"Si Gbagbo ne gagne pas au premier tour, c'est l'équivalent d'une défaite pour la Côte d'Ivoire". Ces propos, parus dans le journal Fraternité matin du lundi 16 Février 2009, ont été tenus par M. Mamadou Coulibaly, président du Parlement ivoirien et 3èmeVice-Président du FPI. Il y a matière à interrogation et nécessité de compréhension.
Quelle manière curieuse d'attribuer à tout un peuple la défaite du président-candidat et de son parti politique, le FPI ? De qui le président Gbagbo sera-t-il Candidat ? Sous quelle étiquette politique ou "apolitique" se présentera t-il ? Se présentera t-il sous l'étiquette " Candidat du peuple" ? Mais dans une démocratie où chaque parti à le droit de présenter son candidat et où les candidatures indépendantes sont permises, qui pourra, sans faire preuve de démagogie, prétendre être le candidat du peuple ? Prétendre être le candidat du peuple ou même le feindre c'est tenir un discours ou avoir une mentalité rétrograde digne du monopartisme. Et même dans le monopartisme l'expression "Candidat du peuple" n'est pas nécessairement valide. Le peuple n'a pas un candidat. Il a des candidats, parce qu'il est une réalité concrète et vivante, " fragmentée " en de multiples volontés tantôt convergentes, tantôt opposées.
La défaite à l'élection du président-candidat devra être assumée par le président-candidat et son parti le FPI. Le peuple n'a pas gouverné pour être sanctionné par une défaite électorale. C'est au contraire le peuple qui sanctionne par une défaite électorale ceux dont il n'a pas cautionné la manière de gouverner ou ceux qu'il ne juge pas capables de bien le gouverner.
Il ne faut pas mépriser la victoire de la majorité par un tel discours, comme si cette majorité et son candidat ne faisait pas partie du peuple de Côte-d'Ivoire. Il est plus démocratique de dire que " Si Gbagbo ne gagne pas au premier tour, c'est l'équivalent d'une VICTOIRE pour la Côte-d'Ivoire." Car le choix démocratique est toujours une victoire pour la Côte-d'Ivoire, qui a choisi constitutionnellement la démocratie comme mode d'accession et d'exercice du pouvoir politique.
Gbagbo n'est ni un individu-République, ni un individu-Etat, ni un individu-peuple. Et le FPI n'est ni un parti-République, ni un parti-Etat, ni un parti-peuple. C'est cette réalité politique qui invalide et montre l'absurdité des propos de M. Mamadou Koulibaly.
Or, ce que dit Mamadou Coulibaly n'est pas absurde. L'homme c'est de quoi il parle et pourquoi il parle. Il y a du sens dans son dire. Le jeu politique en Côte-d'Ivoire se caractérise malheureusement par une logique de diabolisation des adversaires politiques, faute de présenter des projets concrets et convaincants capables de susciter l'adhésion populaire. Pour se présenter au peuple comme un ange salvateur et non déchu, il faut présenter ses adversaires politiques comme des démons, des envoyés de Satan pour le servir tout en nuisant au peuple. Dans cette logique de diabolisation, le FPI fait croire au peuple ivoirien que deux de ses adversaires redoutables, en l'occurrence le PDCI et le RDR, sont sous les ordres de Satan (la France), prêts à le servir et non à servir le peuple de Côte-d'Ivoire. Le peuple est souverain et saura, au moment venu, choisir celui qu'il trouve capable de défendre ses intérêts. Par conséquent, démocratiquement parlant, " si le candidat X gagne l'élection présidentielle, c'est une VICTOIRE pour la Côte d'Ivoire ".
BOBIA FLORENTIN
Membre du Bureau politique du Courant de Pensée et d'Action de Côte d'Ivoire (COPACI)
Quelle manière curieuse d'attribuer à tout un peuple la défaite du président-candidat et de son parti politique, le FPI ? De qui le président Gbagbo sera-t-il Candidat ? Sous quelle étiquette politique ou "apolitique" se présentera t-il ? Se présentera t-il sous l'étiquette " Candidat du peuple" ? Mais dans une démocratie où chaque parti à le droit de présenter son candidat et où les candidatures indépendantes sont permises, qui pourra, sans faire preuve de démagogie, prétendre être le candidat du peuple ? Prétendre être le candidat du peuple ou même le feindre c'est tenir un discours ou avoir une mentalité rétrograde digne du monopartisme. Et même dans le monopartisme l'expression "Candidat du peuple" n'est pas nécessairement valide. Le peuple n'a pas un candidat. Il a des candidats, parce qu'il est une réalité concrète et vivante, " fragmentée " en de multiples volontés tantôt convergentes, tantôt opposées.
La défaite à l'élection du président-candidat devra être assumée par le président-candidat et son parti le FPI. Le peuple n'a pas gouverné pour être sanctionné par une défaite électorale. C'est au contraire le peuple qui sanctionne par une défaite électorale ceux dont il n'a pas cautionné la manière de gouverner ou ceux qu'il ne juge pas capables de bien le gouverner.
Il ne faut pas mépriser la victoire de la majorité par un tel discours, comme si cette majorité et son candidat ne faisait pas partie du peuple de Côte-d'Ivoire. Il est plus démocratique de dire que " Si Gbagbo ne gagne pas au premier tour, c'est l'équivalent d'une VICTOIRE pour la Côte-d'Ivoire." Car le choix démocratique est toujours une victoire pour la Côte-d'Ivoire, qui a choisi constitutionnellement la démocratie comme mode d'accession et d'exercice du pouvoir politique.
Gbagbo n'est ni un individu-République, ni un individu-Etat, ni un individu-peuple. Et le FPI n'est ni un parti-République, ni un parti-Etat, ni un parti-peuple. C'est cette réalité politique qui invalide et montre l'absurdité des propos de M. Mamadou Koulibaly.
Or, ce que dit Mamadou Coulibaly n'est pas absurde. L'homme c'est de quoi il parle et pourquoi il parle. Il y a du sens dans son dire. Le jeu politique en Côte-d'Ivoire se caractérise malheureusement par une logique de diabolisation des adversaires politiques, faute de présenter des projets concrets et convaincants capables de susciter l'adhésion populaire. Pour se présenter au peuple comme un ange salvateur et non déchu, il faut présenter ses adversaires politiques comme des démons, des envoyés de Satan pour le servir tout en nuisant au peuple. Dans cette logique de diabolisation, le FPI fait croire au peuple ivoirien que deux de ses adversaires redoutables, en l'occurrence le PDCI et le RDR, sont sous les ordres de Satan (la France), prêts à le servir et non à servir le peuple de Côte-d'Ivoire. Le peuple est souverain et saura, au moment venu, choisir celui qu'il trouve capable de défendre ses intérêts. Par conséquent, démocratiquement parlant, " si le candidat X gagne l'élection présidentielle, c'est une VICTOIRE pour la Côte d'Ivoire ".
BOBIA FLORENTIN
Membre du Bureau politique du Courant de Pensée et d'Action de Côte d'Ivoire (COPACI)