La première capitale et sa région sont devenues la terre de conquête des partis politiques. Chaque camp est à la manœuvre pour se positionner.
Ville cosmopolite et lieu historique de la lutte émancipatrice, Grand-Bassam est un vieux bastion Pdci-Rda. Aujourd’hui, la première capitale du pays est convoitée par tous les camps. La bataille est si acharnée que certains observateurs estiment que grande pourrait être la surprise des résultats des consultations électorales. Surtout que la composition de la population, ayant fortement changé avec la crise, on y enregistre de nombreux déplacés de guerre qui pourraient influencer les scrutins.
Le Pdci, majoritaire mais…
A Grand-Bassam le Pdci est majoritaire. Cette prédominance, les militants du vieux parti veulent la conserver. L’ancien parti unique joue gros dans la région. Meetings, formation des jeunes sont ainsi la stratégie déployée pour rester en tête. Mais ce qui pourrait fragiliser le parti doyen, disent certains, ce sont les oppositions internes. La rivalité entre Jean Michel Moulod et Georges Ezaley est le signe de ce manque d’unité. A la base, on est sûr que la direction veut faire de la promotion de nouveaux cadres sa priorité. Le Directeur général de la Sodexam, Ezaley, selon des proches du parti sexagénaire, incarnerait mieux cette nouvelle vision officielle. Son nom circule comme adversaire sérieux de Jean Michel Moulod, aux élections municipales. Il est actif et il finance les activités des jeunes. Ezaley a offert à la Jpdci locale des mobylettes pour la sensibilisation et la mobilisation dans le cadre de l’opération d’enrôlement et d’identification. Ce geste du jeune loup a été apprécié dit-on par la direction. Ce qui ne plairait pas à son adversaire Jean Michel Moulod, qui veut garder son leadership. Le député-maire dit «Champion », ancien ministre des Infrastructures économiques et ancien Directeur général des Ports de San-Pedro et d’Abidjan, n’entend pas croiser les bras. Il est le parrain de la Cellule de réflexion et d’actions (Cra). Cette structure vise à promouvoir ses actions personnelles et celles du Pdci. La Cra, ne dort pas. Elle multiplie les meetings, pour « vendre » les actions du champion. Elle installe les comités de soutien et des « Fans club Moulod » et présente le « vieux routier » comme le seul candidat du Pdci. Cette bataille fratricide fragilise le parti de Henri Konan Bédié au grand bonheur des autres formations politiques.
RDR : la deuxième force
Dans l’opinion, le Rdr serait la deuxième force à Grand-Bassam derrière l’ancien parti unique. Pourtant, les républicains n’ont pas encore investi le terrain comme c’est le cas pour le Pdci. Les raisons de ce calme sont à chercher ailleurs. C’est que les militants de la rue Lepic ont le regard tourné vers l’accession de leur mentor à la magistrature suprême avant de penser aux élections locales. Car, ils se souviennent que les candidats qui ont représenté leur parti aux élections de 2001 n’ont pas fait le poids. Outre ce facteur, qui rend absent ce parti sur la scène locale, les querelles de personnes. La rivalité feroce entre le secrétaire départemental, par ailleurs, directeur départemental de campagne de ADO et le commissaire du district lagunaire, ex-commissaire politique communal, ont laissé des traces. Et ce, malgré, la réconciliation des deux cadres faite dans la case par le ministre Amon Tanoh. Aujourd’hui, on assiste à la naissance de deux camps. Celui de Sériba Coulibaly et celui de Koné Moussa. Au niveau des intentions de candidatures, on annonce celle de Sériba Coulibaly à l’élection législative. Koné Moussa, lui miserait sur les municipales. A savoir que le cadet des deux cadres, Koné Moussa est « l’ami de la jeunesse bassamoise ». Il est aussi, présenté comme « l’homme fort » du milieu. Il sait être généreux. Il force le respect par ses qualités d’intégrité. Koné Moussa ne manque pas d’initiatives surtout qu’il est sollicité pour parrainer des activités socio –culturelles. On lui reproche toutefois d’être d’un « tempérament chaud ». Sériba Coulibaly par contre, est accusé de manquer d’idées. Outre ces deux frères ennemis du Rdr à Grand-Bassam, on annonce un autre. Pourtant Tall Yacouba, cadre de la Chambre de commerce et d’industrie est peu connu.
Le Fpi remonte lentement
Grand-Bassam a toujours été appréhendé par la refondation comme une zone difficile, parce que verrouillée par le Pdci. Mais ces dernières années, la présence remarquée de la Première dame Simone Gbagbo donne des lueurs d’espoir au parti au pouvoir qui n’a pas encore glané de succès aux élections locales. Toutefois, dans cette lutte acharnée, le parti bleu se réjouit de régner sur le conseil général. Sous l’impulsion de la Première dame et grâce aux localités comme Bonoua, Akoï Innocent, directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo, a conquis cette assemblée régionale. Enseignant, il est natif de Bonoua. Selon ses proches, il est le candidat Fpi au meilleur profil. Ses actions sont appréciées. Dans le monde bleu de la région, on est fier qu’il ait réussi à pénétrer des zones autrefois fermées à la refondation. Il s’agit des milieux à forte concentration de populations nordistes. Son cumul des postes de président du conseil général et de Ddc de Laurent Gbagbo en font un « homme fort ». Cependant dans son entourage, on lui reproche de rester éloigné de la base. Face à Akoï, se positionnent d’autres têtes, notamment la sœur cadette de la Première dame, Mme Ehivet Claudine Ouattara, membre du comité central du Fpi. Elle est soutenue par sa sœur Simone. On lui prête des ambitions au niveau local. Le poste de maire de la première capitale lui plairait selon une source qui lui est proche. D’autres intentions sont annoncées. A preuve, le conseiller municipal Aka Emmanuel et le conseiller économique et social Wognin Honoré pointent du nez.
L’UDPCI orpheline
L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’ivoire (Udpci) est orpheline dans le département de Grand-Bassam. Le parti de Robert Guei n’a pas encore pris part aux élections locales. Il n’a pas de leader assez représentatif dans la région. Ce parti, inexistant dans la première capitale, souffre du manque de moyens financiers et matériels. Ne cherchez point de siège du parti arc-en-ciel, il n’y a en pas. Comme si Mabri Toikeusse et son bureau restaient sourds aux besoins de ce comité local, qui anime avec beaucoup de difficultés ses activités. Il manque de moyens de locomotion, et la logistique pour fonctionner. Au total, c’est un parti abandonné parmi les dinosaures. Le successeur du général Guéï doit jeter un œil du côté de Grand-Bassam car son parti est en panne sèche.
PIT, chut on travaille
Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) de Francis Vangah Wodié bouge dans le silence. A Grand-Bassam, ce parti n’a présenté aucun candidat aux élections. Il a plutôt battu campagne pour le fils du terroir, natif d’Ebrah, aux élections présidentielles. Pour l’instant, la direction n’a pas fait de choix au niveau local. Cette question, elle ne l’a pas inscrite dans son agenda. Selon nos sources, la direction des « travailleurs » ne veut pas placer la charrue avant les bœufs. Elle se préoccupe de son leader Wodié, sur qui elle a porté son choix pour la course au pouvoir national. « Pour sûr, le Pit sera présent partout au niveau des élections locales » rassure un cadre de cette formation. Néanmoins au niveau local, ce parti, a à son actif l’organisation d’activités pour le bien-être de ses militants notamment le tournoi de football dénommé « Tournoi de la solidarité ». A cela, il faut ajouter la formation des comités de section.
Emmanuelle Kanga, Correspondante régionale
Ville cosmopolite et lieu historique de la lutte émancipatrice, Grand-Bassam est un vieux bastion Pdci-Rda. Aujourd’hui, la première capitale du pays est convoitée par tous les camps. La bataille est si acharnée que certains observateurs estiment que grande pourrait être la surprise des résultats des consultations électorales. Surtout que la composition de la population, ayant fortement changé avec la crise, on y enregistre de nombreux déplacés de guerre qui pourraient influencer les scrutins.
Le Pdci, majoritaire mais…
A Grand-Bassam le Pdci est majoritaire. Cette prédominance, les militants du vieux parti veulent la conserver. L’ancien parti unique joue gros dans la région. Meetings, formation des jeunes sont ainsi la stratégie déployée pour rester en tête. Mais ce qui pourrait fragiliser le parti doyen, disent certains, ce sont les oppositions internes. La rivalité entre Jean Michel Moulod et Georges Ezaley est le signe de ce manque d’unité. A la base, on est sûr que la direction veut faire de la promotion de nouveaux cadres sa priorité. Le Directeur général de la Sodexam, Ezaley, selon des proches du parti sexagénaire, incarnerait mieux cette nouvelle vision officielle. Son nom circule comme adversaire sérieux de Jean Michel Moulod, aux élections municipales. Il est actif et il finance les activités des jeunes. Ezaley a offert à la Jpdci locale des mobylettes pour la sensibilisation et la mobilisation dans le cadre de l’opération d’enrôlement et d’identification. Ce geste du jeune loup a été apprécié dit-on par la direction. Ce qui ne plairait pas à son adversaire Jean Michel Moulod, qui veut garder son leadership. Le député-maire dit «Champion », ancien ministre des Infrastructures économiques et ancien Directeur général des Ports de San-Pedro et d’Abidjan, n’entend pas croiser les bras. Il est le parrain de la Cellule de réflexion et d’actions (Cra). Cette structure vise à promouvoir ses actions personnelles et celles du Pdci. La Cra, ne dort pas. Elle multiplie les meetings, pour « vendre » les actions du champion. Elle installe les comités de soutien et des « Fans club Moulod » et présente le « vieux routier » comme le seul candidat du Pdci. Cette bataille fratricide fragilise le parti de Henri Konan Bédié au grand bonheur des autres formations politiques.
RDR : la deuxième force
Dans l’opinion, le Rdr serait la deuxième force à Grand-Bassam derrière l’ancien parti unique. Pourtant, les républicains n’ont pas encore investi le terrain comme c’est le cas pour le Pdci. Les raisons de ce calme sont à chercher ailleurs. C’est que les militants de la rue Lepic ont le regard tourné vers l’accession de leur mentor à la magistrature suprême avant de penser aux élections locales. Car, ils se souviennent que les candidats qui ont représenté leur parti aux élections de 2001 n’ont pas fait le poids. Outre ce facteur, qui rend absent ce parti sur la scène locale, les querelles de personnes. La rivalité feroce entre le secrétaire départemental, par ailleurs, directeur départemental de campagne de ADO et le commissaire du district lagunaire, ex-commissaire politique communal, ont laissé des traces. Et ce, malgré, la réconciliation des deux cadres faite dans la case par le ministre Amon Tanoh. Aujourd’hui, on assiste à la naissance de deux camps. Celui de Sériba Coulibaly et celui de Koné Moussa. Au niveau des intentions de candidatures, on annonce celle de Sériba Coulibaly à l’élection législative. Koné Moussa, lui miserait sur les municipales. A savoir que le cadet des deux cadres, Koné Moussa est « l’ami de la jeunesse bassamoise ». Il est aussi, présenté comme « l’homme fort » du milieu. Il sait être généreux. Il force le respect par ses qualités d’intégrité. Koné Moussa ne manque pas d’initiatives surtout qu’il est sollicité pour parrainer des activités socio –culturelles. On lui reproche toutefois d’être d’un « tempérament chaud ». Sériba Coulibaly par contre, est accusé de manquer d’idées. Outre ces deux frères ennemis du Rdr à Grand-Bassam, on annonce un autre. Pourtant Tall Yacouba, cadre de la Chambre de commerce et d’industrie est peu connu.
Le Fpi remonte lentement
Grand-Bassam a toujours été appréhendé par la refondation comme une zone difficile, parce que verrouillée par le Pdci. Mais ces dernières années, la présence remarquée de la Première dame Simone Gbagbo donne des lueurs d’espoir au parti au pouvoir qui n’a pas encore glané de succès aux élections locales. Toutefois, dans cette lutte acharnée, le parti bleu se réjouit de régner sur le conseil général. Sous l’impulsion de la Première dame et grâce aux localités comme Bonoua, Akoï Innocent, directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo, a conquis cette assemblée régionale. Enseignant, il est natif de Bonoua. Selon ses proches, il est le candidat Fpi au meilleur profil. Ses actions sont appréciées. Dans le monde bleu de la région, on est fier qu’il ait réussi à pénétrer des zones autrefois fermées à la refondation. Il s’agit des milieux à forte concentration de populations nordistes. Son cumul des postes de président du conseil général et de Ddc de Laurent Gbagbo en font un « homme fort ». Cependant dans son entourage, on lui reproche de rester éloigné de la base. Face à Akoï, se positionnent d’autres têtes, notamment la sœur cadette de la Première dame, Mme Ehivet Claudine Ouattara, membre du comité central du Fpi. Elle est soutenue par sa sœur Simone. On lui prête des ambitions au niveau local. Le poste de maire de la première capitale lui plairait selon une source qui lui est proche. D’autres intentions sont annoncées. A preuve, le conseiller municipal Aka Emmanuel et le conseiller économique et social Wognin Honoré pointent du nez.
L’UDPCI orpheline
L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’ivoire (Udpci) est orpheline dans le département de Grand-Bassam. Le parti de Robert Guei n’a pas encore pris part aux élections locales. Il n’a pas de leader assez représentatif dans la région. Ce parti, inexistant dans la première capitale, souffre du manque de moyens financiers et matériels. Ne cherchez point de siège du parti arc-en-ciel, il n’y a en pas. Comme si Mabri Toikeusse et son bureau restaient sourds aux besoins de ce comité local, qui anime avec beaucoup de difficultés ses activités. Il manque de moyens de locomotion, et la logistique pour fonctionner. Au total, c’est un parti abandonné parmi les dinosaures. Le successeur du général Guéï doit jeter un œil du côté de Grand-Bassam car son parti est en panne sèche.
PIT, chut on travaille
Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) de Francis Vangah Wodié bouge dans le silence. A Grand-Bassam, ce parti n’a présenté aucun candidat aux élections. Il a plutôt battu campagne pour le fils du terroir, natif d’Ebrah, aux élections présidentielles. Pour l’instant, la direction n’a pas fait de choix au niveau local. Cette question, elle ne l’a pas inscrite dans son agenda. Selon nos sources, la direction des « travailleurs » ne veut pas placer la charrue avant les bœufs. Elle se préoccupe de son leader Wodié, sur qui elle a porté son choix pour la course au pouvoir national. « Pour sûr, le Pit sera présent partout au niveau des élections locales » rassure un cadre de cette formation. Néanmoins au niveau local, ce parti, a à son actif l’organisation d’activités pour le bien-être de ses militants notamment le tournoi de football dénommé « Tournoi de la solidarité ». A cela, il faut ajouter la formation des comités de section.
Emmanuelle Kanga, Correspondante régionale