Comment sauvegarder et relancer la filière du palmier à huile ? Comment organiser les producteurs pour améliorer leur compétitivité. C'est l'objet de l'atelier qui réunit depuis mardi à Grand-Bassam, les acteurs et les professionnels de ce secteur en proie à d'énormes difficultés. Thème, « Filière palmier à huile : face aux nouveaux défis. M. Kouadio Fri, président de l'Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (Aiph) a présenté un tableau déprimant qui fait une large part aux difficultés nées de la privatisation. Il s'agit notamment de la désagrégation des services d'appui et la déresponsabilisation des producteurs. Ces facteurs, dit-il, ont fragilisé le système rendu plus vénérable par les effets de mondialisation. Les mesures de relèvement des prix intérieurs à la consommation pour compenser les pertes à l'exportation dues à des ventes en dessous des prix de revient se sont avérées peu efficaces pour la productivité de la filière et négatives pour le consommateur. D'autres facteurs sont à prendre en compte aujourd'hui dans la gestion de la filière en particulier les différents conflits sur le droit foncier rural. Par ailleurs, la mise en veilleuse du fonds d'extension et de renouvellement aggrave les difficultés de financement de l'effort de création ou de replantation. A cela, il faut ajouter les déséquilibres liés à la crise. La filière déjà fragilisée par le désengagement de l'Etat a besoin d'une bouée d'oxygène. Pour Kouadio Fri, cet atelier vise à faire la « mue » de la filière, dans un contexte de globalisation et surtout dans une crise économique et financière qui est loin d'épargner la Côte d'Ivoire. Mme Kondé Djenebou représentant le ministre de l'Agriculture a soutenu le rôle important que joue le palmier à huile dans la sécurité alimentaire et dans l'économie nationale.
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale
Emmanuelle Kanga
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