Le monde du septième Art ivoirien encore consterné ! Le cinéaste Désiré Ecaré, n’est plus. C’est précisément le lundi dernier à 17 Heures, que celui qui a embrassé tous les métiers du cinéma (acteur, producteur, réalisateur et scénariste) a rendu l’âme à la Polyclinique Sainte Anne- Marie (PISAM) à Cocody où il a été admis le 30 décembre dernier. Membre de l’ASCAD, Ecaré est l’une des figures de proue du cinéma ivoirien. Né le 15 avril 1938 à Abidjan, il a vécu son enfance en Côte d'Ivoire avant de gagner la France en 1961 pour y passer son bac et suivre des cours de théâtre. Son diplôme en poche, Désiré Ecaré se lance dans la réalisation tout en poursuivant une carrière d'acteur au théâtre (La Tragédie du roi Christophe, L'Exception et la Règle). Dès sa première mise en scène, "Concerto pour un exil" (1968), un moyen métrage sur la vie des étudiants africains à Paris, Désiré Ecaré fait mouche et remporte le grand prix du Jeune Cinéma à Hyères. Dans son premier long métrage, "A nous deux la France" (1969), le cinéaste reprend la même démarche et dresse le portrait non plus seulement d'hommes, mais d'une femme Noire désireuse de rivaliser avec les Parisiennes. Avec cette comédie satirique empreinte de légèreté, Désiré Ecaré prouve une nouvelle fois son talent. Rentré au pays, il réalise " Visages de femmes" (1985), un hommage à la femme africaine. Le film fait pourtant scandale en Afrique, mais très applaudi en France où il obtient le prix Fipresci au festival de Cannes la même année. Après Henri Duparc en 2007 et Yéo Kozoloa en 2008, c’est une autre icône du cinéma ivoirien qui vient de donner son dernier clap. Le Patriote s’associe à l’ensemble du mouvement culturel pour saluer la mémoire de l’artiste.
Jean- Antoine Doudou
Jean- Antoine Doudou