Le RHDP interpellé

L’avenir de la Côte d’Ivoire se joue à travers les élections dont l’organisation pour cette année n’est pas du goût de bon nombre d’acteurs politiques nationaux. L’on s’est rendu compte de cette triste réalité lors de la dernière réunion du Comité d’évaluation et d’accompagnement de l’accord de Ouagadougou. Tout se passe comme si la misère du peuple ivoirien est un épiphénomène et que le pays est condamné à rester dans cette situation de ni paix ni guerre. Que dit le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix de cette situation? Pour le moment, le RHDP observe et son silence face à cette situation préoccupante intrigue bon nombre de leurs militants. La coalition des Houphouëtistes doit maintenir la pression sur les acteurs chargés d’organiser les prochaines élections. Le 18 décembre 2008, elle était sortie de son silence pour vigoureusement dénoncer la lenteur du processus sciemment organisée par le camp présidentiel. Après avoir fait l’état des lieux marqué par la non tenue des élections générales pour la quatrième année consécutive ; l’expiration depuis fin Décembre 2005, du mandat de l’Assemblée Nationale ; l’illégitimité de la Cour Suprême et du Conseil Constitutionnel, la confiscation du pouvoir, au mépris de la volonté du peuple ivoirien, le RHDP a appelé donc à la tenue impérative d’élections démocratiques pour doter le pays d’institutions crédibles et légitimes. Mieux, l’opposition politique a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU d’infliger des sanctions à tous ceux qui bloquent le processus de sortie de crise. Après cette mise en garde sévère qui a fait planer l’épée de Damoclès des sanctions de l’ONU, l’on a remarqué que les choses ont un peu bougé. Les semaines qui ont suivi, le gouvernement a réussi, comme par miracle, à débloquer la rondelette somme de sept milliards de Fcfa au profit des structures chargées de l’organisation des élections. Nul doute que cette prise de position vigoureuse a permis de booster un tant soit peu le processus. Le RHDP qui est soucieux d’une sortie diligente de la crise doit pouvoir tenir le cap en ne lâchant pas d’une semelle le camp présidentiel qui veut mener à sa convenance le processus électoral.
Ibrahima B. Kamagaté