On se croirait dans une direction administrative. Il est à peine 15 heures, et déjà à l’hôpital général de Koumassi, l’atmosphère est telle qu’on se demanderait s’il y a une quelconque activité humaine dans les lieux. Les grands services (médecine générale, pédiatrie, urgence maternité) de cet établissement sanitaire, sont pratiquement déserts. Seuls circulent des filles de salle et quelques personnes, espérant certainement rencontrées le médecin de garde. « Il n’y a pas de consultation. Mais allez voir dans cette salle, il y a un médecin de garde », nous lance un patient, en nous indiquant une salle dans le service de médecine générale. Dans la salle en question, nous y trouvons le docteur Agré Ehui. Il nous fait savoir tout de suite qu’il est présent aujourd’hui (jeudi 19 février 2009), à l’hôpital, pour assurer le service minimum, décidé par son syndicat dans le cadre de la grève d’avertissement de trois jours. Pour ce deuxième jour, le mot d’ordre, indique t-il, est largement suivi par les cadres supérieurs de la santé à l’hôpital général de Koumassi. « Aucun médecin n’est venu au travail, sauf ceux qui sont programmés pour le service minimum. Nous nous occupons uniquement des cas urgents, nous ne faisons pas de consultation », soutient-il. Le service, affirme t-il, fonctionne en temps normal avec 8 médecins affectés aux urgences et 4 autres pour les consultations. Mais pour cause de grève, seuls 2 médecins aux urgences appuyé par un 3ème ,assurent le service minimum. Au service pédiatrie, le constat est également le même. Fonctionnant avec 5 médecins urgentistes et 2 autres titulaires, le service ne se retrouve selon le docteur de garde Koné Kané N, qu’avec 3 médecins. « Pendant les jours ordinaires, nous pouvons aller jusqu’à 90 consultations par jour. Pour ce 2ème jour de la grève, j’assure le service minimum et depuis le matin je n’ai reçu aucun cas. En pareille heure, il y a du monde à l’hôpital. Peut-être que la population est sensibilisée sur la grève », avance t-il. Pour ces deux médecins, il appartient au gouvernement de mettre fin à la grève, en satisfaisant leur corporation. Car c’est le gouvernement affirme t-ils, qui n’a pas respecté sa parole. Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, rien n’a également évolué. Conformément à ce qu’ils ont décidé, les médecins assurent le service minimum dans les urgences et réanimations. Les personnels techniques eux, sont absents des laboratoires d’analyse de sang et de radiologies car n’étant pas concernés par le service minimum. Pour le docteur Diané Kuouha Maxime, 3ème secrétaire général adjoint du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (SYNACASS-CI), « la grève est largement suivie par les médecins et tout se déroule comme prévu ». Cette grève, prévient t-il, est un avertissement. « Nous n’avons pas encore été contactés par le gouvernement. Si à l’issue des 72 heures, nous n’obtenons pas gain de cause, nous allons convoquer nos camarades en assemblée générale pour décider de la conduite à suivre », commente t-il. Les médecins et le personnel technique de la santé faut-il le rappeler, ont déclenché cette grève pour réclamer le paiement intégrale leurs indemnités ainsi que l’application de leur nouvelle grille salariale.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna