Les deux grandes communautés Baoulé et Malinké d'Ahigbè-Koffikro (20 km d'Aboisso) sont à deux doigts d'un autre affrontement. Après celui du jeudi 5 février dernier qui a fait quinze blessés. Chaque groupe belligérant affûte ses armes au sens propre du terme. On fait appel, de part et d'autre, à du renfort avec les moyens conséquents. Le risque d'embrasement dans la zone est réel. Le sous-préfet central d'Aboisso, M.Coulibaly Sidiki, s'est rendu sur les lieux à deux reprises. Mais, sa médiation ne semble pas avoir eu l'effet escompté. Le roi du Sanwi, nanan Amon N'doffou V, a dépêché une délégation dans le village, le vendredi 6 février. Certes, cette délégation a pu arracher les clés du forage, point de discorde, à l'équipe de Djéry Diakité, mais la tension demeure vive.
Pour obtenir une paix durable, la chefferie du village n'a qu'une seule recommandation : «C'est nous qui avons construit le forage. C'est moi qui ai demandé qu'on remette la gestion au conseil général. Il y aura toujours des palabres, tant que la gestion restera confiée à des individus. Les clés sont aux mains du roi, nous attendons», a déclaré le chef du village, le vieux Djames Kouamé, 101 ans. L'un de ses proches, qui a requis l'anonymat, va plus loin. «Le problème clé, c'est la gestion de l'eau, mais surtout le sieur Djéry Diakité. Cet homme n'a aucun respect pour l'autorité administrative, les élus et la chefferie. A maintes reprises, il a humilié les sous-préfets, le conseil général et le chef du village. Il déclare partout, qu'il draine six mille (6000) jeunes et qu'on ne peut rien contre lui. Par sa faute, tous les projets de développement sont bloqués», souligne-t-il avant de menacer : «Nous ne pouvons plus tolérer qu'un tel individu, de surcroît étranger, nous nargue et bafoue continuellement nos autorités administratives et coutumières».
Le même avis est partagé par Kouassi Schlinger et Kouassi Léon, deux jeunes Baoulé. Kouassi Léon affirme que le garde du corps de Djéry Diakité, un certain Seydou, aurait reçu pour mission de le liquider physiquement. «Seydou m'a blessé à l'arme blanche le mercredi soir sur ordre de Djéry», dit-il en montrant les traces au ventre. La chefferie d'Ahigbè-Koffikro est soutenue par le chef de village de Kakoukro-Limite, Kassy N'draman. «Comment un seul individu peut-il semer la terreur dans une région sans qu'il se trouve des autorités pour le rappeler à l'ordre ?», s'est indigné l'autorité villageoise avant de faire remarquer que l'affaire n'est pas politique. «Cette affaire n'est pas politique. Djéry Diakité prépare une rébellion dans la région. Il a chauffé à blanc les populations allogènes d'Ayénouan à Kakoukro-Limite. Il faut que les autorités agissent vite avant qu'il ne soit trop tard», prévient-il avant de signaler qu'il ne se sent plus en sécurité, car, dit-il, les autochtones sont minoritaires dans la région. Selon un jeune Baoulé, le doyen Amara Touré, dont la mère est Agni, aurait lancé à la mosquée, un appel à ses concitoyens leur demandant de sortir avec des armes à feu pour attaquer. Approché, ce dernier a réfuté cette accusation tout en précisant ceci : «Si j'appelle à un affrontement, il n'y aura pas de survivant dans l'autre camp. J'ai 20 enfants. Je suis né ici. Je ne peux appeler à l'affrontement. J'ai seulement dit à mes frères et sœurs de sortir de chez eux pour ne pas se laisser surprendre».
A propos de la gestion du château par le conseil général, il soutient qu'il n'est pas contre «pourvu que cela apporte le développement et la paix à Ahigbè-Koffikro». Pour les partisans de Djéry Diakité, il est inconcevable qu'on prenne des armes à feu pour régler une si simple affaire. «La chefferie devait plutôt favoriser la discussion. Elle devait réunir tout le monde après les affrontements et rechercher des solutions. Je persiste pour dire que la chefferie est à la base», indique Diarra Moussa avant de lancer un appel à la discussion. Selon lui, Djéry Diakité n'est plus en sécurité. «Qu'on garantisse sa sécurité, sinon s'il lui arrive quelque chose, ce sera le chaos», prévient-il. Le clan de Djéry soutient que ce dernier est l'artisan du développement du village. En ce qui concerne la gestion de l'eau, ils ne semblent pas prêts à accepter la proposition de l'autre camp. Les deux parties campent sur des positions tranchées. La suspicion et la psychose règnent.
Pour l'heure, seulement deux pompes sur quinze sont gérées par la communauté Baoulé. Des propos recueillis dans les deux camps, il ressort que les belligérants ont hâte que les autorités prennent le taureau par les cornes. Le calme est maintenu grâce à la présence quasi-permanente de l'escadron de gendarmerie d'Aboisso. Mais pour combien de temps encore ?
La gestion du château d'eau à Ahigbè-Koffikro oppose les communautés Baoulé et Malinké. Un premier affrontement a fait quinze blessés, le jeudi 5 février dernier, dont six chez les Baoulé et neuf chez les Malinké. Le lendemain vendredi, des coups de feu ont été tirés, très tôt le matin, dans la cour de l'école primaire, semant la panique et la psychose chez les enseignants et leurs écoliers. Les deux parties continuent de se regarder en chiens de faïence. La paix et la cohésion sociale sont fortement menacées à Ahigbè-Koffikro.
Sam K.D.
Pour obtenir une paix durable, la chefferie du village n'a qu'une seule recommandation : «C'est nous qui avons construit le forage. C'est moi qui ai demandé qu'on remette la gestion au conseil général. Il y aura toujours des palabres, tant que la gestion restera confiée à des individus. Les clés sont aux mains du roi, nous attendons», a déclaré le chef du village, le vieux Djames Kouamé, 101 ans. L'un de ses proches, qui a requis l'anonymat, va plus loin. «Le problème clé, c'est la gestion de l'eau, mais surtout le sieur Djéry Diakité. Cet homme n'a aucun respect pour l'autorité administrative, les élus et la chefferie. A maintes reprises, il a humilié les sous-préfets, le conseil général et le chef du village. Il déclare partout, qu'il draine six mille (6000) jeunes et qu'on ne peut rien contre lui. Par sa faute, tous les projets de développement sont bloqués», souligne-t-il avant de menacer : «Nous ne pouvons plus tolérer qu'un tel individu, de surcroît étranger, nous nargue et bafoue continuellement nos autorités administratives et coutumières».
Le même avis est partagé par Kouassi Schlinger et Kouassi Léon, deux jeunes Baoulé. Kouassi Léon affirme que le garde du corps de Djéry Diakité, un certain Seydou, aurait reçu pour mission de le liquider physiquement. «Seydou m'a blessé à l'arme blanche le mercredi soir sur ordre de Djéry», dit-il en montrant les traces au ventre. La chefferie d'Ahigbè-Koffikro est soutenue par le chef de village de Kakoukro-Limite, Kassy N'draman. «Comment un seul individu peut-il semer la terreur dans une région sans qu'il se trouve des autorités pour le rappeler à l'ordre ?», s'est indigné l'autorité villageoise avant de faire remarquer que l'affaire n'est pas politique. «Cette affaire n'est pas politique. Djéry Diakité prépare une rébellion dans la région. Il a chauffé à blanc les populations allogènes d'Ayénouan à Kakoukro-Limite. Il faut que les autorités agissent vite avant qu'il ne soit trop tard», prévient-il avant de signaler qu'il ne se sent plus en sécurité, car, dit-il, les autochtones sont minoritaires dans la région. Selon un jeune Baoulé, le doyen Amara Touré, dont la mère est Agni, aurait lancé à la mosquée, un appel à ses concitoyens leur demandant de sortir avec des armes à feu pour attaquer. Approché, ce dernier a réfuté cette accusation tout en précisant ceci : «Si j'appelle à un affrontement, il n'y aura pas de survivant dans l'autre camp. J'ai 20 enfants. Je suis né ici. Je ne peux appeler à l'affrontement. J'ai seulement dit à mes frères et sœurs de sortir de chez eux pour ne pas se laisser surprendre».
A propos de la gestion du château par le conseil général, il soutient qu'il n'est pas contre «pourvu que cela apporte le développement et la paix à Ahigbè-Koffikro». Pour les partisans de Djéry Diakité, il est inconcevable qu'on prenne des armes à feu pour régler une si simple affaire. «La chefferie devait plutôt favoriser la discussion. Elle devait réunir tout le monde après les affrontements et rechercher des solutions. Je persiste pour dire que la chefferie est à la base», indique Diarra Moussa avant de lancer un appel à la discussion. Selon lui, Djéry Diakité n'est plus en sécurité. «Qu'on garantisse sa sécurité, sinon s'il lui arrive quelque chose, ce sera le chaos», prévient-il. Le clan de Djéry soutient que ce dernier est l'artisan du développement du village. En ce qui concerne la gestion de l'eau, ils ne semblent pas prêts à accepter la proposition de l'autre camp. Les deux parties campent sur des positions tranchées. La suspicion et la psychose règnent.
Pour l'heure, seulement deux pompes sur quinze sont gérées par la communauté Baoulé. Des propos recueillis dans les deux camps, il ressort que les belligérants ont hâte que les autorités prennent le taureau par les cornes. Le calme est maintenu grâce à la présence quasi-permanente de l'escadron de gendarmerie d'Aboisso. Mais pour combien de temps encore ?
La gestion du château d'eau à Ahigbè-Koffikro oppose les communautés Baoulé et Malinké. Un premier affrontement a fait quinze blessés, le jeudi 5 février dernier, dont six chez les Baoulé et neuf chez les Malinké. Le lendemain vendredi, des coups de feu ont été tirés, très tôt le matin, dans la cour de l'école primaire, semant la panique et la psychose chez les enseignants et leurs écoliers. Les deux parties continuent de se regarder en chiens de faïence. La paix et la cohésion sociale sont fortement menacées à Ahigbè-Koffikro.
Sam K.D.