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Société Publié le vendredi 27 février 2009 | Nord-Sud

Exactions de la Fesci : Une fille lutte contre la mort

Elle a 17 ans, son avenir est incertain en raison de son état de santé. Les malheurs de Makadjy Fatim ont commencé le 6 février au collège moderne de Sassandra. Ce jour-là, la sœur du chef de protocole du chef de l`Etat devait être enterrée dans l`après-midi à 16 heures. Selon des sources au sein de l`école, les responsables locaux de la Fesci se présentent à 9h pour demander aux éducateurs de libérer les élèves pour aller accueillir le numéro un du syndicat et participer à l`enterrement. Ce à quoi les responsables de l`établissement répondent qu`il faut laisser les élèves terminer les cours de la matinée et l`après-midi, libre à eux d`aller à l`enterrement. Colère des émissaires de la Fesci. C`est la débandade. Une fois hors de la cour, Fatim réalise qu`elle a laissé l`argent de la tontine et sa chaussure de sport. Elle court les récupérer lorsqu`elle se retrouve face à un élément de la Fesci nommé Gozé. Celui-ci, à en croire ses camarades, à l`aide d`un gourdin va la battre à sang. Pis, il continue sa sale besogne même quand la fille perd connaissance. Cette scène provoque la colère des autres élèves qui accourent. La nouvelle annonçant sa mort prend toute la ville. Les parents de la victime, alertés, vont l`évacuer à bord d`un taxi sur l`hôpital de Sassandra. Le secrétaire général de la Fesci, informé, se déporte à l`hôpital pour constater les dégâts. Il propose 20.000 Fcfa en guise de contribution. Refus poli du père. Un autre proche de la victime calme le jeu et prend l`argent. L`état de la fille empire, elle délire. A la demande des autorités hospitalières, Fatim est évacuée sur l`hôpital de San Pedro. «Elle ne tenait plus sur ses pieds, elle était sujette à de fortes convulsions, nous avons déduit que son cerveau était touché. On lui a recommandé un examen (scanner) du crâne ; qui devait être fait à Abidjan», confie un membre du corps médical à San Pedro. Ainsi dans la même soirée du vendredi, la pauvre fille est encore évacuée sur le Chu de Yopougon à Abidjan. Les parents ont dû décaisser 30.000 Fcfa pour qu`une ambulance la transporte jusque-là. Une fois aux urgences du Chu de Yopougon, un autre problème va se poser, celui d`une chambre disponible. Une délégation de la Fesci arrive sur les lieux et va bousculer toute la hiérarchie du Chu pour l`obtention d`un lit pour leur victime. Ils vont remettre à leur départ 20.000 Fcfa à un proche de Fatim pour contribution aux frais de médicaments. Alors que la simple radio (scanner) revient à 70.000 Fcfa. Un médecin rencontré qui a eu accès au dossier au service de neuro-chirurgie explique qu`elle a été atteinte sérieusement au crâne au niveau du front. Cela comporte de sérieuses menaces pour l`avenir de la fille au niveau scolaire. Un autre fait révoltant, selon un proche de la victime, c`est que lorsque le père de la fille s`est rendu au commissariat de Sassandra le jour des faits, pour porter plainte. «Les policiers lui ont dit d`aller s`occuper de sa fille d`abord”. C`est ce sentiment d`insécurité qui encourage toutes ces dérives au niveau de la Fesci. Nous allons porter plainte. La police lui donnera la suite qu`elle voudra» confie ce proche de la famille de Fatim.

Mamadou Doumbes
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