Le secteur privé ivoirien connaît toujours de nombreux blocages. Malgré ses atouts notamment les matières premières, le capital humain jeune et qualifié, des infrastructures assez avancées, etc. il est confronté à de nombreuses difficultés. La faible compétitivité des entreprises, le faible taux de réinvestissement local des bénéfices tirés des capitaux étrangers, l'insuffisance et l'inefficacité des structures d'appui technique et financier et l'environnement pénalisant des affaires l'empêchent de contribuer de façon durable à la création de richesse et à la réduction de la pauvreté. Cette situation s'est davantage dégradée avec les effets induits de la crise armée. La Direction générale de l'Economie qui entend redonner un nouveau souffle au secteur productif initie depuis hier à Abidjan un séminaire sur «La définition d'une stratégie de relance et de développement du secteur privé.» «La guerre puis la crise qui s'en est suivie ont assombri les perspectives de croissance attendue et freiner les efforts de développement de notre pays», a déploré Kouassy Oussou, le patron de l'économie à l'ouverture des travaux. Pour lui, la relance de l'appareil productif s'avère nécessaire voire inévitable au regard de la normalisation progressive de la situation sociopolitique depuis la signature de l'Accord de Ouagadougou. Avant de préciser les objectifs de ce séminaire qui réunit les acteurs des secteurs publics et privés. Il s'agit entre autres de définir des actions de relance à court terme du secteur privé, de proposer un cadre réglementaire et institutionnel adéquat et d'évaluer le coût financier des actions à entreprendre. Le ministre de l'Economie et des Finances, Diby Koffi Charles, estime pour sa part que la Côte d'Ivoire est sur la bonne voie surtout après la mission conjointe du Fmi, de la Banque mondiale et de la Bad. Il en veut pour preuve la relative progression du taux de croissance évalué à 2,3% à fin 2008. Malgré cela, l'argentier national a insisté sur les difficultés qui fragilisent l'appareil productif. Elles se résument entre autres à la vulnérabilité aux chocs extérieurs, à la fraude et la contrefaçon, à la contrebande, au poids excessif de l'encours et du service de la dette extérieure et intérieure. Selon Diby Koffi, le gouvernement en liaison avec les partenaires au développement, a initié d'importantes réflexions devant conduire à la sécurisation de l'environnement des affaires, à la relance des investissements publics, en réponse aux besoins exprimés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. A l'en croire, l'Etat tiendra tous ses engagements en matière de règlement de la dette intérieure. Avant de se réjouir de la relative reprise de l'investissement privé qui s'est établi à 7,6% en 2008. «La relance du secteur privé est un enjeu majeur qui doit mobiliser de façon cohérente et coordonnée les acteurs publics et privés, nationaux et extérieurs. Cette synergie dans l'action devra nous permettre de dégager des solutions de court et moyen termes», a souligné Diby Koffi. Les travaux prennent fin aujourd'hui.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely