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Société Publié le mardi 3 mars 2009 | Le Temps

École gratuite : Un ambitieux projet “enrhumé” par la guerre

Quel visage présenterait aujourd'hui, l'école ivoirienne avec les refondateurs si la Côte d'Ivoire n'avait pas été attaquée brusquement en septembre 2002 par les ennemis du développement ? Cette question mérite d'être posée par les populations éburnéennes au regard de l'importance que le régime du Président Gbagbo accorde à l'éducation et à la formation des enfants. Plus qu'un slogan de campagne pour le Front populaire ivoirien, l'accès à l'instruction de tous les enfants en âge d'aller à l'école est un véritable sacerdoce pour le parti du président Pascal Affi N'Guessan. Qui a inscrit en lettres d'or dans son projet de société " gouverner autrement la Côte d'Ivoire ", la gratuité de l'école. "Ce n'est pas normal que des enfants restent à la maison parce qu'ils n'ont pas de tenue scolaire ", avait constaté le chef de l'Etat au lendemain de son élection à la magistrature suprême. Premier acte, la suppression ou la non obligation de l'uniforme dans les établissements publics. Mieux, le Président de la République met en route son ambitieuse politique sur l'école ivoirienne. Avec la distribution gratuite des ouvrages scolaires. Pour cette première expérience en Côte d'Ivoire, ce sont les tout petits du primaire public qui bénéficient depuis 2001 de cette politique des socialistes ivoiriens. A chaque rentrée scolaire, le gouvernement, sous la houlette du chef de l'Etat, a consenti plus de 5 milliards de Fcfa à ce volet. Toutes les inspections primaires publiques sur toute l'étendue du territoire ont reçu des ouvrages scolaires avant que ce projet ne se limite, depuis la crise, qu'aux établissements primaires publics de la zone gouvernementale. La guerre déclenchée en 2002 n'a pas servi de prétexte aux gouvernants notamment au Président de la République pour renoncer à cette politique. La sécheresse dans la trésorerie que connaît le pays depuis septembre 2002 n'a jamais altéré la ferme volonté du Président Gbagbo de donner la chance à tous les enfants du pays à avoir accès à l'école. "Nous ne savons pas ce que deviendraient ces enfants qui n'ont pas eu la chance d'être en classe", se demandait Laurent Gbagbo. Malheureusement, ce grand projet sur l'école, pan important de la politique de décentralisation du Fpi a été stoppé par la guerre. Les constructions des écoles par les Conseils généraux avec leurs budgets initiaux de 3 milliards de Fcfa sous le regard bienveillant de l'Etat. Aujourd'hui, ces nouveaux instruments de développement ne reçoivent que le 1/6 de ce qui était prévu. Résultat : On assiste à une très forte démographie scolaire sans que les infrastructures d'accueil ne suivent. Dans les zones Centre-nord et ouest, l'école se déroule au gré des rebelles. En 6 ans de guerre, des milliers d'enfants ont été abandonnés. Les enseignements sont au rabais avec des enseignants eux-mêmes (majoritairement) loin des normes. Dans ce marasme qui frappe l'école ivoirienne, les bonnes intentions n'ont toujours pas manqué surtout avec les refondateurs qui ont placé l'éducation et la formation des Ivoiriens au cœur de leur gestion. Il y a lieu de ne pas désespérer de l'avenir de l'école ivoirienne. Ne soyons pas alarmistes en jetant la craie. En Côte d'Ivoire, surtout avec le régime Gbagbo, l'école peut rebondir si le pays se débarrasse de la rébellion.

Zéré de Mahi
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