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Art et Culture Publié le samedi 28 février 2009 | Fraternité Matin

Hommage : Merci Bernard Binlin Dadié !

C’est un Centre artistique Bosart de la Riviera Golf, archicomble de ses quelques 400 invités, qui a tenu à faire allégeance, jeudi soir, à l’immensité du talent de Bernard Binlin Dadié, l’écrivain, poète, dramaturge, romancier, essayiste, politique, résistant engagé, humaniste. Légende vivante des arts et de la culture ivoirienne, africaine, francophone.

A juste titre, Pr Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale, représentant le Chef de l’Etat, le Président Laurent Gbagbo, haut patron de la cérémonie, livrera son message. «Nous sommes là pour célébrer, non pas un homme mais une vie. Une vie pleine d’engagement. Nous sommes là pour célébrer la vie, pas par rapport au temps vécu mais à la richesse de son contenu. Une vie qui a traversé deux siècles, qui a connu la 1ère et la 2nde Guerres mondiales, connu la naissance et la chute de l’Union soviétique, le joug colonial et la lutte des indépendances, le parti unique et le multipartisme, et plus récemment la résistance (…)».

Ce témoignage ineffable prouve, s’il en est encore besoin, que les initiateurs de cet hommage au talent littéraire inaltérable et contemporain de l’homme, valait son pesant d’or. Toute chose qui ne pouvait, que réjouir Kéty Lansiné Soumahoro, président du Cadre d’action et de réflexion de Cocody (Crac). Qui, dans son speech, mettra un point d’honneur à saluer «la conscience critique de son temps». Mme Jacqueline Sirera, directrice de la librairie Arte’lettres, parlant au nom des Amis des Arts et des Lettres, est revenue, quant à elle, sur les fondations printanières du projet d’hommage artistique. Qui trouvent leurs motivations dans la quête de «fortifier la mémoire affective collective de la nation et sacrifier à un devoir citoyen». Même si, avoue-t-elle, le récital, «Le chemin de la parole», déclamation poétique, illustrant les grands moments de la vie de Bernard Dadié, proposé aux convives, «n’est qu’une infime partie de son œuvre». Toutefois, la pertinence d’une Afrique comptant sur ses valeurs sui generis, qu’elle a voulu faire partager, a emporté l’adhésion du public. Au nombre duquel, l’on remarquait le président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, le Grand chancelier de l’Ordre national, le général Issouf Koné, l’archevêque émérite, Son Eminence Bernard Cardinal Agré… Et la profession de foi de Mme Sirera, sonna, au diapason du jeu des acteurs, sous la direction artistique de Bienvenu Néba, comme un écho: «Dadié est un peu comme le soleil qui vient chasser le nuage, la lumière qui triomphe de l’ombre». Comme quoi, «la langue qui donne la parole ne pourrit pas» (Proverbe agni).

De son tout premier succès littéraire, la pièce «Assémien Déhylé» (1936), à «Béatrice du Congo», «Climbié», en passant par «Hommes de tous les Continents», «Opinions d’un Nègre», «Les jambes du fils de Dieu», «Carnet de prison», etc., la trame existentielle de Dadié fut retracée avec brio.

L’ex- élève de l’Eps de Bingerville, étudiant à William Ponty (Dakar) et Paris, qui, entre deux alinéas, prit le costume du politique, est demeuré, in fine, d’un engagement incorruptible dans la quête d’une société égalitaire, juste et démocratique. Où, seul le mérite devrait conduire aux cimaises de la vie sociale. La famille n’a pas manqué d’accompagner, avec dignité et fierté, à cette cérémonie de reconnaissance au «monument Dadié», devenu, ante mortem, un patrimoine… universel.




Remi Coulibaly
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