Mise en chantier depuis le 5 janvier 2008 à travers la pose de la première pierre à Dabou, l'usine de transformation du latex, propriété des hévéaculteurs de Côte d'Ivoire, va incessamment entrer en production. Elle leur aura coûté un peu plus de 2 milliards 300 millions de francs, a annoncé récemment à Bonoua, M. Lohouès Vincent, le président du Fonds interprofessionnel solidarité hévéa (Fish). Le principal promoteur de l'Ivoirienne de transformation de caoutchouc (Itca) effectuait le déplacement de Bonoua pour échanger avec les planteurs de la zone sur les conditions de mise en fonction de la nouvelle usine. Car, a justifié d'emblée le patron du Fish, "une chose est de créer l'usine, une autre de la faire tourner". Et pour y arriver, le nouveau patron de Itca, a invité ses pairs de Bonoua à y acheminer leurs productions parce que c'est leur propriété."Alimentez en priorité votre propre usine, car vous avez le devoir de vous occuper de votre enfant jusqu'à ce qu'il devienne majeur", a-t-il imagé. Une adhésion massive au projet qui devra être acquise avec les conditions alléchantes que propose le responsable de l'usine. A Itca, le prix du kilogramme de caoutchouc est fixé à l'achat à 266F,soit 15F de plus ajouté au prix Apromac et une prime de transport de 10F par kilomètre accordée au paysan de Bonoua pour l'acheminement de sa production. Les producteurs de Dabou et d’Anguédédou, quant à eux, pourront bénéficier de 5F par km de prime de transport. Des prix que nul autre usinier n'offre pour le moment aux producteurs, s'est réjoui le PCA. De plus, pour exhorter les coopératives de la filière à l'union et à une meilleure organisation, une prime spéciale annuelle de 10F/kg leur sera accordée. A la condition, a-t-il expliqué, que ces coopératives produisent au moins 100 tonnes le mois. Ces efforts non négligeables sont motivés par le fait que les hévéaculteurs doivent "prendre leur destin en main". Parce que, de l'avis de Lohouès Vincent, "ce ne sont pas les usiniers qui vont nous arranger". Cet 'abandon est exacerbé par le fait qu’aujourd'hui, "l'Aprocanci, l'Association des producteurs d'hévéa, s’est associée aux usiniers pour combattre le planteur". Et le président du Fish de dénoncer la mauvaise gestion des fonds des hévéaculteurs, par les usiniers de 1983 à 2004. Le Fish, au dire du nouveau patron, n'a reçu que 120 millions de ces derniers lors de la cession de cette gestion en 2004 après 21 ans. Sa nouvelle structure, en 3 ans de gestion (2004-2007), a déclaré un gain de 3 milliards 320 millions. Ceci pour exhorter les planteurs d'hévéa à "démontrer aux usiniers qu’ils sont matures et veulent se prendre en charge". Désormais, a-t-il conclu, "s'ils ont besoin de caoutchouc, ils doivent s'adresser à Itca".
Arsène Kanga
Correspondant régional
Arsène Kanga
Correspondant régional