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Politique Publié le lundi 2 mars 2009 | Le Patriote

La fesci dans la vie politique ivoirienne - Regards croisés de deux intellectuels

“Faut-il brûler les Fescistes?» Tel était le thème de la conférence-débat organisée samedi dernier au CERAP par l’Association des Etudiants chercheurs de Côte d’Ivoire. Face à cette question, M. Venance Konan, journaliste-écrivain, s’est voulu clair et catégorique. Pour lui, si on ne doit pas brûler les Fescistes, ce n’est pas le cas pour l’organisation elle-même, la Fédération estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire. Si le célèbre journaliste reconnaît qu’à ses débuts la FESCI a été un syndicat, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pis, selon lui, en rackettant, pillant, volant, violant et tuant, ce mouvement se comporte comme une organisation mafieuse. Aussi, pour lui, la FESCI dans sa version actuelle doit être combattue à défaut de disparaître. «La Côte d’Ivoire a besoin d’un syndicat fort et bien organisé. Mais pas d’une mafia», a-t-il martelé. Mais aux dires du conférencier, si l’organisation estudiantine malgré toutes ces dérives, jouit d’une certaine impunité, cela est dû à cette connivence avérée qui existe entre ses membres et les tenants du pouvoir actuel. Et ce, depuis sa création. Car Venance Konan reste convaincu que la FESCI a été suscitée lorsqu’ils étaient encore dans l’opposition, par les dirigeants actuels dans leur conquête du pouvoir d’Etat, pour mettre en mal le régime de Félix Houphouët-Boigny et ensuite celui de Henri Konan Bédié. Aujourd’hui encore, l’ancien journaliste à Fraternité-Matin soutient que le pouvoir en place se sert de la FESCI pour se maintenir au pouvoir. Pour le journaliste-écrivain, la FESCI n’a rien apporté à notre pays si ce n’est la destruction du système scolaire et avoir secrété une élite peu méritante. Une position que ne partage l’autre conférencier du jour, le Dr. Martial Ahipeaud, premier secrétaire général de la FESCI. Pour lui, la thèse selon laquelle les Fescistes sont une bande d’ignares est «fondamentalement fausse». Car selon lui, il ne faut pas identifier les Fescistes à quelques individus qui ont un problème d’intellect. Il a également condamné la tendance à faire endosser les tares et les problèmes de la société aux Fescistes. «Ceux qui parlent de la FESCI ne la connaissent pas», s’est-il défendu. La FESCI, selon Martial Ahipeaud, n’est pas à l’origine de la violence. Mais elle a dû se défendre à un moment de son histoire devant un Etat trop répressif et peu enclin au débat démocratique. En ce qui concerne, la politique à l’école, Martial Ahipeaud a rappelé qu’elle a commencé avec l’avènement du MEECI (Mouvement des Etudiants et Elèves de Côte d’Ivoire) créé de toutes pièces par le PDCI. Pour lui donc, le problème de fond n’est pas les étudiants, mais le pouvoir politique qui à toute époque a voulu instrumentaliser l’école. Quant aux acquis de la FESCI, le président de l’Union pour le Développement et les Libertés (UDL) cite l’émergence d’une élite politique active dans les différents partis politiques et au sein de l’appareil étatique. Sans oublier l’apport considérable du Zouglou qui est aussi, selon lui, l’un des fruits du combat de la FESCI, dans la culture ivoirienne et mondiale. Pour lui, dans le bilan de la FESCI, tout n’est pas rose certes. Car la violence demeure. C’est pourquoi, il faut encourager et saluer les efforts entrepris par le secrétaire général actuel Augustin Mian pour réduire la violence. Il a pour terminer demandé au nom des Fescistes pardon à l’ensemble de la Côte d’Ivoire pour tous les débordements observés depuis la création du mouvement.
Jean-Claude Coulibaly
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