Cour déserte. Salles de classes vides. Le Lycée moderne de Koumassi avait l’allure d’un ‘’cimetière’’ hier. Pas de bruits d’élèves, encore moins les sons de cloche pour marquer la fin des cours. Un quinquagénaire de blanc vêtu, muni d’une feuille blanche faisait le tour des classes, comme s’il pointait des absences. «Je n’ai rien à vous dire, le Proviseur n’est pas là. Moi je fais mon travail. D’ailleurs, pourquoi cette grève vous intéresse tant ?». Interroge le quinquagénaire visiblement indifférent du mot d’ordre de grève des enseignants. Du coté du lycée municipal de Marcory, aucun enseignement n’a été dispensé. Au contraire du lycée moderne de Koumassi, celui de Marcory était quelque peu brouillant. Nombre d’élèves flânaient encore dans la cour espérant certainement bénéficier des enseignements. Les plus consciencieux révisaient leurs leçons dans des salles de classes. «(…) Je préfère rester ici pour réviser un peu mes cours que renter à la maison», affirme Madelaine Kouassi, élève en classe de troisième au lycée municipal de marcory. «On est fatigué de ces grèves intespestives. Depuis le début de l’année, nous n’avons pas encore obtenu nos notes. Nous ne savons même pas quelle moyenne nous avons eu au premier trimestre », déplore Mamadou Traoré élève en classe de troisième dans cet établissement d’enseignement secondaire général. Le proviseur de ce lycée, Daouda Coulibaly, approché, a relevé qu’aucun enseignant n’a dispensé de cours. «Ils estiment que leurs salaires ont été suspendus», fait t-il remarquer. Au collège moderne du Plateau, c’est le même décor. Aucun enseignant n’était dans la cour de l’école. En tout cas, dans le secondaire général la grève du mouvement des syndicats a été largement suivie dan le District d’Abidjan. L’enseignement technique a également été paralysé hier. Les lycées Technique d’Abidjan et Professionnel et commercial de Yopougon sont restés fermés. Les élèves ont du regagner leur domicile en l’absence des enseignants. Faisant le point de la situation de grève à la mi journée, le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI) et porte-parole des quatre formations syndicales (CES-CI ; SYNAFETPPCI et Syndicat SOLIDARITE), Mamadou Soro précise que la grève a été suivie à 99,20%. Avant d’ajouter que les syndicats sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur action. Le porte parole des quatre syndicats a signifié qu’à ce jour, plus dix mille enseignants ont vu leurs salaires suspendus. Il est bon de noter que les enseignants exigent la prise du décret portant adoption de la grille indiciaire revalorisée et la date des effets financiers. S’y ajoute le paiement de 17 mois de salaires des enseignants retraités maintenus.
ANZOUMANA CISSE
ANZOUMANA CISSE
