos responsables pour avoir des informations fiables et aller informer nos militants qui, depuis un certain moment, sont prêts à recevoir la CEI ou à aller aux élections.
A Abidjan, qui avez-vous rencontré ?
Dès mon arrivée, j'ai appelé les différents responsables dont M. Anaky, le président du MFA, pour lui signaler mon arrivée. J'ai appelé aussi le président Djédjé Mady et le responsable du RDR sur place. Et depuis trois jours aujourd'hui, je suis en train de tourner entre les sièges pour pouvoir rencontrer ces derniers.
Est-ce que vous êtes satisfait de vos entretiens avec ceux que vous avez déjà rencontrés?
Je peux vous dire que j'ai été plus que satisfait parce que nous voulons nous informer. C'est normal parce qu'aujourd'hui, nous avons tout un tas de militants derrière nous qui veulent avoir des informations fiables. Et quand je suis arrivé, j'ai rencontré le président Anaky qui a pris son temps, qui m'a reçu pendant deux heures. Après notre échange, j'ai été très satisfait. De là vers 15h30, je suis allé à la Rue Lepic au siège du RDR où j'ai été reçu par le responsable des élections, M. Sanogo. Là encore, je vous dis que j'ai été aussi satisfait. On a échangé et je crois que j'ai une grosse valise d'informations que je vais déverser sur la place de Paris. Surtout aux militants du RHDP et aux Ivoiriens qui sont apolitiques. Après cela, j'ai été trouver le PDCI. J'ai été au bureau du président Djédjé Mady qui est d'ailleurs le président du présidium. Il m'a reçu aussi pendant 1h40 minutes. On a échangé et là aussi, je vous dis que j'ai été très satisfait. Cet après-midi (jeudi dernier après-midi) j'ai rendez-vous avec le secrétaire général de l'UDPCI, M. N'diaye. Et partant de là, je crois que je serai complètement comblé.
Le souci des Ivoiriens de France aujourd'hui c'est quoi ? Les élections ? Est-ce que c'est l'approche des élections qui a motivé un peu ce voyage à Abidjan ?
Il n'y a pas que l'approche des élections. Vous savez bien que la plupart des Ivoiriens vivant en France nourrissent leurs parents ici. Cela se faisait avant mais pas comme actuellement. Pas trop. Aujourd'hui, pourquoi nous voulons les élections ? Parce que nous sommes au bout du rouleau là-bas. Les gens appellent nos contrats là-bas : du "djossi". Quand tu rentres à la maison et que tu trouves trois ou quatre messages des parents de la Côte d'Ivoire qui souffrent, tu es obligé de diviser ton salaire en trois pour pouvoir nourrir tes parents. Parce qu'on nous dit chaque fois que la Côte d'Ivoire va bien, que le Président Gbagbo travaille. Mais moi personnellement, je crois que le Président Gbagbo travaille dans son bureau. Il ne travaille pas en dehors de son bureau. Il ne travaille pas pour le compte du pays. Il travaille à son propre compte et surtout c'est tous ceux qui sont autour de lui qui, aujourd'hui, s'enrichissent. Nous les Ivoiriens de l'hexagone, franchement, nous sommes au bout du rouleau. Alors nous demandons les élections. C'est pourquoi d'ailleurs, aujourd'hui tout le monde est mobilisé en France. Qu'ils soient politiques ou apolitiques, tous les Ivoiriens sont mobilisés. Il faut ces élections pour voir vraiment la lisibilité des choses et ça pourra nous aider. Puisque une fois que le pays retrouvera la paix, tout ira mieux. Je pense qu'il n'y a plus d'Etat. La Côte d'Ivoire n'est plus gouvernée. Alors chacun fait ce qu'il veut. Les ministres font ce qu'ils veulent. Il y a des ministres qui ont des parcs auto. Ces parcs ne vont pas donner à manger aux parents. Hier (mercredi dernier), j'ai regardé la télévision. Et le Président Gbagbo qui disait qu'il avait mal de voir ses frères ivoiriens aller acheter des médicaments par terre. Ecoutez, c'est normal ! Quand il devait venir au pouvoir, qu'est-ce qu'il a dit ? Il disait que l'école serait gratuite et que les soins seraient aussi gratuits. C'est ce que tout le monde attendait. Mais aujourd'hui c'est tout à fait le contraire. Tu es malade, tu vas à l'hôpital on te donne d'abord l'ordonnance, il faut aller acheter les médicaments, il faut d'abord passer par tous les moyens pour avoir l'ordonnance. Alors je suis étonné qu'il dise qu'il a mal. Il n'a pas mal. Au contraire c'est une joie chez lui de voir les Ivoiriens souffrir. Il n'a qu'à faire les élections. Si le Président Gbagbo sait vraiment qu'il souffre à la place des Ivoiriens, qu'il fasse les élections, on va légitimer son mandat et on verra bien.
Il dit qu'il veut aller aux élections vite vite et qu'au niveau du RHDP, il ne voit pas l'un de vos candidats capable de le battre.
M. Gbagbo est libre de dire tout ce qu'il a envie de dire. Quand on n'est pas dans la chose, on peut dire tout ce qu'on a envie de dire. Mais il n'a qu'aller aux élections et on verra bien. S'il les bat, tout le monde s'aligne. Si les élections se font démocratiquement et de manière transparente, je ne vois pas pourquoi si on veut la démocratie chez nous, qu'on ne s'alignerait pas derrière la personne qui aurait gagné les élections démocratiquement. Si M. Gbagbo gagne les élections démocratiquement, je serai le premier à le féliciter.
Vous croyez qu'il peut gagner?
C'est lui qui le dit. Mais moi personnellement avec la souffrance des Ivoiriens aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les militants de l'opposition qui souffrent. Ce sont tous les Ivoiriens. J'ai visité deux CHU. Le premier jour, je suis allé à Yopougon incognito. Mon cœur a "pleuré" tout le temps. Je voyais des malades à même le sol. Je voyais des gens qui me disaient depuis deux jours, on ne m'a pas encore regardé. Quand est-ce qu'on le regardera ? Quand il mourra peut-être.
Gbagbo ne voit pas tout ça ?
Oui exactement, il ne voit pas tout ça. Mais ceux qui sont autour de lui, c'est cette ceinture-là qui est étrange. C'est elle qui est mauvaise. Gbagbo ne voit pas. Ce n'est pas à lui d'aller dans les hôpitaux pour voir qui est malade mais il y a des gens spéciaux autour de lui. Vous savez qu'il a un millier de conseillers. Et ces derniers, il faudrait qu'ils fassent leur travail. Je pense qu'ils ne font pas leur travail et il les encourage à ne pas faire leur travail.
Aujourd'hui comment le RHDP se porte en France ?
Je peux vous dire avec joie que le RHDP Europe-France se porte très bien. Et je sais que personne ne dira le contraire parce que nous formons une famille. Bien sûr chacun a son parti mais quand on est au RHDP, vraiment comme le dit l'Ivoirien, nous libérons ; nous nous libérons. Le RHDP travaille dans le sens de libérer la Côte d'Ivoire. Surtout le RHDP Europe. Et c'est ce que nos responsables ici voient. Nous ne sommes que des portes-parole de l'autre côté. Mais de temps en temps, nous avons du mal à comprendre nos responsables qui sont ici.
Pourquoi ?
Parce que quand on est au sein d'un groupe, il y a quand même un rapporteur, un responsable qui doit se présenter toujours aux journalistes, qui doit présenter le rapport. Mais pourquoi nos 4 responsables n'ont pas choisi ce responsable-là, ce porte-parole ? Parce que, on a l'impression que chacun dit pour lui. Et cela nous gêne.
Vous voulez que la famille RHDP parle d'une seule voix ?
Nous voulons que la famille RHDP parle d'une seule voix comme nous le faisons de l'autre côté. Et ici avec ce qui se passe de temps à temps, ça nous désole. Quand on voit par exemple le président Anaky qui dit que lui il est pour un gouvernement de transition de 18 mois. Mais on a dépassé ça. Il faut aller aux élections. Ce qu'ils ne savent pas c'est que si on ne va pas aux élections jusqu'à l'an 2010, la Côte d'Ivoire qui est aujourd'hui à plat ventre, on ne la verrait plus. Elle va disparaître puisque c'est la population qui est la Côte d'Ivoire. S'il n'y a pas de population, si la population est affamée, si on s'en fout, on est dans les 4x4, les rues sont défoncées de partout, les ordures longent les rues. Et ce n'est pas leur problème. Ils sont dans les bureaux, ils font des projets qui n'ont jamais été concrétisés et quand on dit ça, on dit le Président Gbagbo travaille. Oui, je suis d'accord qu'il a construit la mairie la plus chique de Côte d'Ivoire à Ouragahio alors que les autres mairies font grève. Et on a vu l'inauguration depuis la France. Mais nos amis se moquent de nous. Et il fait un discours en disant que c'est les villageois qui se sont cotisés pour construire le bâtiment. Mais nous nous sommes aperçus que ceux qui ont fait des discours, ont remercié M. Gbagbo. Alors que M. Gbagbo n'est pas de la population de Ouragahio. Ils l'ont remercié en disant que c'est grâce à lui qu'ils ont cette mairie-là. On arrive plus à comprendre. Il faut d'abord réparer la mairie du Plateau. C'est malheureux, le pays a des problèmes. Mais je vous dis que les retards du processus sucent la Côte d'Ivoire. Ceux qui disent que ça peut prendre le temps que ça peut prendre ne savent pas que les caisses sont vides. Tout ce que M. Gbagbo attend aujourd'hui, c'est tout simplement dans deux ou trois mois quand il n'y aura plus d'argent pour payer les salaires et que tous les Ivoiriens seront dans la rue, qu'il comprendra. Et nous sommes prêts à le faire.
Interview réalisée par
Akwaba Saint Clair
Collaboration : Diarrassouba Sory