Lakota / La population en emoi - Un prétendu sorcier enterré vivant

Tous les habitants de Lakota continuent de s'interroger encore sur l'origine véritable de cette folie meurtrière qui s'est emparée dernièrement des jeunes de Diékolilé. L'histoire se passe en effet dans ce village susmentionné. Djégbré Toutoukpo Wahia Pierre, ex-instituteur à Bangolo suite à une maladie mystérieuse quitte la terre des hommes. Son village, Diékolilé a du mal à accepter ce décès inattendu. Pour la jeunesse, il n'y a pas de doute. Ce deuil est le fait des sorciers, ces fameux mangeurs d'âmes. Surtout que, ce n'est pas la première fois que les travailleurs sont "exécutés" de la sorte. Le jour de l'inhumation, ils décident de porter le cercueil, afin que le mort désigne lui-même son assassin. Cette fois-ci, clament les jeunes, le coupable va payer le prix le plus cher. Le cercueil porté et interrogé selon les rites de la culture locale, désigne le vieux Dagbahi Gbazalé Luc. Accusé de sorcier, ce dernier va subir la rage assassine des jeunes villageois déchaînés. Il est en effet maîtrisé et battu violemment. Les jeunes, insatisfaits du châtiment, décident alors de passer à une étape plus cruciale. Ils creusent un trou dans lequel ils jettent leur coupable. Malgré quelques protestations, l'infortuné Dagbahi est inhumé vivant, au grand dam de ses proches. Le lendemain, un deuxième monsieur est accusé lui-aussi d'actes de sorcellerie. Les jeunes assoiffés de vengeance décident de lui infliger le même destin tragique. La Brigade de la gendarmerie de Lakota alertée, arrive sur les lieux et réussit à sauver le dernier accusé. La question que l'on se pose encore est la suivante: pourquoi les gendarmes ont été appelés seulement un jour après le crime? Malgré quelques arrestations qui en ont suivi, la région de Lakota est encore sous le choc.

Macaire Etty
Correspondant sud-Bandama