M. Célestin Noutoua Youdé est député de Zouan-Hounien, président du Conseil général de Danané et coordonnateur CNRD de Zouan-Hounien. Il évoque les difficultés des départements de Danané et Zouan-Hounien et dit sa foi quant à la victoire de Laurent Gbagbo dans sa circonscription électorale.
Notre Voie : Monsieur le président, la zone de Danané a été durement touchée par la guerre. Quel est aujourd’hui l’état des lieux ?
Célestin Noutoua Youdé: Danané est aujourd’hui une région sinistrée. Les infrastructures ont été dégradées quand elles n’ont pas été totalement détruites. Nous avons aujourd’hui de grosses difficultés pour réhabiliter les infrastructures scolaires, sanitaires et routières. Heureusement avec le concours de l’Etat et des partenaires étrangers, ces infrastructures sont en train d’être réhabilitées petit à petit. Mais nous reconnaissons que la guerre a violemment frappé cette partie du pays. Et nous avons du mal à nous relever.
N.V. : N’est-ce pas parce que Danané est un département frontalier à la Guinée et au Liberia que la pénétration des assaillants a été facilitée?
C.N.Y. : Nous sommes une région qui partage les frontières avec deux pays frères. D’une par le Liberia qui a connu depuis 1989 une guerre civile. Et qui, petit à petit, sort de cette situation. Et d’autre part la Guinée qui a ses propres problèmes internes. Danané est adossée à ces deux pays fragiles du point de vue sécuritaire. Je ne sais pas d’où sont venus ceux qui ont envahi notre région, le 28 novembre 2002. Mais, les routes impraticables dans cette région n’ont pas permis à nos forces de défense et de sécurité de repousser les assaillants. Les populations en ont souffert durement. Certaines ont fui pour se réfugier au Libéria ou en Guinée. D’autres sont descendues dans la partie gouvernementale : Daloa, San Pedro, Yamoussoukro, Abidjan, etc. Qui retrouvent aujourd’hui leurs cadres de vie, leurs activités, leurs villages. Mais notre situation géographique nous a été défavorable.
N.V. : La cohabitation est-elle aisée entre les autochtones et les personnes qui les ont fait fuir et qui sont encore présentes dans les villages ?
C.N.Y. : Les traces que cette guerre a laissées sont encore béantes. Des biens ont été pillés ou détruits. Des vies humaines ont été ôtées. Des viols ont été commis. Toutes ces atrocités font véritablement partie d’une série noire que nous tentons de cicatriser avec les moyens du bord. En demandant à l’ensemble des populations de pardonner à tous ceux qui ont fait cela. C’est le pardon qui peut promouvoir la cohésion sociale dans notre pays et dans cette partie du pays. Les populations et leurs bourreaux doivent se réconcilier dans cette nouvelle dynamique de cohésion sociale. C’est souvent difficile parce que les traumatismes sont énormes. Mais nous essayons d’amener les populations à avoir cette attitude. Heureusement que la nature de l’homme est faite d’oublis. Et le temps qui est l’autre nom de Dieu permet de panser les plaies et de les cicatriser.
N.V.: Il y a eu plusieurs sommets à travers le monde à la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. Sans résultat. Finalement le président de la République a engagé le dialogue direct avec les Forces nouvelles. Ce qui a abouti, le 4 mars à Ouagadougou, à la signature d’un accord. Comment avez-vous perçu les conclusions de ce premier accord ?
C.N.Y.: Nous avons été soulagés et heureux. Parce que l’échec répété de tous les accords (Lomé, Accra, Marcoussis, Pretoria) pesait lourdement sur nos populations. Surtout sur notre environnement. Donc, lorsque les protagonistes, le président de la République et le chef des Forces nouvelles, ont accepté de s’asseoir à la même table pour réfléchir à la possibilité de sortir de ce traumatisme, nous avons applaudi. Et nous avons organisé un grand meeting de soutien avec le Président Laurent Dona Fologo le 28 juillet 2007 à Zouan-Hounien pour dire oui à cet accord…
N.V.: Vous y croyiez déjà?
C.N.Y.: Mais oui ! Parce que nous trouvons cela comme une solution relativement paisible, apaisée et acceptable du point de vue du comportement humain. Lorsque deux personnes sont en conflit et que l’une tend la main qui est acceptée par l’autre, c’est déjà sociologiquement, psychologiquement un grand pas en avant. Donc cet accord est venu pour soulager nos populations. Les conséquences se sont manifestées immédiatement : la zone de confiance qui séparait Danané de Zouan-Hounien a été supprimée. Les populations ont eu la possibilité de se déplacer de part et d’autre des zones. Nous avons eu la possibilité de rentrer en possession de la totalité de notre territoire départemental. Au-delà de ça, il y a eu plusieurs progrès. Les préfets sont retournés. L’administration s’est redéployée…
N.V.: Mais les préfets n’ont pas véritablement l’autorité…
C.N.Y.: C’est progressivement. Nous avons souvent écouté chacun se plaindre de ce que les choses n’allaient pas vite. Vous savez, c’est facile de détruire. Mais difficile de reconstruire. Il faut avoir la sagesse et la patience pour accepter que nous avançons progressivement vers la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. La justice se réinstalle avec ce qu’elle comporte comme pouvoir régalien. Les régies financières s’installent aussi. Il faut aller doucement et sûrement pour que cette sortie soit une sortie qui consolide définitivement la paix et amène au développement.
N.V. : Le dernier Comité d’évaluation et d’accompagnement s’est déclaré satisfait des résultats de l’opération d’identification et a appelé la CEI à fixer une date rationnelle pour l’élection présidentielle. Partagez-vous cet avis ?
C.N.Y. : J’arrive de ma circonscription où j’ai passé 12 jours. J’ai parcouru les villages. J’ai rencontré les populations. J’ai rencontré les responsables de la CEI de notre département. J’ai rencontré les bureaux locaux de la CEI. J’ai rencontré les autorités administratives : les préfets et sous-préfets. Les grandes localités comme Zouan-Hounien, Bin-Hounien et quelques villages ont reçu les équipes. C’est maintenant que débute l’opération d’enrôlement dans la plus grande partie de notre département. Il faut espérer que la date du 28 février soit repoussée pour permettre à l’ensemble de nos concitoyens de se faire enrôler. Parce que cette opération concerne aussi l’identification des populations. Elle permet de régler la question de l’identité dans sa globalité. Puisqu’il en ressortira la distribution des cartes nationales d’identité. Si le président de la CEI qui sait les difficultés d’amener rapidement cette opération à l’échéance prévue pense qu’il ne faut pas fixer une date, je crois qu’il faut lui faire confiance. Et faire en sorte que si nous sortons de cette crise, il n’y ait plus des gens ou groupes de gens pour se plaindre qu’on leur a refusé la nationalité. C’est cela qui nécessite beaucoup de précaution. L’homme politique qui arrive du terrain sait qu’il y a beaucoup de difficultés à résoudre.
N.V.: Quelle est la nature de ces difficultés, monsieur le député ?
C.N.Y.: Les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y a des difficultés liées à la logistique. Dans notre département, il était prévu 143 centres d’enrôlement. 44 seulement fonctionnent. La CEI nous avait promis 44 groupes électrogènes. Il n’y a que 21 qui sont arrivés. Au niveau même du fonctionnement normal des structures en charge des élections, les agents n’ont pas de moyen de mobilité. Il faut que l’ONUCI, depuis Danané organise son programme pour les déposer dans les villages et les reprendre. L’ONUCI s’occupe des départements de Danané et de Zouan-Hounien. Ce n’est pas facile. Les agents ont également des difficultés pour se nourrir et se loger. A côté de tout cela, il y a des difficultés pour nos parents d’avoir des extraits de naissance. Les populations de cette région qui se sont réveillées un matin avec la guerre, avec des assaillants à leurs trousses n’ont pas de papier. Et c’est la grosse plaie. Nous faisons ce qui est en notre pouvoir, les cadres et nous-même, pour aider les parents à avoir des papiers. En leur donnant des timbres. Mais nous n’avons pas suffisamment de moyens pour satisfaire les 60000 personnes qui sont dans le besoin.
N.V.: Combien de pétitionnaires sont déjà enrôlés ?
C.N.Y.: 33000 personnes ont été déjà enrôlées sur une population cible estimée à 70 000. 47,14% de la population a pu se faire enrôler.
N.V. : Vous avez été désigné coordonnateur départemental du CNRD de Zouan-Hounien. Comment votre choix a-t-il été possible ?
C.N.Y.: Vous me donnez l’occasion de remercier l’ensemble des cadres et des responsables des partis politiques présents sur le territoire du département de Zouan-Hounien. Parce que mon parcours politique est connu. Ce n’était pas évident que ceux qui ont été toujours là acceptent que nous animions cette équipe. Mais en face, il y avait des frères qui ont compris que, pour l’élection de Laurent Gbagbo, il n’y a pas de place pour le moi, pour l’ego, pour l’antériorité. Pour Gbagbo, nous devons transcender les clivages politiques. Je partage cette responsabilité avec un grand cadre du FPI, le professeur Digbéhi Zéli qui est mon coordonnateur adjoint. Il y a le colonel Sané Tia Paul qui est RPPP et Gbanegbeu Aristide, DREN à Guiglo qui y est en tant que cadre de l’URD de Danielle Boni Claverie. La tournée que nous avons faite pour présenter l’équipe a été un succès. Cela augure des lendemains fantastiques. Notre défi est de faire gagner le président Laurent Gbagbo à Zouan-Hounien. Et nous savons qu’il va gagner parce que la démagogie et les discours sont des éléments qui ne peuvent plus prospérer. Ils ne peuvent pas permettre à nos parents d’exister et à notre département de se développer. Petit à petit le toilettage se fait. Et comme le président de la République arrive bientôt ici, ce sera l’occasion de démontrer que le peuple de Danané est mobilisé pour lui. Tout le monde attendait cette visite depuis le 3 octobre 2007, date à laquelle nous avons été reçus au palais de la République.
N.V.: Justement la visite du chef de l’Etat dans la région des Montagnes débute par une visite le 21 mars aux parents du général Guéi. Des personnes ont prétendu que les parents du général ne seraient pas contents de recevoir Gbagbo chez eux. Avez-vous aplani les rancoeurs ?
C.N.Y.: Le président Gbagbo considère Guéi comme son prédécesseur. On l’a vu partout soulager des familles qui ont connu des grands deuils. La mort de Guéi est un grand deuil. Le président de la République arrive pour la première fois dans la région depuis le déclenchement de la guerre. Il est tout à fait normal qu’il aille saluer la famille de Guéi. Il n’y a pas de palabre. Le fils de Guéi, Franck est Conseiller spécial du président en charge de la question de la santé rurale. Il n’y a pas meilleure preuve de la disponibilité du président de la République à jouer son rôle de père social. D’aîné social dans les limites du territoire ivoirien. Le chef de l’Etat est le père de la communauté nationale tout entière.
Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr
Notre Voie : Monsieur le président, la zone de Danané a été durement touchée par la guerre. Quel est aujourd’hui l’état des lieux ?
Célestin Noutoua Youdé: Danané est aujourd’hui une région sinistrée. Les infrastructures ont été dégradées quand elles n’ont pas été totalement détruites. Nous avons aujourd’hui de grosses difficultés pour réhabiliter les infrastructures scolaires, sanitaires et routières. Heureusement avec le concours de l’Etat et des partenaires étrangers, ces infrastructures sont en train d’être réhabilitées petit à petit. Mais nous reconnaissons que la guerre a violemment frappé cette partie du pays. Et nous avons du mal à nous relever.
N.V. : N’est-ce pas parce que Danané est un département frontalier à la Guinée et au Liberia que la pénétration des assaillants a été facilitée?
C.N.Y. : Nous sommes une région qui partage les frontières avec deux pays frères. D’une par le Liberia qui a connu depuis 1989 une guerre civile. Et qui, petit à petit, sort de cette situation. Et d’autre part la Guinée qui a ses propres problèmes internes. Danané est adossée à ces deux pays fragiles du point de vue sécuritaire. Je ne sais pas d’où sont venus ceux qui ont envahi notre région, le 28 novembre 2002. Mais, les routes impraticables dans cette région n’ont pas permis à nos forces de défense et de sécurité de repousser les assaillants. Les populations en ont souffert durement. Certaines ont fui pour se réfugier au Libéria ou en Guinée. D’autres sont descendues dans la partie gouvernementale : Daloa, San Pedro, Yamoussoukro, Abidjan, etc. Qui retrouvent aujourd’hui leurs cadres de vie, leurs activités, leurs villages. Mais notre situation géographique nous a été défavorable.
N.V. : La cohabitation est-elle aisée entre les autochtones et les personnes qui les ont fait fuir et qui sont encore présentes dans les villages ?
C.N.Y. : Les traces que cette guerre a laissées sont encore béantes. Des biens ont été pillés ou détruits. Des vies humaines ont été ôtées. Des viols ont été commis. Toutes ces atrocités font véritablement partie d’une série noire que nous tentons de cicatriser avec les moyens du bord. En demandant à l’ensemble des populations de pardonner à tous ceux qui ont fait cela. C’est le pardon qui peut promouvoir la cohésion sociale dans notre pays et dans cette partie du pays. Les populations et leurs bourreaux doivent se réconcilier dans cette nouvelle dynamique de cohésion sociale. C’est souvent difficile parce que les traumatismes sont énormes. Mais nous essayons d’amener les populations à avoir cette attitude. Heureusement que la nature de l’homme est faite d’oublis. Et le temps qui est l’autre nom de Dieu permet de panser les plaies et de les cicatriser.
N.V.: Il y a eu plusieurs sommets à travers le monde à la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. Sans résultat. Finalement le président de la République a engagé le dialogue direct avec les Forces nouvelles. Ce qui a abouti, le 4 mars à Ouagadougou, à la signature d’un accord. Comment avez-vous perçu les conclusions de ce premier accord ?
C.N.Y.: Nous avons été soulagés et heureux. Parce que l’échec répété de tous les accords (Lomé, Accra, Marcoussis, Pretoria) pesait lourdement sur nos populations. Surtout sur notre environnement. Donc, lorsque les protagonistes, le président de la République et le chef des Forces nouvelles, ont accepté de s’asseoir à la même table pour réfléchir à la possibilité de sortir de ce traumatisme, nous avons applaudi. Et nous avons organisé un grand meeting de soutien avec le Président Laurent Dona Fologo le 28 juillet 2007 à Zouan-Hounien pour dire oui à cet accord…
N.V.: Vous y croyiez déjà?
C.N.Y.: Mais oui ! Parce que nous trouvons cela comme une solution relativement paisible, apaisée et acceptable du point de vue du comportement humain. Lorsque deux personnes sont en conflit et que l’une tend la main qui est acceptée par l’autre, c’est déjà sociologiquement, psychologiquement un grand pas en avant. Donc cet accord est venu pour soulager nos populations. Les conséquences se sont manifestées immédiatement : la zone de confiance qui séparait Danané de Zouan-Hounien a été supprimée. Les populations ont eu la possibilité de se déplacer de part et d’autre des zones. Nous avons eu la possibilité de rentrer en possession de la totalité de notre territoire départemental. Au-delà de ça, il y a eu plusieurs progrès. Les préfets sont retournés. L’administration s’est redéployée…
N.V.: Mais les préfets n’ont pas véritablement l’autorité…
C.N.Y.: C’est progressivement. Nous avons souvent écouté chacun se plaindre de ce que les choses n’allaient pas vite. Vous savez, c’est facile de détruire. Mais difficile de reconstruire. Il faut avoir la sagesse et la patience pour accepter que nous avançons progressivement vers la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. La justice se réinstalle avec ce qu’elle comporte comme pouvoir régalien. Les régies financières s’installent aussi. Il faut aller doucement et sûrement pour que cette sortie soit une sortie qui consolide définitivement la paix et amène au développement.
N.V. : Le dernier Comité d’évaluation et d’accompagnement s’est déclaré satisfait des résultats de l’opération d’identification et a appelé la CEI à fixer une date rationnelle pour l’élection présidentielle. Partagez-vous cet avis ?
C.N.Y. : J’arrive de ma circonscription où j’ai passé 12 jours. J’ai parcouru les villages. J’ai rencontré les populations. J’ai rencontré les responsables de la CEI de notre département. J’ai rencontré les bureaux locaux de la CEI. J’ai rencontré les autorités administratives : les préfets et sous-préfets. Les grandes localités comme Zouan-Hounien, Bin-Hounien et quelques villages ont reçu les équipes. C’est maintenant que débute l’opération d’enrôlement dans la plus grande partie de notre département. Il faut espérer que la date du 28 février soit repoussée pour permettre à l’ensemble de nos concitoyens de se faire enrôler. Parce que cette opération concerne aussi l’identification des populations. Elle permet de régler la question de l’identité dans sa globalité. Puisqu’il en ressortira la distribution des cartes nationales d’identité. Si le président de la CEI qui sait les difficultés d’amener rapidement cette opération à l’échéance prévue pense qu’il ne faut pas fixer une date, je crois qu’il faut lui faire confiance. Et faire en sorte que si nous sortons de cette crise, il n’y ait plus des gens ou groupes de gens pour se plaindre qu’on leur a refusé la nationalité. C’est cela qui nécessite beaucoup de précaution. L’homme politique qui arrive du terrain sait qu’il y a beaucoup de difficultés à résoudre.
N.V.: Quelle est la nature de ces difficultés, monsieur le député ?
C.N.Y.: Les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y a des difficultés liées à la logistique. Dans notre département, il était prévu 143 centres d’enrôlement. 44 seulement fonctionnent. La CEI nous avait promis 44 groupes électrogènes. Il n’y a que 21 qui sont arrivés. Au niveau même du fonctionnement normal des structures en charge des élections, les agents n’ont pas de moyen de mobilité. Il faut que l’ONUCI, depuis Danané organise son programme pour les déposer dans les villages et les reprendre. L’ONUCI s’occupe des départements de Danané et de Zouan-Hounien. Ce n’est pas facile. Les agents ont également des difficultés pour se nourrir et se loger. A côté de tout cela, il y a des difficultés pour nos parents d’avoir des extraits de naissance. Les populations de cette région qui se sont réveillées un matin avec la guerre, avec des assaillants à leurs trousses n’ont pas de papier. Et c’est la grosse plaie. Nous faisons ce qui est en notre pouvoir, les cadres et nous-même, pour aider les parents à avoir des papiers. En leur donnant des timbres. Mais nous n’avons pas suffisamment de moyens pour satisfaire les 60000 personnes qui sont dans le besoin.
N.V.: Combien de pétitionnaires sont déjà enrôlés ?
C.N.Y.: 33000 personnes ont été déjà enrôlées sur une population cible estimée à 70 000. 47,14% de la population a pu se faire enrôler.
N.V. : Vous avez été désigné coordonnateur départemental du CNRD de Zouan-Hounien. Comment votre choix a-t-il été possible ?
C.N.Y.: Vous me donnez l’occasion de remercier l’ensemble des cadres et des responsables des partis politiques présents sur le territoire du département de Zouan-Hounien. Parce que mon parcours politique est connu. Ce n’était pas évident que ceux qui ont été toujours là acceptent que nous animions cette équipe. Mais en face, il y avait des frères qui ont compris que, pour l’élection de Laurent Gbagbo, il n’y a pas de place pour le moi, pour l’ego, pour l’antériorité. Pour Gbagbo, nous devons transcender les clivages politiques. Je partage cette responsabilité avec un grand cadre du FPI, le professeur Digbéhi Zéli qui est mon coordonnateur adjoint. Il y a le colonel Sané Tia Paul qui est RPPP et Gbanegbeu Aristide, DREN à Guiglo qui y est en tant que cadre de l’URD de Danielle Boni Claverie. La tournée que nous avons faite pour présenter l’équipe a été un succès. Cela augure des lendemains fantastiques. Notre défi est de faire gagner le président Laurent Gbagbo à Zouan-Hounien. Et nous savons qu’il va gagner parce que la démagogie et les discours sont des éléments qui ne peuvent plus prospérer. Ils ne peuvent pas permettre à nos parents d’exister et à notre département de se développer. Petit à petit le toilettage se fait. Et comme le président de la République arrive bientôt ici, ce sera l’occasion de démontrer que le peuple de Danané est mobilisé pour lui. Tout le monde attendait cette visite depuis le 3 octobre 2007, date à laquelle nous avons été reçus au palais de la République.
N.V.: Justement la visite du chef de l’Etat dans la région des Montagnes débute par une visite le 21 mars aux parents du général Guéi. Des personnes ont prétendu que les parents du général ne seraient pas contents de recevoir Gbagbo chez eux. Avez-vous aplani les rancoeurs ?
C.N.Y.: Le président Gbagbo considère Guéi comme son prédécesseur. On l’a vu partout soulager des familles qui ont connu des grands deuils. La mort de Guéi est un grand deuil. Le président de la République arrive pour la première fois dans la région depuis le déclenchement de la guerre. Il est tout à fait normal qu’il aille saluer la famille de Guéi. Il n’y a pas de palabre. Le fils de Guéi, Franck est Conseiller spécial du président en charge de la question de la santé rurale. Il n’y a pas meilleure preuve de la disponibilité du président de la République à jouer son rôle de père social. D’aîné social dans les limites du territoire ivoirien. Le chef de l’Etat est le père de la communauté nationale tout entière.
Délon’s Zadé delonszade@yahoo.fr