Deux temps forts ont meublé, samedi à la place Inch’Alla de Koumassi, la rentrée politique de l’Université des temps libres (Utl). La première partie animée par deux conférenciers de renom, Léon Naka (ancien Directeur général la Caisse autonome d‘amortissement) sur le thème : «Mouvements du marché international : inquiétudes ou espoir » et Augustin Diby Kouadio (professeur de philosophie à l’université de Cocody) sur le thème : « Vivre ensemble dans le pardon » a entraîné le public dans l’ambiance des marchés financiers et des amphis. Il a fallu l’entrée en scène des jeunes animateurs des « espaces de libre expression » pour reveiller le public groggy par le discours trop académique des deux conférenciers. Dans ce registre, Dagrou Zasso, président du « Mouvement pour la défense de la refondation » était à son aise. Ce jeune, qui se dit membre de la « galaxie patriotique » qui s’est battu pour sauver le régime Fpi, s’avoue aujourd’hui désorienté, voire déçu par le président Laurent Gbagbo. Dagrou Zasso a dénoncé le « clientélisme, la corruption, la course à l’enrichissement » qui, à ses yeux, ont gangrené le régime Gbagbo. Des comportements aux antipodes du socialisme que prétend défendre le Fpi. « J’ai été séduit par le programme de Laurent Gbagbo en 2000. Mais aujourd’hui, j’ai compris beaucoup de choses. Quand on gouverne, il faut être prévoyant. Parvenu au pouvoir dans les conditions que tout le monde sait, le Fpi aurait dû prévoir qu’il allait être attaqué par l’impérialisme français. Si Gbagbo souffre aujourd’hui, c’est Dieu qui frappe son pouvoir », a indiqué cet ex-membre de la « galaxie patriotique ». Avant de révéler que le Fpi et le Rdr, dans le cadre du Front républicain, ont fomenté un coup d’Etat en 1995 contre le régime Bédié. « Ai-je menti, M. le ministre ? », a soutenu le jeune Zasso en apostrophant le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Ibrahim Cissé, parrain de la cérémonie. Comme pour faire savoir à l’assistance son nouvel état d’esprit, il ajoute que la première des choses que Gbagbo aurait dû faire, une fois parvenu au pouvoir, c’était de réhabiliter le président du Rdr, Alassane Ouattara. « Le propre combat de Gbagbo l’a rattrapé. Il faut réhabiliter Alassane Ouattara. C’est une injustice qu’il faut corriger. Si on ne vit pas ensemble, on ne pourra pas sortir notre pays de la crise », a-t-il conseillé. Ange Kévin Boué, un autre pro-Gbagbo déçu, a tout simplement invité la jeunesse ivoirienne à confier les destinées de la Côte d’Ivoire à l’ancien Directeur général-adjoint du Fmi, Alassane Ouattara, qui incarne, selon lui, une crédibilité.
Jean Roche Kouamé
Jean Roche Kouamé