De retour d’un séjour à Paris - Les deux grands défis qui attendent ADO

Le général est de retour parmi ses troupes. Après un séjour d’environ trois semaines sur les bords de la Seine, le Dr. Alassane Dramane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle, a regagné Abidjan dimanche dernier à la grande joie de ses nombreux partisans, parents et amis. Nul doue que son retour est très attendu par les militants de son parti, le RDR. Car, il ne devrait pas être de tout repos. Des activités internes au parti à la prochaine réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) qui se tiendra début mars, en passant par ses activités de présence et de concertation, ADO sera énormément sollicité. Le président Ouattara arrive, en effet, à un moment où le processus de sortie de crise a atteint un point décisif avec l’opération d’identification qui a atteint sa vitesse de croisière. Le président du RDR doit répondre aux attentes de ses partisans pour des élections libres et transparentes.


L’identification : opération capitale

Selon la dernière déclaration de presse de la Commission électorale indépendante, ce sont un peu plus de 4.700.0000 (quatre millions sept cents milles) ivoiriens qui se sont déjà faits enrôler. L’importance de cette opération n’est donc plus à démontrer. Il suffit, pour s’en convaincre, de remarquer la polémique inutilement suscitée par le FPI autour de ce volet important du processus électoral. De gros mensonges ont été montés de toutes pièces pour incriminer le RDR comme étant un parti qui organise la fraude sur la nationalité ivoirienne. Il a fallu que le RDR sorte de son silence pour démonter les mensonges du FPI pour que ce parti, visiblement en perte de vitesse, se ressaisisse.

Considéré comme la porte d’entrée aux élections, le processus d’enrôlement des électeurs a été inscrit par le président du RDR au nombre de ses priorités dans son action politique à la tête de son parti pour l’année 2009. C’est pourquoi, dans ses vœux de nouvel an, le leader des républicains avait attiré l’attention de ses militants sur la nécessité de conduire avec efficacité cette opération dans la perspective des élections crédibles et démocratiques. « Pour cette année, nos priorités sont simples : d’abord, se donner les moyens de mener à bien l’opération d’enrôlement et d’identification, dont chacun mesure l’importance pour les Ivoiriennes et les Ivoiriens. Ensuite, organiser des élections libres, ouvertes, transparentes, démocratiques, certifiées par l’ONU pour faire renaître l’espoir », avait noté, ce jour-là, le président du RDR. Il a réitéré cet appel le jour de la cérémonie de présentation de vœux de ses militants. En effet, le 16 janvier 2009 devant de nombreux militants, le Dr. Alassane Ouattara a exhorté les cadres de son parti à renforcer leur détermination pour la réussite totale de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs. Aussi, leur a-t-il demandé de « redoubler d’efforts et de travailler davantage ». Et ce, conformément à deux grandes priorités qui sont les siennes avant les élections prévues en cette année 2009. Ce sont, à l’en croire, la disponibilité et la vigilance des cadres et responsables locaux du RDR d’une part, et leur ouverture d’autre part. Ceux-ci devront apporter aux militants un encadrement efficient à toutes les étapes du processus électoral. L’ouverture étant l’une ses priorités, nul doute que le patron du RDR continuera ses actions de sensibilisation envers ses compatriotes afin d’en convaincre la majorité à adhérer à « Vivre ensemble », son programme de gouvernement.


Arracher une date pour les élections

Les ivoiriens ont soif de changement pour mettre fin à leur souffrance. ADO qui incarne ce changement doit, chaque jour, en démontrer la nécessité. « C’est nous qui avons les vraies solutions aux difficultés que nos compatriotes rencontrent quotidiennement», ne cesse-t-il de répéter. Il en a déjà donné les preuves au cours de la convention de son parti, le 4 octobre 2008, à Yamoussoukro. Le président Ouattara est le premier des candidats à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire à non seulement proposer un programme clair et cohérent au peuple, mais surtout à le chiffrer afin d’en démontrer le réalisme et l’applicabilité. Une révolution en la matière qui n’est pas du goût du régime FPI qui rechigne à aller aux élections. Pour ce faire, il invente toutes sortes de stratagèmes pour saboter le processus électoral.

Après la chasse aux prétendus fraudeurs et les obstacles délibérément dressés, le nouveau cheval de bataille des refondateurs, est « l’enrôlement jusqu’au dernier citoyen ivoirien ». Et ce, avec en toile de fond une campagne assidue dans les cercles diplomatiques pour le report des élections en 2010. Face à cette stratégie du dilatoire, qui fait l’affaire du FPI et ses suppôts, il est urgent de leur arracher une date pour les élections. C’est en cela que la prochaine réunion du CPC apparaît très déterminante pour la fixation d’une date pour les élections à venir. Le 16 janvier dernier, le Comité d’évaluation et d’accompagnement de l’Accord de Ouagadougou en a fait la recommandation à la CEI. Les participants ont, à l’occasion, « exhorté la CEI à produire un chronogramme réaliste, en tenant dûment compte de tous les paramètres » afin de fixer « une date indicative pour la tenue de l’élection présidentielle en 2009 » et donner ainsi « une meilleure lisibilité au processus de sortie de crise et confiance aux populations ivoiriennes et aux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire ». ADO devra peser de tout son poids pour qu’il en soit ainsi.

Ibrahima B. Kamagaté