La mission conjointe Fmi- Banque mondiale-Bad qui séjourne en côte d’Ivoire depuis jeudi dernier, a fait hier, de 13 h à 14 h et demi, une présynthèse de ses travaux avec le Premier ministre Soro Guillaume, à la primature. Le chef du gouvernement avait à ses côtés, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. Au sortir de cette séance de travail, le chef de mission du Fmi, Arend Kouwenaar, également chef de la mission conjointe, a déclaré qu’en attendant la fin de la mission prévue pour demain ou samedi, et l’accord de principe relatif à la conclusion d’un nouveau programme économique et financier, qui va être appuyé par le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (Bad), il était important de faire une présynthèse au Premier ministre. « Nous avons fait des pas importants. Nous avons fait un rapport au Premier ministre. Nous l’avons félicité pour nombre de progrès qui ont été faits en 2008 », a dit le chef de mission. Avant de rappeler que la mission est ici pour évaluer le programme d’Assistance d’urgence post- crise (Aupc) mais aussi la gestion budgétaire 2008 et analyser avec les autorités ivoiriennes les différentes affectations du budget 2009, pour s’assurer de la forte prise en compte de la lutte contre la pauvreté. Concernant la performance du programme 2008, Kouwenaar est revenu sur les dépassements budgétaires enregistrés du fait des dépenses sociales liées à la sortie de crise, à la réhabilitation, à d’autres investissements (transfert de la capitale à Yamoussoukro, ndlr). Face à ce souci, le Premier ministre, a rassuré en indiquant que des mesures ont été prises pour éviter que ces types de dépenses ne se fassent dans le futur. Il a indiqué qu’il a pris lui-même des engagements à cet effet, et donné des instruments qui ont été publiés en novembre dernier et selon lesquels, désormais tout devra se faire dans « la transparence et la clarté », a ajouté le chef de mission. Qui a instruit la presse sur le fait que le Premier Soro Guillaume a, par ailleurs, renouvelé l’engagement de son gouvernement d’avoir un programme avec le Fmi, la Banque mondiale et la Bad le plus tôt possible. Un programme qui va porter sur 2009 et les années suivantes. A cet effet, le chef du gouvernement, a dit Arend, promet de faire en sorte que tout ce qui reste à régler, en prélude à la conclusion du programme, le soit dans les jours à venir. Afin que la Côte d’Ivoire bénéficie d’appuis budgétaires et d’allégement de la dette (dans le cadre de l’initiative Ppte). Il a rappelé que ledit allègement va procurer à la Côte d’Ivoire des ressources importantes, dans deux ans, grâce à un amoindrissement substantiel du paiement du service de la dette et donc des engagements extérieurs du pays. Toutes choses qui permettront à l’Etat d’investir davantage dans le social et ce faisant, réduire la pauvreté. Il importe de bien saisir le sens des deux ans indiqués par le chef de mission. Cette période sépare le point de décision de l’initiative Ppte qui induira un premier allègement partiel non négligeable et un premier bénéfice de ressources Ppte. L’utilisation optimale de ces ressources pour la mise en chantier des priorités dégagées dans le document de la stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) du pays sera un indicateur important pour le Fmi et la Banque mondiale pour déclarer en faveur de la Côte d’Ivoire, le point d’achèvement qui pourrait intervenir en 2010. Lequel signifie l’annulation quasi-totale de la dette extérieure. Cela dit, la mission qui s’achève demain travaille depuis hier avec les autorités sur le budget 2009 qui doit faire face à de nombreux autres défis : à la fois aux demandes engendrées par Ouaga 4, à la conjoncture internationale qui n’est favorable à aucun pays, y compris la Côte d’Ivoire, notamment avec le prix du baril qui baisse. Il y a également des arbitrages à faire. « Le Premier ministre nous a donné l’assurance qu’en dépit des défis, le gouvernement fera un effort pour que ce budget 2009 soit acceptable par la communauté internationale, parce que donnant la priorité à ce que la population attend : la réduction de la pauvreté », a conclu Arend Kouwenaar.
Gooré BI Hué
Gooré BI Hué