Quarante jours pour prier, jeûner et faire l’aumône. C’est une période de sacralisation de premier ordre que les fidèles chrétiens ont abordée depuis le mardi. Au bout, il y aura la Pâques qui marque la résurrection du Christ. Les privations et les dévotions qui les accompagnent cette année sont plus que par le passé, nécessaires à la Côte d’Ivoire. Un pays de croyants plongé depuis plusieurs années dans le sentier pas du tout lumineux de la déchirure humaine. Naguère carré pour lequel la paix a été érigée en seconde religion des habitants, le pays de Félix Houphouët Boigny jure actuellement avec les vertus qui avait fait sa réputation. La mort est devenue une banalité. La faim et la misère, le lot de la grande majorité de la population. Le mal, a un nom : la putréfaction morale de la société. Pas de tabou. Pas de limite dans les dérives. Les scandales se succèdent. Dans le café cacao, des barons, en réalité beaucoup de délinquants au col blanc ont fait main basse sur les revenus des planteurs. Pendant de longues années, des personnes et des organisations ont vainement tiré sur la sonnette d’alarme. Du haut de la colline, le grand chef s’est fermé les oreilles. L’Etat perçoit ses taxes. Le reste est une affaire privée s’est-il contenté de dire. Puis un matin, des personnes ont été arrêtées et jetées en prison. Soupçonnées d’avoir puisé dans les caisses des structures qui géraient les sous des paysans.
… une résurrection
… une résurrection